http://www.thinkingafrica.org/V2/wp-content/uploads/2014/07/Accaparement-des-terres.pdf
GRAND COMPLOT PERMANENT DU PSEUDO POUVOIR M ‘BOCHI CONTRE LA république.
.Pour comprendre le clair- obscur de ce pouvoir devenu inamovible , indéboulonnable qui doit sa survie à l’obéissance des esclaves M’bochis , à celui qui est devenu leur maître Denis Sassou, un natif Dahoméen introduit et adopté dans une famille , Abbey de Côte d’ivoire déportée , par les colons en 1905 , après un conflit de désobéissance ayant entraîné la mort d’un contremaître français dans le cadre des travaux forcés , qui a réussi à prendre l’ethnie Mbochi , en otage depuis plus d’une trentaine d’ années , pour la pérennisation de son règne , qu’il veut léguer par dévolution à son rejeton .
Ce pseudo pouvoir M’bochi est incompatible aux impératifs de la démocratie au Congo , s’ en indigner n’est qu’un coup d’épée dans l’eau .
Il faut plutôt absolument revisiter , scruter méthodiquement l’époque de l’occupation, la domination politique et l’exploitation économique depuis la création de l’armée congolaise , par le colon pour en comprendre réellement les tenants et les aboutissants , de ce que cache ce pouvoir.(la main mise du colonisateur français)
L’armée congolaise , oh ! pardon la milice congolaise j‘allais dire n’est qu’un bras armée de l’impérialisme et de ses valets locaux représentés par Denis Sassou , et les ressortissants du septentrion .
Cette milice a toujours été composé d’un effectif pléthorique des descendants de Malamine ( ressortissants originaires du nord devenus congolais par le fruit de la déportation coloniale) ce qui justifie d’ ailleurs leur dévotion au béret rouge , en souvenir et en hommage au Kéchua rouge , comme leurs ancêtres des troupes coloniales de tirailleurs (MBOULOU-MBOULOU )comme l’actuel ministre de l’intérieur .
Quand aux militaires du bas- Congo(Sud) ,ils font leur apparition sous la mandature de l’abbé fulbert Youlou ,et sont épurés en grand nombre en entre ,1970 – 1973, par Marien Ngouabi ,le premier putschiste de la république.
La longévité et la survie du pouvoir Mbochi est le mal incontestable qui mine le Congo , ce constat est sans appel .
Cela n’est pas du tout un hasard , au regard de ce que nous venons d’évoquer, même si beaucoup des congolais refusent d’admettre cette vérité par phobie.
Dans notre pays le nouveau homo – congolugus a maintenant le cerveau dans son ventre , demandez le vieux sage Korobo Matsouaniste , ce qu’il en pense en tant que citoyen libre désintéressé.
Denis Sassou à réussi la longévité ,de son pouvoir en créant un ennemi virtuel à l’homme du nord ,et ses avatars du sud qui est la région du Pool.
Cette région ostracisée est combattue par une coalition des autres régions .
La problématique du grand complot nécessite d’être traiter sur deux axes essentiels.
1) Primo sur le complot permanent contre les valeurs républicaines qui renferme une panoplie de concepts que nous ne prendrons pas la peine d’énumérer , hormis le Patriotisme et l’ égalité des chances qui méritent un focus.
S’agissant du patriotisme les ventes des terres du Congo au Rwanda sont des preuve tangibles , qui renforcent la longévité de ce complot .
Cela démontre sans anicroche aucune , que Denis -Sassou, ses esclaves M’bochis et ses avatars du sud sont des anti- patriotes.
Quant à l’égalité des chances , la parentocratie est l’ incontestable illustration de la survie du complot permanent , en créant un ministère spécialement destinée à son rejeton pour ne citer que cet exemple.
L’égalité des chances est bien bafouée.
Secundo le complot permanent contre la démocratie multipartite. S’illustre par L’abrogation unilatérale de la constitution issue de la conférence nationale souveraine de 1992.
Cette conférence nationale avait remise les valeurs républicaines sur les rails, et permis le véritable débat politique , dans un pays qui avait atteint le pinacle du tribalisme à la fin des années 80.
L’homme du nord se retrouvant ,face à un dilemme démocratique depuis , le commencement de L’épopée du complot contre la république , qui débute avec le premier putschiste congolais en la personne du camarade président Marien Ngouabi, qui finira par se rendre compte , que durant neuf ans de pouvoir sans partage ,sa gestion du pays était plus que calamiteuse ,ce dernier enfonçait le pays dans l’abîme, il finit donc, par se ressaisir prenant son courage à deux mains , faisant preuve d’un patriotisme inouï , égal à lui même, et voulu réajuster les choses .
Hélas , malheureusement les forces du mal incarnées par Denis Sassou , ses esclaves Mbochis , ses avatars de l’ethnie Kouyou, et l’impérialisme français prirent le dessus sur lui , en l’assassinant lâchement bref …
Comme il a été évoqué dans nos précédentes publications , que le mal congolais émane du tribalisme , mais celui qui interpelle le plus est M’bochi , et dont le modus operandi est la mal-gouvernance , le mensonge au service du crime.
Il n’est pas étonnant d’entendre ici et là , de la part de certaines langues vipères jeunes ou vieux , femmes ou hommes , qui attendent et espèrent encore des miettes de ce pouvoir inhumain , pérorer , proclamer à tue tête ,orbi et orbu , à qui veut l’entendre au nom de la sacro- liberté d’opinion et analyse politique « que le Congo n’est pas le Gabon » que dire ?
D’ailleurs, cela rappelle à l’observateur avisé les propos du dictateur Denis Sassou, dans la peur de l’effet domino à l’époque du printemps Arabe , s’exprimant en ces termes dans la revue jeune Afrique, que la Tunisie n’est pas le Congo bref…
A l’heure de l’harmattan de la libération des pays d’ Afrique noire francophone , encore sous emprise du joug néocolonial français , il est inadmissible d’entendre pareille injure .
L’heure est arrivée de transformer en une réalité le slogan « SASSOU dégage ! ».
Ceux qui se cachent derrières les subterfuges du genre comparaison n’est pas raison son du côté de l’oppresseur du peuple congolais.
la question de savoir de quelle manière le Congo rentrera dans l’ère inéluctable du changement n’est que subsidiaire, elle n’a même plus droit de cité .
Au regard des mauvaises conditions de vie et des humiliations que le peuple subit quotidiennement .
Dés deux choses l’une , comment comprendre la longévité et la survie d’un complot permanent, et comment Denis Sassou arrive à rouler dans la farine , les peuplades du nord pour ses propres intérêts.
Tant que ce nœud gordien transformé en nœud palomar n’est pas tranché.
il faudrait évidemment remonter le parcours de l’acteur principal du complot contre la république , connaître les contours et les pourtours de l’histoire de la pseudo-souveraineté du Congo .
En effet , le Congo étant par le vouloir de l’oppresseur une mosaïque de peuplades, trois officiers supérieurs de l’armée originaires du septentrion comprirent une chose dans ce qui est devenu un conglomérat d’ethnies c’est à dire l’actuel Congo .
La situation démographique du nord du pays constituant un véritable handicap pour l’accession au trône , par les moyens que confère la démocratie c’est à dire la voie des urnes.
Les ressortissants du nord n’ont qu’une et une seule solution , S’approprier et privilégier les coup d’états, pour obtenir le pouvoir au bout du canon , cette logique est enfouie dans leurs cœurs , comme modèle d’accession au pouvoir sur fond d’un machiavélisme ethnocentrique empêchant à la société dans son ensemble la capacité à s’emparer de son destin, à inventer un ordre juste et se placer sous l’impératif du bien commun.
Bien au contraire ce modus vivendi ne pouvait faire , le chou gras du loup garou qui était introduit par l’impérialisme français à l’insu des deux autres officiers, et qui jouira par la naïveté de ces derniers d’un traitement spécial par ses aînés au nom de la gangrène du régionalisme.
Une situation très confortable qui permettra au loup -Garou d’ oyo d’opérer en toute quiétude et de devenir le maître incontesté d’une république en trompe l’œil.
Les M’bochis ne sont que des esclaves du natif de l’empire du Dahomey décapité en 1882 et qui regorgeait en son sein comme par hasard le royaume d’ oyo .
D’ ailleurs , celui qui se proclamait comme le Bourgeois Mbochi et ayant qualité d’oncle de Denis Sassou- ,a été réinséré dans sa nationalité d’origine béninoise par un degré présidentiel n° 2016 -226 du 4 avril 2016 .
Le M’bochi n’est qu’un grand Zoba du Congo ,qui n’arrive toujours pas a trouvé sa place dans cette nation congolaise en construction
Etéya bino !
Armand Mandziono Buthélézi le Vindumuneur.
Cession de terres, bail emphytéotique et Fief : Les enjeux de pratiques foncières qui remontent à l’empire romain.
L’histoire des locations perpétuelles et des beaux (pluriel de bail) à longue durée en Europe nous renseignent sur les enjeux d’occupation des terres et de leurs conséquences dans les sociétés antiques.
Dans l’antiquité gréco-romaine, ces pratiques qui ont pris plus tard des dénominations variées, Fief, emphytéose, n’ont pas été des fleuves tranquilles et n’ont pas manqué de générer des tourments au sein des sociétés antiques [E. Garsonnet, Histoire des locations perpétuelles et des baux à longue durée, bibliothèque de l’école des chartes, 1880. PP 626-628].
Ces conflits fonciers ont parfois mené à des démembrements de territoires et à des expropriations. L’une des pratiques de l’Etat romain consistait à distribuer des terres aux soldats mercenaires pour les récompenser de leur fidélité. Ces mercenaires permettaient aussi de conforter le pouvoir politique romain contre les prétendants [Raphaëlle Laignoux, Politique de la terre et guerre de l’ager à la fin de la République.
Ou comment César et les triumvirs ont « inventé » des terres pour leurs vétérans ; Revue mélanges de l’école française de Rome 127 2015]. Dans le même temps, on pouvait voir se constituer des Fief pendant la période féodale, des domaines que le seigneur donnait aux vassaux étrangers moyennant redevance et loyaux services (mercenariat). Mais à terme, les rapports de force entre les propriétaires et ces occupants étrangers pouvaient changer. D’ailleurs, au sens figuré le Fief est un domaine où un groupe de personnes est maitre d’un territoire.
Ce groupe prend le contrôle de ce territoire sous plusieurs formes. On parle de Fief politique, de Fief électorale, de Fief tribale. Il en est de même pour le bail emphytéotique ou emphytéose. Cette pratique était déjà utilisée dans l’empire romain pour mettre en valeur les terres publiques et privées. Son droit a évolué.
Aujourd’hui, l’article L451-1 du code rural et de la pêche maritime français le défini ainsi « Le bail emphytéotique de biens immeubles confère au preneur un droit réel susceptible d’hypothèque ; ce droit peut être cédé et saisi dans les formes prescrites pour la saisie immobilière.
Ce bail doit être consenti pour plus de dix-huit années et ne peut dépasser quatre-vingt-dix-neuf ans… ». L’emphytéose donne le droit à un individu ou à un groupe d’individus et même à des Etats étrangers de prendre le contrôle d’un territoire pendant plus de cent ans voire mille ans.
C’est le cas au Kenya et au Zimbabwe. Au Zimbabwe, la réforme agraire des années 2000 avait fini en pugilats. Il s’agissait de redistribuer les terres occupées par les colons blancs pendant plusieurs siècles aux noirs jadis expropriés.
Pour l’administration romaine, l’emphytéose est un jus tertium, c’est-à-dire ne relavant ni de la vente ni de la location, une sorte de troisième droit dont on comprend mal les contours. C’est un droit sui generis (particulier), avec des incidences dans le droit réel français. Le preneur peut changer l’activité du bien loué, peut transformer l’environnement des terres acquises et donc expulser tout occupant autochtone du domaine.
Pour rappel, dans le code civil français, le droit réel est le droit de propriété qui donne l’utilisation exclusive et absolue d’un bien à une personne physique ou morale. Il se décline en trois composants ;
– l’usus, c’est à dire le droit de disposer des terres et d’en faire librement usage ;
– le fructus, c’est à dire le droit de tirer profit des terres acquises ;
– l’abusus c’est à dire le droit de disposer des terres à volonté.
Dans une publication de l’école française de Rome, intitulé le sol et l’immeuble, les formes dissociées de propriété immobilière dans les villes de France et d ‘Italie (XII-XIX, Olivier Faron explique comment le droit Romain utilise l’emphytéose à des fins économiques.
La stratégie consiste à faire apparaître un compromis par lequel le propriétaire conserve l’autorité sur un bien dont il perd par contre la jouissance. Un tour de passe-passe qui entraîne la modification des fonctions et des attributions du possédant, je cite « flatté et dérobé de ses plus anciens pouvoirs touchant à sa substance ». Ce stratagème datant du moyen âge permettait à une population minoritaire d’accéder à la propriété et d’en prendre le contrôle économique dans l’espace et dans le temps.
Pareillement pour le Fief dans l’antiquité, le système d’hérédité était favorable au vassal qui consolidait son droit de possession des terres. Le Fief tombait dans les mains des héritiers au détriment du seigneur concédant. L’histoire fait état de plusieurs litiges.
Les Fiefs présentaient un caractère dangereux pour les royaumes car pouvant entrainer l’accaparement des terres par les étrangers et l’instabilité politique. C’est le cas de pendant la guerre de Cent Ans, les Fiefs de Plantagenêt source de conflit avec le Roi de France. De même, les crises des rentes féodales en Angleterre au XIVe siècle font partie de ces litiges [Jean Favier ; La guerre de Cent Ans, Paris 1980 éd. Fayard]. S’agissant de l’emphytéose, ici aussi le caractère dangereux de ce type de contrat pouvait avoir des conséquences fatales pour les royaumes.
La spéculation immobilière et la perte de souveraineté sur les terres occupées par les étrangers étaient de mise. Plus proche de nous, ce sont ces préoccupations que les intellectuels de la République Démocratique du Congo ont voulu exprimer sur le projet emphytéotique de Moanda. Ce projet est cogité depuis de nombreuses années et mis au goût du jour par Gunter Nooke[Gunter Nooke, commissaire du chancelier fédéral Allemand pour l’Afrique].
Il s’agit de prendre le contrôle de cette zone riche et exproprier les populations autochtones. Nous citons ici quelques localités du Congo central concernées par l’emphytéose : Matadi, Inga, Manianga, Louozi, Banana, Muanda, Soyo, Mbaza-Ngungu, Mbanza-Kongo, Kimpese, Nseke-Manza, Songololo, Manianga.
Ce projet engage un consortium de pays européens, américains, et asiatiques qui veulent y conclure un bail emphytéotique de 99 ans. Les intellectuels congolais de la RDC, pointent du doigt les incongruités d’un tel projet et les dégâts potentiels à terme : -sur le plan identitaire, les deux intellectuels soulignent la possible marginalisation des populations dans les terres concernées, lesquelles ont un lien cosmique historique avec les autochtones, -sur le plan de la libre circulation des populations et de l’accès à leur terroir, c’est la crainte de l’expropriation des familles de leur patrimoine qui souvent est transfrontières.
D’où la résurgence des conflits interethniques sur les quelques terres moins arables laissées vacants par les promoteurs du projet, -sur le plan social, les entreprises étrangères qui y seront implantées feront appel à une maind’œuvre étrangère d’encadrement et utiliserons la main-d’œuvre autochtone à moindre coût, corvéable à merci avec le lot de paupérisation qu’on a pu observer en Amérique latine. -sur le plan économique, les retombées financières ne sont pas toujours garanties pour les populations parquées dans des réserves, alors que les Fiefs construits par ces promoteurs seront de plus en plus des forteresses pour les populations autochtones (visa d’entrée). -sur le plan géostratégique, l’accès à la mer passera sous contrôle étranger avec la conséquence sur l’ouverture du commerce maritime et fluviale dans cette zone de Banana.
Sur le plan politique enfin, laisser administrer un territoire sous le contrôle des étrangers pendant cent ans conduit nécessairement à une perte de souveraineté à terme.[José Mabuelama et Niemba Kumbu ; Projet Emphytéose Moanda : l’autre face de la médaille. blog Congo Vision].
Plusieurs rapports internationaux pointent l’opacité des acquisitions de terres en Afrique par les « investisseurs » étrangers. L’ONU s’inquiète des achats anarchiques des terres. Le marché des terres est souvent entaché de corruption et entraîne des dégâts environnementaux. La ministre sud-africaine de l’Agriculture, Tina Joemat-Pettersson considère que ce nouveau marché est une nouvelle forme de colonisation.
Pour Jeffrey Hatcher de Rights and Resources Initiative, « les acquisitions controversées de terres ont largement contribué à l’éclatement des guerres civiles au Soudan, Libéria et Sierra Leone et il y a toutes les raisons de s’inquiéter parce que les conditions sont mûres pour de nouveaux conflits dans de nombreuses autres régions ».[Jeanne Bihan le Journal Lemonde du 19 mai 2022][ Journal 20mn du 25/03/2012].
L’histoire ancienne et récente éclaire donc sur les enjeux hautement sensibles de ces contrats particuliers qui s’inscrivent dans des durées longues et qui peuvent entrainer des mutations géostratégiques majeures.
Jean-Pierre Banzouzi
Perspectives pour le Congo
Perspectives pour le Congo
Introduction
Nous vous livrons ici une analyse prospective au moment où l’actualité africaine connaît des remous difficiles, au moment où les esprits sont inquiets à cause des incertitudes du lendemain. Perspectives pour le Congo est avant tout un sujet pour nourrir la réflexion sur notre pays. Mais aussi, il s’agit de donner l’espoir aux générations du Congo sur l’avenir, en lui dotant d’un socle idéologique sain et salvateur, pour affronter les défis qui s’imposent à nous.
I – rétrospective thématique
Pour aborder ce sujet, nous faisons d’abord une rétrospective thématique sur les sujets traités précédemment. Il s’agit de la rétrospective sur le tribalisme mbochi, sur l’idéologie du nordisme et sur l’avenir des mbochis. Cette rétrospective sera brève. Quiconque est intéressé peut se reporter sur notre chaîne youtube, dont l’URL se trouve à la dernière page, pour davantage de connaissances sur ces articles. Nous faisons cette rétrospective dans le but unique de mieux cerner le contour qui nous permet de tracer les perspectives pour le Congo.
Première rétrospective : Le tribalisme mbochi.
Nous avons qualifié le tribalisme mbochi de tribalisme d’État qui sévit en République du Congo depuis plusieurs décennies. Ce tribalisme a des fondements culturels tels que le présente l’ethnologue Edmond Ponel, le compagnon de De Brazza. Les mbochis sont une minorité ethnique du Nord du Congo qui ont transposé au sommet de l’État leur culture qualifiée de barbare. C’est une sociologie constituée de chefferies patriarcales qui ont peu ou pas connu de mixité. Les mbochis ont un rapport à la propriété individuelle poussé à l’extrême. Ils n’ont aucune notion, même vague, de l’honnêteté. Ce sont là les propos d’Edmond Ponel.
Par rivalité ethnique absurde, les mbochis s’opposent aux groupes sociologiques Kongos dépositaires de la civilisation Bantu. Les Kongos ont une mixité culturelle anthropologique vérifiable à travers les mariages coutumiers. Deux personnes du même clan ne peuvent se marier. Cette contrainte culturelle forte était encore plus d’actualité dans la génération de nos parents. Aujourd’hui, du fait des influences étrangères et la forte démographie, cette rigueur tend à s’estomper. Mais lors des mariages, les parents prennent toujours le temps de remonter deux ou trois générations en arrière pour détecter l’éventuelle parenté des prétendants au mariage. Aujourd’hui, la tolérance est de mise. Lorsqu’un Kongo se marie, il se marie avec un Dondo ou un Kwimba, du clan Kwimba, ou encore avec un Vili ou un Yaka. Très rare que le mariage ait lieu dans le même clan. Les Kongos sont un peuple matriarcal. En ce sens, la lignée est déterminée par la mère. Aussi, ils ont un rapport à la terre très strict. La terre appartient au clan et son usage est collectif. La sanctuarisation de la terre interdit sa vente. La terre est sacrée.
Dans les articles précédents, nous avons aussi dressé l’historicité et l’historiographie de ce tribalisme. La Genèse que nous en avions faite situe ce tribalisme à la période des luttes pour l’indépendance où les Kongos ont cherché l’émancipation face aux colons blancs, pendant que les mbochis se tenaient à l’écart de cette lutte, fustigeant les Kongos de vouloir la citoyenneté. Paradoxalement, à la naissance de la classe politique dans les années 1945-60, la revendication ethno tribale du pouvoir par les mbochis s’est exprimée, contre toute attente, avec force et violence dans une république qu’ils n’ont point contribué à libérer. Cette revendication est aujourd’hui orchestrée par monsieur Sassou-Nguesso qui est un élément de la géopolitique française en terres Kongo. Son objectif est d’agir en lieu et place du colon blanc pour dépayser les Kongos. C’est pour cela que nous qualifions cet homme d’acteur du colonialisme noir, encore appelé endo colon. Il a instauré une logique de prédation et de violence inouïe dans le pays. Citons par exemple l’appropriation de l’armée nationale par un commandement exclusivement mbochi à son service. Le Congo a déjà connu un régime républicain lors de la première République, le régime de l’abbé Fulbert Youlou, qui n’a pas recouru à l’armée pour conserver le pouvoir. Il a préféré démissionner bien que le plus haut gradé de l’armée fût un Mukongo. Il n’a pas utilisé les méthodes répressives et barbares.
Chez les mbochis, nous constatons une prédation administrative, économique et financière dans tous les rouages de l’État. Monsieur Sassou-Nguesso et ses comparses de la Cuvette-Ouest ont privatisé le Trésor public. Ils disposent des revenu des Congolais, les deniers publics, et en jouissent en toute impunité. Ce tribalisme s’illustre aussi à travers le déni d’entreprendre aux Congolais. C’est à dire que les Congolais sont privés ou ont du mal à se lancer dans l’entreprenariat. Le marché des affaires est livré aux étrangers. Ce qui fait que le Congo est dépourvu de patronat national. C’est un régime qui loue et exalte la violence. Il voue une hostilité envers les Congolais du Sud. C’est cette logique génocidaire qui a ciblé les Kongos dans la guerre dite du Pool. L’armée s’est livrée à des massacres à huis clos pendant cinq ans, sur le silence de l’opinion africaine et internationale.
Le tribalisme mbochi méritait qu’on y revienne, qu’on y fasse un bref exposé pour éclairer les générations du Congo face au danger qui les tient et qui les menace. Ce tribalisme, nous en avons largement fait écho dans nos précédentes publications que vous trouverez sur notre chaîne youtube. Nous vous invitons, chers lecteurs, à y jeter de temps en temps un œil pour se rafraîchir la mémoire.
Seconde rétrospective : l’idéologie du Nordisme.
Nous avons défini le nordisme comme étant une idéologie politique dont les principes ont été élaborés par le groupe dit de Mpila, auquel il faut ajouter les éléments de l’armée. Nous avons cité : Marien Ngouabi, Joachim Yhombi-Opangault, et Denis Sassou-Nguesso. Ce groupe est à l’origine des assassinats, du triple assassinat qui se sont déroulés en 1966. L’assassinat des hauts cadres administratifs. Un Président de la Cour Suprême en la personne de Joseph Pouabou ; Un Procureur de la République en la personne de Lazare Matsokota ; et un Directeur de l’Information en la personne d’Anselme Masssouémé. Aujourd’hui, on peut ajouter à ce groupe des personnalités telles que Théophile Obénga, le théoricien de la soumission ou la scission. Ce nordisme a une prédation équivalente à l’impérialisme occidental auquel il n’a rien à envier en termes de violence, de rapine, de saignée financière et de crimes en tout genre. Le nordisme est une idéologie qui repose sur 4 piliers.
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Premier pilier, le pouvoir par les armes. Vous connaissez leur maxime : Le pouvoir au bout du fusil. Cette idéologie utilise l’armée au service d’un régime, d’un groupe, d’une personne et d’une sociologie : les mbochi.
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Deuxième pilier, la concentration du pouvoir d’État entre les mains d’une sociologie. Cela ne se démontre plus. Il suffit de voir les effectifs de l’administration. Il suffit de voir la configuration de l’armée nationale, dite nationale, qui n’a de nationale que le nom.
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Troisième pilier, la confiscation du Trésor public. Demandez aux mbochis où sont passés les 14 milliards des générations futures. Une escroquerie financière de haut vol inimaginable. Ce qui est anormale chez des personnes sensées, chez les mbochis, avec leur idéologie, cela passe pour une normalité.
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Quatrième pilier, la priorisation des mbochis pour la formation et l’embauche dans tous les secteurs de l’État. Certains ne le savent peut-être pas, nous le rappelons, la formation accélérée de ceux qu’on appelle les « yaka noki-noki » dans la société congolaise. Ce sont des personnes qui ont été formées à la va vite et à qui on faisait venir du village à Brazzaville et de Brazzaville à l’étranger pour une formation avec des bourses moyennes. Cela a induit un comportement qu’on appelle l’Omerta. La loi du silence des mafieux. Ce silence engendre aussi un unanimisme qui met d’accord tous les mbochi sur tout ce que décide monsieur Sassou. Personne n’ose dénoncer. Personne n’objecte. Ils acquiescent et l’affublent de tous les noms qui exaltent la barbarie. Les qualificatifs d’élombé, Otsombé, Lokufé. Voilà, tout ça, c’est lui.
Cette idéologie a induit un autre comportement : l’endoctrinement des originaire du Nord. Ces derniers se gargarisent d’avoir gagné une guerre et que ce sont des guerriers. Ce faisant, le titre de guerrier est revendiqué en passe-droit. Ils ignorent que ce n’est pas la fameuse milice Cobra qui a évincé le régime républicain de Pascal Lissouba. C’est la France, à travers une multinationale militaire composée de Tchadiens, d’Angolais et des mercenaires Lybiens et Sud-Africains d’Executive Outcome, qui est venue faire la guerre pour déloger Lissouba ; pour empêcher la jeune démocratie congolaise de prospérer, en ramenant au pouvoir leur serviteur Sassou-Nguesso qui n’a ni éthique ni moralité ni personnalité. Et qu’a-t-il fait une fois revenu au pouvoir ? Revenu au Congo dans un contexte où 90% de la classe politique s’était exilée, il en a profité pour abroger la Constitution et effacer tous les acquis de la Conférence Nationale Souveraine de 1991. Nous invitons les auteurs désireux d’approfondir ce sujet sur le nordisme à suivre notre vidéo sur notre chaîne.
L’idéologie du nordisme a aussi induit une citoyenneté à deux vitesses. Ce qui fait courir au Congo, notre pays, le risque brandi par Obénga : la scission. C’est-à-dire, que si les sociologies du Sud ne se soumettent pas, alors c’est la scission comme alternative. Nous attendons de ce monsieur qu’il formule les termes de cette scission. Nous pensons que les Congolais du Sud, les Bakongos comme ils les nomment, n’en seraient que preneurs. Parce que les Bakongos ne comptent pas sur une richesse volée ou spoliée pour exister. Le Royaume Kongo a été formé par les Kongo. Les Kongos ont civilisé toute cette région d’Afrique centrale, et c’était un royaume prospère. Les Bakongos ont l’intelligence pour s’organiser et s’élever. Donc nous invitons les théoriciens de la scission et de la soumission à nous proposer la formule de séparation. Sans doute on pourra se retrouver dans le cadre panafricain dans une configuration plus fédérale, voire panafricaine, et nous verrons quel rapport entretenir avec nos compatriotes d’aujourd’hui.
Par ailleurs, le nordisme est un plan conçu pour dépayser les Kongos sur leurs terres, en y introduisant des mercenaires. L’implantation par le HCR des Hutus Rwandais, au lendemain du coup d’État de Sassou en 1997, n’a pas suffi. Ces milliers de réfugiés rwandais occupent aujourd’hui les environs de Kintélé. Cela ne suffit pas. Maintenant, Sassou vient introduire dans la sacro-sainte terre du Pool, de la Bouenza et du Niari des mercenaires Tutsi-Rwandais. Tout cela pour créer l’embrasement en Afrique centrale tel que le promettait déjà monsieur Sassou en 1997, au moment où il sentait qu’il n’avait pas le vent en poupe pour remporter la guerre, ce coup d’État qui durait depuis le 5 juin. Sa seule préoccupation aujourd’hui est de laisser un conflit post mortem parce que son pronostic vital engagé ne lui permet pas une espérance de longue vie. À défaut de pouvoir déplacer toute la terre du Pool, il s’emploie à y insérer des éléments destructeurs. Mais cela, les Bakongos sont un peuple résilient. Ils sauront y faire face.
Troisième et dernière rétrospective : L’avenir des mbochis.
Toujours dans nos publications passées, nous avons défini l’avenir des mbochis comme étant une crise de conscience. À distinguer avec une prise de conscience.
La prise de conscience est ce réveil conscient qui permet à l’humain de se ressaisir, de se racheter, peut-être ses fautes ou ses actes, pour s’améliorer, ou du moins pour changer positivement. À l’inverse, la crise de conscience est un stress traumatique, un délire de la conscience.
La crise de conscience relève de la psychiatrie. Mieux, c’est une manifestation de la peur. Les mbochis se demandent « qui va les protéger après tous ces crimes », dont se gargarise Jean Dominique Okemba : « nous avons tué dans le Pool, le ciel n’est pas tombé« . N’oublions pas que Sassou Nguesso a commis un génocide en leur nom. En effet, en mars 1999, Sassou demandait aux mbochis de lui donner leurs enfants pour aller combattre dans le Pool, pour aller exterminer les Kongos. Cela devrait leur garantir la paix dans le Nord. Disait-il, « si je meurs à 14h00, à 15h00 il n’y aura plus personne dans le Nord. » Ces faits caractérisent la peur qui tourmente les mbochis.
Les Kongos ont démenti cette assertion fallacieuse. Le peuple Kongo est un peuple mature qui a des vertus, qui possède une culture qui élève l’esprit. Donc la crise de conscience chez les mbochis, c’est une manifestation de la peur. C’est une hantise des méfaits perpétrés au Pool et dans d’autres parties du pays. D’autant plus que la théorie du coup d’État a été démasquée. Monsieur Sassou-Nguesso prétendait qu’il dormait, et qu’on est venu le réveiller. Aujourd’hui, tout congolais sait que Sassou-Nguesso a perpétré un coup d’État sanglant de plus de 25000 morts. Ce chiffre est minoré. Le nombre de morts dépasse les 40.000. Lorsqu’on compare aux coups d’État panafricains qui se passent dans les pays du Sahel avec zéro mort, c’est le jour et la nuit.
Dans le Sahel, les changements de régime ont lieu pour apporter au peuple la souveraineté face au colonialisme, face à l’impérialisme. Monsieur Sassou-Nguesso a fait un coup d’État pour plonger davantage le Congo dans le colonialisme et dans l’impérialisme occidental. Nous l’avons rappelé, cet homme est l’élément de la géopolitique occidentale en terres Kongo, à travers son parcours et tous les actes qu’il a posés. Ses comparses se demandent aujourd’hui, au fait, l’homme a une durée de vie limitée. Qu’allons-nous devenir. C’est cela l’objet de l’interrogation sur l’avenir des mbochis.
Les faits parlent d’eux-mêmes. Monsieur Sassou a commis un génocide dans le pool. Il a utilisé une méthode scientifique chirurgicale, comme le disent les colons Occidentaux. Cette chirurgie s’appelle la planification MOUéBARA. Auparavant c’étaient les opérations Colombe 1, Colombe 2. Ensuite il est passé à l’opération MOUéBARA apportant des statistiques prévisionnelles sur le nombre de morts, des chiffres à atteindre pour avoir la satisfaction qu’on a vraiment tué. Ces massacres, ce sont déroulés à huis clos, à l’abri des regards des ONG, à l’abri d’autres opinions, le huis-clos médiatique, que personne n’en parle. Pourquoi cela a-t-il été favorisé par l’opinion communautaire occidentale ? C’est parce que l’investissement de l’impérialisme français sur Sassou-Nguesso n’avait pas encore porté ses fruits. En bon adepte du machiavélisme, Sassou Nguesso a opéré ces massacres une année après s’être installé au pouvoir dans le sang. Pour se faire, il a utilisé un alibi : une fausse rébellion qu’il a fabriquée de lui-même. Il a positionné un acteur en la personne du révérend pasteur NTUMI qui était à ce moment-là un jeune homme, à qui on a sans doute présenté un tableau flatteur en complicité avec le prophète Esaïe, papa Esaïe, qui pouvait contrôler son mental.
Le procès du général Dabira a démontré que c’est le régime lui-même qui fournissait les armes. Le régime déposait les armes en des lieux et NTumi les récupérait. Ce prétexte servait d’alibi à Sassou-Nguesso pour aller bombarder, en maquillant les hélicoptères aux sigles d’ONG pour que les gens se rassemblent, pensant à une projection des vivres. Et quand les gens se rassemblent, lui Sassou-Nguesso bombarde. Voilà. Aujourd’hui, le Pool est assiégé. Cette étreinte armée perdure pour veiller sur les charniers. Empêcher toute enquête pouvant réaliser des fouilles. Voilà ce qui cause et trouble le sommeil des mbochis, inquiets sur leur avenir. Parce que dans un pays où l’on a brutalisé tout le monde, il n’est pas évident que les relations redeviennent fraternelles, comme si de rien n’était.
Donc l’avenir des mbochis est bien une crise de conscience.
Une crise de conscience pour laquelle ils n’ont aucune solution, sinon que la fuite en avant qui se traduit par davantage de violence pour se maintenir. C’est une crise de conscience qui impose l’omerta dans le nord du pays et un unanimisme qui anesthésie quasiment la parole et la pensée politique dans le Nord. L’élite intellectuelle mbochi doit se réveiller, même si elle a été formée dans des conditions de favoritisme ; même si elle baigne dans un favoritisme gratifiant du pouvoir et de l’argent gagner facilement. Elle doit sortir de ce mutisme qui lui impose, le « profite et tais-toi » par des parents qui l’ont formé dans des conditions de favoritisme ostentatoire. Ce n’est pas une conduite en tant qu’humain. Il faut se ressaisir.
Sassou-Nguesso est un KIMPUMBULU du point de vue de la sagesse kongo. Parce que les Bakongos ne tolèrent pas des individus fauteurs de trouble dans la société. Il aurait été un mukongo, hypothèse probablement impossible, mais admettons qu’’il en fusse un, ce sont les bakongos qui les premiers lui auraient sermonné, lui auraient tiré les oreilles ou tout simplement l’auraient jeté dehors. Parce que les agissements de Sassou sont humainement condamnables.
L’État est une propriété commune. La nation est une propriété commune. La terre est sacrée, le sang est sacré. Chez les bakongos, on ne verse pas le sang comme si de rien était. Donc l’élite du Nord doit sortir de la corruption, doit se détacher de l’esprit du renégat Sassou. Aujourd’hui, les peuples vivent un brassage culturel qui impose de capitaliser le savoir vivre et le savoir-faire des autres. L’émulation dans la créativité, dans la fraternité apporte aux peuples une lucidité pouvant permettre de se défaire de ce monsieur, au lieu de nourrir des inquiétudes. La chasse aux sorcières agitée comme épouvantail n’existe que dans l’esprit de Sassou.
Au sein de l’alternative congolaise, nous pensons et nous insistons sur le fait que l’avenir des mbochis n’est pas une problématique interne aux mbochis. L’avenir des mbochis est une problématique nationale. Dans ce sens, nous saurons trouver des solutions pour apaiser les esprits tourmentés. Cela ne se fera pas dans la violence. Cela se fera par le dialogue qui est une qualité première des Kongos.
Le pays est témoin de la non-violence des bakongos à travers le mouvement matswaniste, malgré la brutalité du colon à l’époque coloniale. Face à la violence colonialiste, ils ont répondu par la non-violence. Face à la corruption, ils ont répondu par le refus de toute corruption et par le droit. Le principe clé du mouvement matswaniste est resté le dialogue et la négociation. C’est à cela que les mbochis doivent se résoudre pour retrouver une fraternité au sein de la République. Parce que la République ne rejette pas ses enfants. La République n’est pas une révolution qui broie ses enfants comme la révolution des nordistes, c’est-à-dire les partisans du pouvoir du Nord. L’ACTE invite donc à sortir de ces tourments, de cette crise de conscience. Le pays tout entier en a conscience et c’est la République qui soulagera toutes les consciences.
Conclusion sur les thématiques
L’ACTE considère que le tribalisme mbochi conceptualisé à travers l’idéologie du nordisme est un suicide susceptible d’entraîner tout le pays dans le désastre. Nous déclarons que la diversité est une force, non une faiblesse.
Est-ce le Congo divisé peut engendrer une dynamique panafricaine ?
Il est difficile de le croire. Le panafricanisme et la division sont deux concepts incompatibles. Pour qu’il y ait panafricanisme, il faut d’abord qu’il y ait l’unité. Raison pour laquelle le pays entier doit unir les forces en étant culturellement diverse. Nous reviendrons sur cette diversité dans la conclusion.
Aujourd’hui, le Congo est perçu comme un pays sans personnalité à cause de l’élite mbochi. Les auteurs de cette observation pensent à une faiblesse des Congolais. Ils ignorent que les Congolais ont subi des traumatismes tels que le voulait l’impérialisme occidental à travers leur agent implanté, monsieur Sassou. Ils ignorent que les Congolais ont subi une violence qu’aucun peuple d’Afrique n’a jamais subi. Nous déclarons que le Congo a une personnalité. Le Congo est un peuple capable de se renouveler, de se surpasser et de se transformer.
La seconde caractéristique du tribalisme mbochi et l’idéologie du nordisme, est qu’ils entraînent une régression du pays sur les plans économique, social, culturel et politique. Sur le plan économique, le Congo est devenu entre-temps un pays pauvre très endetté. Alors, peut-on expliquer comment, disposant de richesses abondantes, le Congo est devenu un pays pauvre ? C’est un exploit du nordisme. Nous ne pensons pas que les mbochis puissent en être fiers. Sur le plan social, on sombre dans la dépravation des mœurs. Là encore c’est une honte. Inutile de faire la politique de l’autruche. Élite mbochi ressaisissez-vous. Lédza, Lénoua, Léyiba mbongo, ce n’est pas une culture positive.
Le monde livre une compétition qui veut que dans le rendez-vous du donner et du recevoir des civilisations, chaque peuple, chaque civilisation apporte quelque chose de positif. Ce n’est pas la danse ndombolo qui apportera une qualité qui émerveillera le reste du monde. Ce n’est pas non plus la musique qui apporte des vertus au monde, ni une connaissance dont le monde se prévaudra. Ce n’est pas la sapologie non plus. Avec vos ministres de la sapologie vous n’irez nulle part. D’ailleurs, il n’a aucun homologue dans aucun autre pays. Donc, arrêtez les bêtises avec ce tribalisme et cette idéologie.
Au sein de l’ACTE, nous concluons que l’unipolarité ethno politique est une hérésie intellectuelle et culturelle. L’unipolarité est l’idée qu’une ethnie se place au-dessus des autres et prétendre que le pays ira bien. C’est complètement faux. L’unipolarité est une idée de même nature que « le diviser pour régner » des occidentaux pour assujettir l’Afrique. Aujourd’hui on voit les limites civilisationnelles de cette idée. Donc pour conclure, il nous faut tracer d’autres perspectives parce que ces agissements sont dictés par la peur. Et la peur est un horizon dépassable. Nous allons le démontrer.
II – Les Perspectives
Après les rétrospectives thématiques, nous pouvons enfin aborder les perspectives. Pour ce faire, nous posons la question de savoir : quelle légitimité fondera un État-Nation acceptable par tous ? Telle est notre manière au sein de l’ACTE d’introduire ce sujet.
La légitimité, nous pouvons la concevoir à travers plusieurs prismes ou dynamiques.
Première dynamique : l’homme providentiel.
Est-ce l’homme providentiel serait une dynamique capable de fonder l’État-Nation acceptable par toutes les sociologies du Congo ? Un tel homme existe-t-il ? Certes, celui qui dirigera le Congo ne tombera pas du ciel. Mais cet homme providentiel, il faudra le définir à travers peut-être des qualités objectives, voire des critères objectifs pour définir un tel homme providentiel. Or, la providentielle fait appel à une nature non maîtrisée. On risque même de retomber dans le messianisme. Nous ne pensons pas qu’on accepte les Messies au Congo. Quand Bernard Kolélas est apparu sur la scène publique, certains l’ont appelé Moïse ou Messie. Et les critiques ont fusé. Des critiques venant surtout de la partie nord, rétorquant que ce n’est pas un Moïse, ce n’est pas un Messie. Mais quelques années plus tard, les mêmes sociologies du Nord ont considéré que Mokoko était un Messie. Vous voyez la contradiction ? Alors, quels sont les critères objectifs qui feraient que le Congo ait un homme providentiel ? Quand on a manqué de saisir au bon moment la roue de l’histoire, on rate beaucoup de choses. La destinée du Congo, qui devait être assurée par les démocrates au moment de la conférence nationale, a été piétinée. En conséquence, le pays a basculé dans une guerre, dans le crime, dans le génocide. Donc l’homme providentiel c’est une chimère. Mais c’est une possibilité. Espérons-le en tout cas. Cependant, ce n’est pas notre déterminisme au sein de l’Alternative.
Deuxième dynamique : la légitimité incontestable.
Toujours pour répondre à la question de la refondation, est-ce une légitimité incontestable pourrait fonder l’État-Nation acceptable par toutes les sociologies ? La légitimité incontestable est une légitimité qui s’impose à tous, de gré ou de force. Que ce soit de façon naturelle ou par d’autres moyens. Au moins, c’est incontestable parce qu’elle s’impose à tous, soit par l’évidence, soit par sa force, soit par ses qualités, soit par sa puissance. Donc nous rappelons que la légitimité est cette nature qui totalise ou qui englobe tout. Cette légitimité, on pourrait la comparer au coup d’État de Sassou-Nguesso. Ce dernier est arrivé sur la scène politique après le vide engendré par l’effet du coup d’État où 90% de la classe politique est sortie du pays, lui laissant une marge de manœuvre incontestable. Mais qu’est-ce qu’il en a fait. Disons, qu’est-ce que les Congolais en ont fait ? Parce qu’il pouvait y avoir des personnes pour infléchir les intentions de Sassou-Nguesso. Donc c’est pour ça que nous demandons ce que les Congolais en ont fait. La réponse est : rien du tout. Plutôt, ils l’ont utilisé négativement, nocivement.
La légitimité incontestable peut être une majorité comme pour celle qui écrase tout. C’est le cas actuellement où nous avons une Assemblée dominée par le PCT. Et qu’est-ce que les Congolais en ont fait, ou en font ? Rien du tout. Aucun progrès. Pourquoi ? Le problème est culturel. Nous n’avons pas de patriotes à la tête de notre pays.
La légitimité incontestable diffère de la légitimité absolue. La légitimité absolue est une notion mathématique. Elle existe ou n’existe pas. Elle est un tout englobant. Sans elle, rien n’existe. Et quand elle existe, elle s’impose naturellement. À l’inverse, la légitimité incontestable est un fait accompli qui existe par le contexte qui l’a engendré, la nature des choses. Elle est relative et disparait dès que les conditions de son existence changent.
Troisième dynamique : l’idéologie.
Nous pouvons continuer dans ce questionnement, est-ce que l’idéologie pourrait être cette légitimité qui fonderait l’État-nation ? Nous allons éplucher les idéologies que rencontre le Congo.
En premier lieu le nordisme. Le nordisme est une idéologie hégémoniste et suicidaire. Cette idéologie s’illustre par la confiscation du pouvoir d’État, l’abrutissement où l’excellence a déserté les bancs du système éducatif. L’idéologie du nordisme s’illustre encore par l’appauvrissement des populations au niveau social et intellectuel. Au niveau administratif, l’administration congolaise qui était la crème des administrations postcoloniales s’est effondrée. Pourquoi ? La réponse se trouve dans la culture des dirigeants. La réponse se trouve dans la culture ethno politique monopoliste. Cet ethno polarisme politique considère que le Congo est un butin de guerre. Quelle guerre, faut-il encore se demander. Le Congo ne s’est pas battu avec un pays étranger. Alors de quelle guerre s’agit-il ? Retenons simplement que quand l’idéologie est nocive, elle n’apporte rien ; elle n’apporte que des désastres. C’est le cas avec le nordisme qui sévit depuis la fin des années 60 mais qui laisse le pays plus divisé que jamais, un pays plongé dans un trou sans fond.
L’autre idéologie, c’est l’endo colonat. C’est-à-dire, l’aliénation et la corruption des élites. L’endo colonat regroupe les élites occidentalisées dans les loges, dans les partis, en particulier le PCT, et dans l’épiscopat. Est-ce que l’endo colonat peut affranchir l’Afrique ? Pas du tout. Parce que l’endo colonat est lui-même assujetti à une puissance étrangère ou puissance occidentale, une puissance impérialiste, une puissance colonialiste. C’est pour ça qu’il porte le nom d’endo colonat, c’est-à-dire des supplétifs des colons en terre africaine.
L’endo colonat ne peut fonder un État-Nation car, par essence, ses intérêts sont incompatibles avec ceux de l’État-Nation. Les régimes néocoloniaux d’Afrique sont une illustration parfaite.
Enfin, la dernière idéologie opposable est la démocratie occidentale. Nous considérons que la démocratie occidentale est un mythe et une dérive idéologique. Cela peut facilement se démontrer. Parce que le principe de la démocratie est, « un homme une voix« , à travers une majorité qui dirige. Cette majorité, il faut la définir. Sur quel critère s’est-elle formée. Comment s’est-elle formée et qu’elle est son orientation politique ? Est-ce que pareille idéologie est conforme à la configuration sociologique du pays ? En somme, la représentation dite nationale, au niveau de l’Assemblée, est-elle conforme à la société parcellisée en sociologies ou en ethnies ? Pas du tout. Le Congo a, à la tête de notre État, un homme omnipotent qui nomme les représentants du peuple. Des représentants qu’il puise dans sa sociologie. Ensuite, il colore le tout par quelques individus et personnalités d’autres ethnies qu’ils nomment aussi selon une équation politique personnelle. Donc des personnes qui lui sont redevables. Ces personnes assujetties ne travaillent que pour l’intérêt de leur bienfaiteur, pas pour le Congo.
En outre, nous considérons que la majorité fondée sur une opinion relative et temporelle, n’existe que pour un instant donné. Parce que deux scrutins électoraux consécutifs ne donnent jamais le même résultat. Nous concluons que la démocratie occidentale dépourvue de soubassement occulte métaphysique, le pacte sociologique, n’est pas une légitimité suffisante pour trancher la problématique sociétale de fondation de l’État-Nation.
Nous venons d’examiner le nordisme, l’endo colonat et la démocratie occidentale. Toutes ces idéologies ont été testées au Congo. Le résultat est un constat d’échec.
Quatrième et dernière dynamique : le consensus.
Considérant en dernier ressort le consensus. Est-ce que le consensus peut être une légitimité pour fonder l’État-Nation ? Le Congo a déjà fait l’expérience de consensus, la Conférence Nationale Souveraine de 1991. Ce consensus a été piétiné. Mais il n‘en demeure pas moins que le consensus reste une base fondamentale pour penser un État-Nation acceptable dès lors que toutes les composantes sociologiques y adhèrent.
Le bon sens serait de parvenir à un consensus qui aménagerait nos territoires d’une manière qui reflète la configuration sociologique du pays. C’est-à-dire, penser la République, penser les personnalités et les entités morales constitutionnalisables comme l’ethnie. L’individu étant la forme basique d’abstraction du citoyen. On peut aussi envisager un consensus sur les clivages politiques. Notamment, la forme de l’État, l’économie, la culture et les langues, la spiritualité. Au sein de l’ACTE, nous pensons que le consensus est un point de départ. Nous verrons quel consensus est possible pour le Congo.
Nous voyons bien que les dynamiques ci-dessus analysées ne sont pas isolément une unanimité permettant d’asseoir une légitimité capable de fonder un État-Nation. Au sein de l’ACTE, nous pensons à une rationalité empreinte de bon sens pour fonder un État-Nation. Cette rationalité auquel nous nous référons est le matswanisme politique.
La Rationalité Matswaniste pour fonder l’État-Nation
Le matswanisme est une pensée panafricaine profonde née de la volonté d’émancipation de l’homme Bantu et de la prise de conscience face à l’injustice coloniale. Son auteur, bien qu’il ne l’ait pas formalisé, mais plutôt initié, est André Grenard Matswa, l’icône que certains ont voulu reléguer à l’arrière-cour de la République.
Le matswanisme est une unité civilisationnelle qui s’exprime dans le cadre de la civilisation Bantu. Le contexte global est celui qui transforme les entités sociologiques, toutes les sociologies, en une solidarité mutuelle, dans ce sens où il n’érige aucune frontière sociologique. Le matswanisme prône le respect des libertés fondamentales, et est porteur de la vertu du dialogue et de la non-violence. Tout ce que nous voulons pour le Congo et l’Afrique.
Enfin, le matswanisme est un mouvement souverainiste qui revendique la souveraineté intégrale dans toute ses composantes. C’est-à-dire, la souveraineté politique fondée sur le principe de la subsidiarité. Précisément, à chaque échelle de la société congolaise, les Congolais doivent être représentés. Cela implique un bon aménagement du territoire, de sorte que le mbochi ne se sente pas frustré. Que le mbochi ne se sente pas minoritaire. Que le vili soit représenté niveau du Parlement. Que la voix Téké soit aussi portée au niveau du Parlement. Que la voix du Kongo-Lari et toute autre sociologie soit aussi portée au niveau du Parlement, à égalité de légitimité. C’est cette configuration qui permettra d’être unis et solidaires.
Le principe de souveraineté politique et de subsidiarité matswaniste permet la souveraineté foncière. La terre est une propriété sociologique. On ne va pas voir un Vili quitter sa terre natale pour aller vendre les terres de la Likouala ou pour la céder à un quelconque investisseur. Il y a d’autres mécanismes qui permettent de profiter de l’investissement étranger. Mais pas forcément faire des concessions emphytéotiques qui est la façon la plus stupide de procéder.
Accorder des baux de plus de 25 ans ou 99 ans est une sottise monumentale. Avez-vous vu les États européens accorder ce genre de baux emphytéotiques ? Alors pourquoi les Africains se livrent-ils à ce genre de d’exercices ? Quelle qu’en soit la nature de la coopération, sud-sud ou nord-sud, les baux emphytéotiques sont une aberration qui comporte le risque d’expropriation foncière. Car, le bail emphytéotique est une parcelle de souveraineté perdue pour le pays, et dont la restitution ne se fait jamais de manière aisée, sauf à montrer une capacité de puissance dissuasive.
Il y a la souveraineté monétaire. Vous ne pouvez pas avoir un développement sans une souveraineté monétaire, sans la maîtrise de la monnaie. Quand les Occidentaux arrivent au Royaume du Kongo, le Royaume possédait une monnaie. Vous le savez. Alors au moment où on retrouve l’indépendance, la première des choses, c’est de rétablir la monnaie. Parce que la monnaie permet de développer en interne le pays. Puisque les échanges internationaux relève du troc. Ce troc se fait ou moyen de soit l’échange de matière première contre un produit venant de l’extérieur ; ou un produit local contre un autre produit venant de l’étranger. L’on ne peut constamment échanger avec de l’or. C’est pour cela qu’il est nécessaire de développer le pays avec une production technique, technologique, intellectuelle qui permettra au pays d’échanger un avion contre un navire, ou une production agricole pour un produit technologique. Ce sont là des principes du matswanisme économique.
La rationalité matswaniste doit nous imprégner. Cette rationalité fera que le Congo sorte des comportements barbares. Que le Congo sorte de la pauvreté. Que le Congo brille en interne et à l’extérieur ou international. Que le Congo devienne un moteur pour la construction panafricaine, pour la construction de l’Afrique pour son évolution. La rationalité matswaniste est celle qui permettra d’éradiquer les problèmes de rivalité. C’est un atout, un vecteur de l’émulation qui fera que la créativité des uns et des autres entraîne le Congo vers son élévation.
Pour mieux appréhender les perspectives pour le Congo, nous invitons les Congolais à refonder le Congo autour du matswanisme politique. Pourquoi ?
Parce que le matswanisme est l’unique socle idéologique, l’unique rationalité qui peut unir le pays et l’élever au stade d’État-Nation. C’est un nationalisme qui privilégie l’intérêt du pays par la citoyenneté qui est une trans ethnicité à ne pas confondre avec l’uniformisation culturelle. La trans ethnicité est un moteur pour l’identité civique au sens de nationalité culturelle. C’est-à-dire, abstraire le mariage traditionnel, coutumier, et un tas d’autres aspect de la culture des sociologies du Congo de sorte que nous ayons une identité culturelle nationale. La pratique qui consiste à élever au seul rang officiel le mariage civil, en force de loi administrative, est une hérésie. Notre tradition sociologique, notre culture, c’est d’abord le mariage coutumier. Cela doit être pris en compte dans la vie administrative et institutionnelle du pays.
Le matswanisme valorise aussi l’État de droit, l’éthique, l’orthodoxie financière, et l’érection de l’armée en une institution neutre, à l’instar de l’administration. Nul n’oserait utiliser l’administration contre d’autres sociologies. L’armée étant un corps constitué de l’organisation sociale et politique du pays, elle jouit du même principe que l’administration. En ce sens, elle ne peut être utilisée contre le peuple. Parce que l’armée est au service du peuple. Vous levez l’armée pour aller tuer une partie du peuple, dans le Pool, c’est injustifiable ; c’est un non-sens ; c’est une contradiction. Parce que l’armée est faite au nom du peuple et agit au nom du même peuple. Donc l’armée ne peut plus agir contre ce même peuple. Le Congo nouveau doit avoir une personnalité qui transcende ce genre d’acte, ce genre de comportement.
Enfin, le matswanisme introduit l’authenticité. Précisément, l’authenticité de la langue, le statut du mariage et de la famille, la spiritualité authentique, la patronymie authentique qui exclut de porter des noms d’emprunt. En effet, les noms tels que Jean, Jacques, Denis, ne veulent absolument rien dire. Ce sont des emprunts à la civilisation occidentale. Ce sont des choses à bannir dans notre société. Cela nous a été imposé. Lorsqu’on revisite le passé 500 ans en arrière, ces noms n’existaient pas dans notre société. C’est en cela que la rivalité ethnique qui amène à des idéologies stupides n’a pas de sens, parce que cela empêche d’avoir une identité propre qui permettrait de s’élever et de s’affirmer au niveau civilisationnel.
Toujours dans les apports positifs, le matswanisme permet un panafricanisme. En effet, nous rappelons que l’orientation du combat et l’idée de Matswa était d’obtenir l’indépendance de toute l’Afrique équatoriale française. C’est un schéma de souveraineté continentale et raciale pour la défense et le développement. En cela, la rationalité matswaniste est incontournable pour le pays. Cette rationalité est indispensable pour construire une Union africaine. D’abord, pour les pays de la zone équatoriale. Ensuite à l’échelle du continent. Aujourd’hui, cette Union africaine dans la zone équatoriale est portée par le projet de l’Union de Ntimansi. Il faut savoir saisir les opportunités et les bonnes idées quand elles se présentent, parce qu’on finit toujours par les approuver et les adopter. Ne pas les accepter un temps, est une perte de temps. Le matswanisme est une rationalité qui permet d’atteindre l’unité panafricaine.
Ensuite, et cela est pratiquement une incidence des deux premiers acquis du matswanisme politique, c’est le fédéralisme. Parce que le fédéralisme est une architecture réaliste qui fluidifie les relations entre l’État et un peuple identitairement polycentrique. Cette architecture d’État est structurellement autogène. C’est-à-dire, basée sur les réalités sociologiques du pays qui ne doivent pas être conflictuelles, qui ne doivent pas être utilisées comme des entités opposables, mais plutôt comme des entités collaboratives. Ces entités travaillent ensemble pour aboutir, pour concrétiser un projet commun, celui du vivre ensemble, celui de la civilisation Bantu.
Il n’y a pas d’autre destinée que de promouvoir la rationalité matswaniste. Cette rationalité n’est pas enterrée à Mayama ni n’a pas disparu avec la ruse coloniale. C’est une rationalité vivante.
Toujours pour la refondation du Congo, nous considérons que le matswanisme a une inclinaison économique qui permettra au Congo de se développer et d’acquérir ses lettres de noblesse économique, à travers une production anthropologiquement collectiviste qui favorise aussi l’entreprenariat individuel.
Plus particulièrement, le matswanisme invite au niveau économique l’usage d’une monnaie africaine, parce que l’ensemble de l’Afrique équatoriale ne pouvait exister sans une monnaie africaine utilisable dans tous les États de la fédération.
Au niveau social, le matswanisme est encore un moteur d’unité parce qu’il prône le droit et la justice sociale. N’oublions pas que le combat matswaniste s’est articulé autour de la défense des libertés fondamentales, sur l’abolition du code de l’Indigénat, sur la revendication de la citoyenneté authentique africaine. Cette rationalité a une branche sociale novatrice en termes de droits et de justice sociale, en termes de politique de santé et de prévoyance. En effet, les projets que le système colonial a voulu mettre en œuvre, ce sont les idées d’André Grenard Matswa. Le projet de la Société Indigène de Prévoyance (SIP), c’est le projet de Matswa. Le général De Gaulle qui a côtoyé Matswa, ou les matswanistes, a triché en copiant cette idée. Dès qu’il est rentré en France, il a mis en place la Sécurité Sociale. Ce sont les idées du matswanisme, la mutualisation sociale de la santé, l’État de Droit, la justice sociale et la politique de prévoyance dont rêvent beaucoup les Congolais.
En saisissant cette opportunité, la rationalité matswaniste doit être mise en œuvre sans plus tarder, dès lors que le Congo retrouvera les moyens de se mouvoir en toute quiétude, en toute liberté, sans les éléments nocifs de l’impérialisme occidental qui sévissent actuellement.
Au niveau social, en faisant l’éloge de la formation des élites, le matswanisme permettra d’acquérir aussi la maîtrise des techniques industrielles. Nous rappelons que le projet de formation des Congolais à l’étranger, notamment l’acquisition d’une résidence où les étudiants pouvaient se mettre à l’abri des difficultés de logement. Plus précisément, la MEC, la Maison des étudiants Congolais, pour ceux qui l’ont connu, ceux qui ne le savent pas qu’ils en prennent connaissance, est un choix initié par Matswa : la formation élitiste des africains. Par la formation on acquiert les compétences techniques, les facultés qui permettent de développer des techniques dans tous les domaines, tels que l’industrie, l’agriculture, ou l’électronique. C’est par la formation qu’on acquiert ces facultés et ces compétences.
Il n’y a pas mieux que la rationalité matswaniste pour nous développer en toute fraternité, en toute solidarité. C’est en cela que la problématique sur l’avenir des uns et des autres, y compris l’avenir des mbochis, est une problématique nationale qui trouvera ses solutions, ses résolutions dans le matswanisme.
N’oublions pas qu’une grande partie des matswanistes habite l’hémisphère nord du Congo. Ils ont été déplacés en masse du fait de l’Histoire. Donc, cultivons-nous et fraternisons le pays. Les mbochis qui en détiennent actuellement les commandes, pendant qu’il est encore temps, ne doivent pas rester insensibles à la rationalité qui nous interpelle tous. C’est un devoir de laisser un Congo en paix à nos enfants, à tous les enfants du Congo. Ce n’est pas dans l’adversité que chacun va quitter ce monde. Nous pouvons construire un havre de paix qui servira à tous d’être et d’avoir une rampe de lancement, de développement individuel et spirituel intégral dans le sens complet du terme.
Conclusion
L’ACTE déclare que le Congo est confronté à un défi. Disons, notre génération est confrontée à un défi civilisationnel. Ce défi civilisationnel s’exprime à travers deux enjeux.
Premièrement, le risque de recolonisation. Les Occidentaux ont décrété que l’Afrique était leur intérêt commun. Il nous revient à nous Africains, de faire échec à cette entreprise qui s’illustre déjà à travers la guerre coloniale que la France, disons l’Europe, veut mener. Les Occidentaux veulent mener une guerre dans le Sahel pour assujettir les peuples qui se sont déjà affranchis tels que le Mali, le Burkina-Faso, La Guinée et le Niger. Donc ce risque de recolonisation, est une épée de Damoclès sur nos têtes. C’est un projet auquel il faut faire échec.
Particulièrement, nous devons garder à l’esprit que dans ce défi civilisationnel, aucune évolution géopolitique ne nous est naturellement favorable. En ce sens, l’africain doit redoubler d’ingéniosité. L’Africain doit être solidaire. Ce qui arrive au Sahel va arriver en Afrique centrale. Au sein de l’ACTE, nous avons toujours dit que si tous les autres États africains s’engageaient à soutenir les pays menacés du Sahel en envoyant chacun un contingent, les Occidentaux ne pourraient même pas envisager une quelconque conquête des zones d’influence, les espaces néocoloniaux perdus.
Ensuite, notre génération doit intégrer l’importance et l’urgence d’unir le pays et l’Afrique. L’unification du pays et de l’Afrique est un projet ancien datant du 18e siècle. Nous l’avons démontré avec le projet matswaniste de création de l’Union fédérale équatoriale. C’est ainsi que nous pourrions gagner en dignité et sécuriser notre avenir, la dignité de l’Homme noir. Beaucoup de nos ancêtres ont œuvré dessus. Rappelons-nous, Kimpa-Vita a été brûlée vive pour défendre l’unité et la restauration du royaume du Kongo. Rappelons-nous, Mfumu Kimbangu a passé 30 ans de sa vie en prison pour déraciner spirituellement les talismans que les Occidentaux avaient implanté dans les pays africains pour nous empêcher de nous réveiller. Ce travail a été fait par un Mukongo. Cette génération dépositaire de la civilisation Bantu a toujours lutté pour que nous soyons libres, pour que nous soyons des hommes libres vivant dans la dignité. Alors ce combat-là, c’est aussi le nôtre. C’est pour cela que nous avons besoin de l’Unité qui fait la force en étant diverse. Parce que la nature est diverse. Si la nature était mono végétale, il aurait été difficile de guérir les diverses maladies. Parce que c’est à travers la diversité végétale qu’on trouve les remèdes aux diverses maladies. Une seule plante ne peut guérir toutes les maladies. C’est en cela que l’unipolarité ethno politique est une sottise intolérable.
Enfin, notre génération doit concevoir l’évidence du destin partagé, et que les Kongos sont un peuple racine civilisatrice des peuples d’Afrique centrale. Fouillons dans nos langues, nous trouverons que les vocables utilisés ont la racine kikongo. C’est en cela que nous sommes tous des Bantu. Si certains persistent à vouloir déraciner l’arbre qui porte les branches, aucune sociologie ne survivra. Soyons en sûr. Les Kongos sont résilients par le serment « mabâ ma nseke ». Libre aux autres de l’interpréter à leur guise. Mais sachez que le Congo ne va pas mourir. Plus précisément le Congo avec « K » ne va pas mourir. Les Kongos ne sont pas qu’au Congo-Brazzaville. Le territoire Kongo s’étale du Sud de l’Angola jusqu’au sud du Cameroun où les Ntotila Kongo prépositionnaient les guerriers, la force combattante, pour se prémunir contre d’éventuels assauts des peuples extérieurs à la culture Bantu. Notamment Boko-Haram. Ce n’est pas d’aujourd’hui. C’est de cette frontière que, nos ancêtres, nos souverains positionnaient les combattants pour enrayer cette menace qui a préservé toutes les sociologies Bantu. Alors ne cherchons pas les conflits inutiles. Il faut se ressaisir. Évitons les petits calculs mesquins, comme le génocide sur les autres. Parce que, sitôt que les mbochis auront accompli leur sale besogne, ce sont les colons qui viendront les décimer à leur tour, et il n’y aura personne pour les défendre.
Les Bakongos ont lutté et luttent encore pour que l’indépendance du Congo soit effective. Souvenons-nous, la première nation indépendante, la première nation noire indépendante, c’est Haïti. Cette indépendance haïtienne a été obtenue par trois personnalités Kongo, c’est-à-dire qui venaient du Royaume du Kongo. Ce sont ces trois personnalités qui ont permis à Haïti de devenir indépendant. Et la première constitution de Haïti a été écrite en kikongo. Vous n’y voyez pas des similitudes ? Les kongos sont un peuple civilisateur. Les Kongos sont la racine de la race noire universelle. Alors, ne les mépriser pas. Ne vous méprisez pas. Ne nous méprisons pas. Le Kongo est une valeur sûre de l’humanité. Il y a une prophétie qui dit que lorsque les peuples occidentaux auront dévié du droit chemin les peuples de ce monde, la lumière et la sagesse qui réhabiliteront le monde viendra de Kongo Dia Ntotila. Cette révélation nous a été apportée encore une fois par un Mukongo, le Grand Maître de la pensée négro africaine, le Grand Maître de la spiritualité authentique négro africaine, Né Muanda NSemi, qui n’est pas un Kongo-Lari, mais qui est un Mudondo, l’homme qui a révélé au monde que l’humanité est entrée dans l’ère du Verseau.
Paris, Septembre 2023
Né-MFUMU Madisu-Ma-Bimangu
Responsable du Think-Tank politique, Alternative Congolaise pour une Transition d’État (ACTE).
https://www.youtube.com/@NE-MPHUMUMadisu-Ma-Bimangu/videos
REVE ET REVOLUTION , DIAWARA ET IKOKO .
Si Diawara et IKOKO étaient là, ils auraient dit que nous nous sommes trompé, nous avons porté très jeune l’idée de la révolution ; quelle révolution avons-nous rêvé , Cubaine ou autre ?
Nous avons fini par revenir en arrière et lire l’histoire politique du pool pour la comparer à l’histoire du monde et de notre temps.
Diawara et Ikoko vont se rendre compte qu’il n’ya pas de camarades révolutionnaires et tout est verbe.
Depuis 1971 ou Diawara sera exclu du bureau politique.
Il va voir que la révolution est régionale et non nationale.
Pour lui, il faut changer l’ordre des choses.
Quel est cet ordre des choses ?
C ‘est le tribalisme M’bochi ou autre chose ?
Le tribalisme M’bochi n’est que un état de choses venant d’une fausse perception des hommes.
IKOKO avait compris très tôt Ange Diawara, qu’il était un patriote national et désintéressé.
IKOKO avait vomi le nordisme ou ethnocentrisme comme système politique en un mot le tribalisme M’bochi.
Aujourd’hui dans l’état actuel du Congo.
Est- il raisonnable de traiter cette question ou ce sujet du tribalisme M’bochi pour des hommes politiques congolais que vous semblez représenter ?
Je pense que c’est impérieux . Malgré la traversée de la période de lumière de la conférence nationale à aujourd’hui.
C’est cela qui doit nous préoccupé afin de ne pas tomber dans le confusionnisme et les subterfuges du pouvoir.
Le tribalisme M’bochi a fait des ravages.
Marien Ngouabi en a payé de sa vie, parce que son ennemi d’hier était devenu un allié sûr ; le pool.
C’est son alliance avec le pool qui l’a tué .
Maintenant comment pouvait il gérer l’ OBOMUTRI et combattre le trialisme M’bochi ?
La mort avait tout fissuré.
D’OWANDO le pouvoir , ce dernier est allé à OYO.
Et OYO a marginalisé tout le nord.
L’identification actuelle du pouvoir se situe dans la case de SASSOU et ses enfants.
Le nordisme est à terre. Il tue, emprisonne, empoisonne.
Hier les IKOKO , OLOUKA n’etaient que des égarés et maintenant tout le monde est égaré.
Le vent du changement est inéluctable mon cher ami M’bochi , bientôt ton tribalisme M’bochi ne sera plus qu’un amas de pierres.
c est l’air du temps. IKOKO et Diawara sont aux fondements de la nouvelles histoire du congo , la conférence nationale a été un haut lieu de débat, de cristalisation de tous les mots qui ont marqué le congo .
Et l’aprés indépendance , mais la palme revient à Diawara et Ikoko , qui ont mont montré le caractére fondamental de l’unité nationale.
pour renverser la table et faire table rase du communautarisme. Grace à eux nous aurions compri que le véritable changement c’est celui , qui s’opérera par la révolution le reste n’est que reformete , et susceptible de rebasculer dans le néant.
La marche vers la revolution est inéluctable , car on arrête pas le futur et les soubresauts qui se passent en Afrique , sont les prémices de cette maturation politique, auquelle le continent Africain en général et le congo en particulier, n’échappera point .
Quelques seront les invocations que les uns et les autres iront faire dans le cimetiére de kona kona à Edou.
Pour preuve Ali Bongo, a beau arboré son costume de franc-maçon il a fini par chanter
» to make noise »
Armand Mandziono Butélési le Vindumuneur.
LE MELI -MELO DU COMBAT POLITIQUE DE LA DIASPORA NORD -SUD.
Deux hommes de bords idéologiques différents peuvent – ils faire chemin commun pour la conquête du pouvoir ?
On entend souvent dire que SASSOU dégage !
Si tous s’accordent de voir SASSOU , partir sont- ils d’accord sur l’après SASSOU ?
Les divergences émergent aussi longtemps que l’on aborde la période qui succédera à sassou nguesso.
Selon la source où l’on s’abreuve , les visions divergent, font place à des querelles byzantines sur le sexe de l’ange qui devra dirigé le Congo.
Le tropisme de l’homme du nord le pousse a voir exclusivement le dirigeant du nord , le Deus ex machina susceptible de gérer le Congo, omnibulé par leur désir insatiable de s’accrocher au pouvoir , en dé dépit d’un bilan calamiteux de 40 ans de régne .
A contrario les originaires de la diaspora du sud dont le dogme de la mission messianique est un véritable culte conforté , par la gouvernance des hommes du sud, gouvernance éphémère mais dense et riche, ces deux visions d’antagonistes constituent le fil d’Ariane du combat politique sur la place de paris, où l’on a de cesse de se tirer à boulets rouge et dont le propos de Mabilemono dans l’une de ses vidéos éclaire d’un jour nouveau le contentieux Nord -Sud , même dans les rangs de ceux qui sont sensés être la lanterne de leur pays, lorsque Mabilemono déclare et laisse entendre à ceux qui veulent bien l’écouter » les sudistes ont fait échoué Mokoko, ils n’avaient qu’a nous laissé régler nos problèmes ».
Ils vous revient d’interpréter cette pensée , qui amène les gens à ne pas s’assumer face à la défaite.
Or , tout a montrer que c’est dans le Sud que MOKOKO , a fait le plein de ses voix alors, pourquoi a- t- il été rejeté par les siens au nord ?
Cela montre bien que le propos de Mabilemono est un casus bélli , qu’endehors des apparences fumeuses et écarlates , que les hommes du nord tiennent une dent dure pour les hommes du sud.
L’homme de la diaspora du sud est- il si naïf de porter à bras le corps son bourreau de demain ?
Alors , que ce dernier ne voit en lui qu’un idiot utile , à l’instar de Massengo Tiasse , hervé Mahika, Benjamin Toungamani, Mingwa Biango, Djess dia Mounguassi, Antoine Kihoulou, Fernand Ndalla,Odongo pandi, francis Mouketo, John Binith, l’abbé joseph yanguissa, Eugéne Fernand Loubélo et bien autres …
En vérité cette vague des supporters de Mokoko et Okombi , est majoritairement constituée des Niboleks, qui se sentent orphelin avec la disparition de Lissouba, et qui veulent se trouver un leader de substitution en la personne de MOKOKO , et ou OKOMBI afin de les ramener à la lumière au devant de la scène et retrouver un leadership perdu.
Car, une fois installés , ils ne manqueront pas , de mettre le pied dans le plat .
C’est la raison pour laquelle ils sont vent debout , parce qu’ils croient dur , comme fer , que ce n’est que ces deux hommes qui puissent leur accorder leur chance.
Et, quand on aime on oubli le côté vilain de la personne.
Comment trouve t -il compatible le projet occidental de Mokoko, avec les diverses tentatives de MOKOKO d’avoir voulu décapiter la démocratie au Congo(coup d’état contre Milongo et coup d’ état contre leur Dieu Lissouba)
Le problème du Congo réside dans l’instabilité de l’homme du sud car , l’homme du nord à une ligne et s’en tient à cela , aneantir l-homme du sud épousant ainsi le projet occidental .
La diaspora nous l’illustre clairement.
Armand Mandziono le VINDUMUNEUR.
Le panafricanisme face à l’élite occidentalisée
Par, Né-MFUMU Madisu-Ma-Bimangu
Responsable du Think-tank politique, Alternative Congolaise pour une Transition d’État, en sigle ACTE.
Chers compatriotes, bonjour,
Le panafricanisme est une lame de fond qui irrigue la pensée des générations africaines, dès l’aube du colonialisme, à travers par exemple, le mouvement matswaniste initié par André Grenard Matswa en créant l’Amicale des originaires de l’AEF. Ce panafricanisme a évolué, muri et pénétré les couches sensibles des pères des indépendances africaines, au crépuscule de cette même colonisation. En ce début du millénaire, le panafricanisme est une dynamique qui s’accélère et se matérialise avec l’émergence des premiers États qui réussissent à se défaire des liens coloniaux. Tandis que d’autres, rattrapés par le déficit de légitimité, perdent la boussole paternaliste de l’Occident et tentent dans la foulée un équilibrisme géopolitique tous azimuts.
Cette dynamique qu’on observe sur le continent draine pour l’instant les peuples. Des africains impuissants ou immatures qui ont trop longtemps été soumis à un choix cornélien : l’acceptation de l’offre occidental, ou la répression multiforme. Ce choix n’offrait aucune perspective salvatrice. Au moment où le panafricanisme s’exprime avec force, il sonne comme une révolte des mêmes peuples en quête de liberté et de progrès. Nous qualifions cette révolte d’éveil des consciences éprouvées par plus d’un demi-siècle d’expériences fâcheuses avec la géopolitique occidentale, notamment française.
Parler du panafricanisme des peuples, c’est trivial. C’est une conscience séculaire à laquelle la géopolitique occidentale a voulu éloigner les africains, en les enfermant dans des enclos coloniaux. Mais la barrière psychologique est tombée. Il reste le démantèlement des frontières pour que l’union des peuples devienne une réalité.
La difficulté se trouve au niveau du panafricanisme des États. Ce panafricanisme des États n’est pas à confondre avec l’UA. L’Union Africaine n’est pas une représentation panafricaine. C’est un organe sans profondeur géopolitique, incapable de poser les bonnes problématiques pour l’Afrique, et incapable d’apporter des solutions aux problèmes de l’Afrique. Notamment en matière de souveraineté, de défense et d’État de Droit. Nous souhaitons que les pays du Sahel deviennent l’embryon des États-Unis d’Afrique.
Le panafricanisme des États, c’est la fédération des nationalités africaines actuelles en une union fédérale. Ce panafricanisme répond à l’idéal de solidarité interne à l’intérieur des États et à l’extérieur. C’est un levier géopolitique majeur pour une souveraineté continentale qui permettra de renforcer les capacités de défense collective, d’injecter l’État de Droit dans les États par l’uniformisation de la législation. Parce que le panafricanisme déconnecté de la question de la souveraineté et de l’État de Droit représenterait un danger encore plus grand à l’échelle du continent.
Le Panafricanisme, en tant qu’idéal, n’est pas une incantation acerbe des personnes dégoûtées de la géopolitique occidentale. Il est plutôt une volonté d’unir les peuples africains. N’est-ce pas l’union qui fait la force par la volonté de puissance et de libération ? Nous citons des exemples de panhumanisme comme l’Union Européenne, qui est un paneuropéanisme construit par adhésion. Ou encore le panaméricanisme qui a créé les Etats-Unis d’Amérique fécondés par la force.
Malheureusement, les élites occidentalisées ne voient pas d’un bon œil l’émergence du panafricanisme. Les raisons sont diverses. Ainsi on remarque la levée de bouclier des réseaux africains et transatlantiques qui ont toujours travaillé contre l’émergence de l’Afrique sur l’échiquier mondial.
Ces portes voix expriment, par un intellectualisme négationniste utilisant un miroir déformant, une logique de dispersion des énergies. Cette opinion essaie d’installer une sorte de paresse intellectuelle qui laisserait l’occidental gérer, comme à l’accoutumée, les choses à la place des africains. Ce discours déconstruisant esquive la responsabilité occidentale sur la situation de l’Afrique, qui rappelons le, a été abusée par ses vertus qui ont permis à l’occident d’y implanter ses ventouses. Parce que l’Afrique vertueuse a prêté des intentions humanistes à des semblables venus d’ailleurs, sur la base de l’apparence physique, qu’elle a été abusée et réduite à l’esclavage, à la colonisation puis au néocolonialisme ambiant.
Il y a certainement des raisons qui motivent ces élites à nuancer, sans doute par prudence et sagesse, les thèses panafricaines. Mais l’honnêteté voudrait que la même prudence prévale sur l’opinion qui indexe l’idéal panafricain. Parce qu’il n’y a aucun mal à vouloir prendre en mains son destin. De même, il n’y a aucun mal à vouloir crever l’abcès occidental sur l’Afrique.
Toute déconstruction de la pensée panafricaniste est une volonté cherchant à maintenir le statu quo civilisationnel et géopolitique. Et c’est un calcul hypocrite d’envisager l’avenir de l’Afrique en l’arimant au projet occidental dont le bilan politique, économique, social et culturel est sans appel sur plus d’un siècle de domination.
La déconstruction est non seulement un renoncement à l’émancipation, elle est aussi une posture. Cette posture procède d’un aplaventrisme vindicatif à la pensée occidentale, plus que ne le feraient les critiques de source européenne à leur propre géopolitique.
La déconstruction exprime une dissonance cognitive des élites adoptant une politique de l’autruche. D’un côté, ils sont persuadés de défendre une opinion objective, en relevant des paradoxes virtuels. C’est-à-dire, des paradoxes reposant sur une compréhension erronée des paradigmes européens. De l’autre, ils sèchent pour défendre un occident devenu non crédible. Finalement, ils pèchent par une fausse neutralité, par une posture d’équilibrisme subjectif espérant la récompense de la bienveillance occidentale promotrice des traitres à leurs pays.
Décortiquons les problématiques soulevées par cette déconstruction.
En premier lieu, les accords coloniaux. Nier leur existence relève de la malhonnêteté intellectuelle. Ces accords, disponibles sur le web, sont un sacro-saint texte auquel la France ne voulait qu’aucun État jette un regard révisionniste. Et pour cause, ce texte formalise le rapport de soumission voilé dans l’adhésion à la communauté française. En ce sens, les États africains ont cru à une indépendance, par pure forme. Dans le fond, c’était un clonage du système colonial, créant l’illusion de liberté, où l’autochtone remplace le gouverneur blanc. Que des africains osent dénier l’existence de ces accords est le comble de l’aliénation mentale et de la corruption des élites. Ce déni est inexplicable autrement que par une inféodation voilant à peine l’attrait des bonnes grâces du colonisateur, récompensant ses obligés par des décorations et des promotions de carrières. Ce comportement a un nom : la traîtrise où prévaut l’intérêt individuel.
La transgression à ces accords, ou tout projet de révision, a entraîné la chute des régimes tel que celui de l’abbé Fulbert Youlou, ou encore l’élimination physique de Sylvanus Olympio et de Mouammar Kadhafi. Nulle autre considération ne saurait être un argumentaire valable.
Ensuite, le conspirationnisme. Cette problématique fait partie d’une théorie de dénégation irrecevable. Le grand reset n’est pas une vue de l’esprit africaine que l’on sache. Imbu d’orgueil et sans doute confiant de son hégémonie, l’Occident a écrit en noir et blanc ses visées sur le monde. Lire à ce sujet « les protocoles de Toronto ». Mais lorsqu’on expose ces intentions malsaines, certains esprits prennent plume pour réfuter cette réalité.
La déconstruction visant les thèses panafricaines aborde aussi la problématique de la monnaie. Justement, investiguant sur les monnaies africaines adossées à celles européennes, tel le cas du franc CFA, il est rationnel de poser la question : à qui profite-t-il ? Est-ce une entreprise désintéressée sur l’Afrique ? Si tel était le cas, la rétention d’une partie des revenus africains sur des comptes d’opérations à la Banque de France n’aurait pas droit de cité. Ou encore, le franc CFA serait convertible au niveau international. D’évidence, il y a encore des africains qui choisissent volontairement de demeurer des enfants pour lesquels l’Occident gère en leur nom la stabilité monétaire et économique. Que y gagnent-ils, reste la grande interrogation.
Nous déclarons que la monnaie est l’un des piliers de la souveraineté. La monnaie permet les échanges dans l’espace économique où elle a cours. Avec l’extérieur, c’est le troc qui prend plusieurs formes : devise, matière première, produit manufacturés ou technologiques. Le troc existe depuis la nuit des temps. Quand un État n’est pas propriétaire de sa monnaie, il devient l’esclave de l’émetteur qui voit l’autre en concurrent sur le plan économique. Le franc CFA est une monnaie propriété de la France. C’est donc une devise virtuelle que la France, par coercition, peut bloquer l’émission, la diffusion ou l’injecter par perfusion dans les économies dépendantes. Ce n’est pas un hasard si les occidentaux se sont acharnés à détruire et imposer des monnaies dérivées des leurs sur le continent. Ce qui est à noter dans cette relation de dérivée, c’est que la monnaie dérivée repose sur les actifs (richesses) du pays colonisé, actifs séquestrés ensuite par la métropole. Le cas du franc CFA avec les comptes d’opérations. C’est parce que la monnaie est un domaine de souveraineté. Sans cette souveraineté, on reste un otage économique. Et c’est l’objectif affirmé de l’Occident sur l’Afrique.
Nous soulignons que la polémique sur le blé russe ou ukrainien est une dérobade. Il suffit d’évaluer le pourcentage du blé dans l’alimentation africaine pour comprendre l’alibi d’une Afrique menacée de famine. Au lieu d’incriminer la Russie partenaire des indépendances africaines, ces auteurs feraient mieux d’argumenter sur les 97% de ce blé qui prend la destination européenne. L’essor économique africain de ces dernières décennies est l’œuvre de partenariats bilatéraux diversifiés, notamment avec la Chine. Bien que malheureusement cette Afrique recours à la dette. Mais, il y a tout de même un distinguo à faire entre la Russie et l’Occident en Afrique. La présence russe apporte la capacité militaire nécessaire contre la déstabilisation extérieure. Cette présence se fait par la prestation de services de sécurité. Tandis que la présence occidentale vise le renforcement du statu quo colonial par l’implantation du terrorisme. Ce n’est pas la même chose.
Le changement de maître est aussi l’autre argument des déconstructeurs habitués à voir la géopolitique en maître et esclave. Cet argument sert d’appui à la condamnation des coups d’État, notamment ceux du Sahel, sous prétexte de légalité constitutionnelle. Malheureusement ce discours d’esclaves de maison inconfortés, manque d’écho face au logiciel occidental tant abîmé.
Nous déclarons que le panafricanisme, mouvement d’émancipation, n’a pas besoin de maître. Il est donc inutile d’épouvanter les esprits avec l’agitation du slogan « nouveau maître ». En revanche, l’opinion fondée sur cet argument exprime implicitement que les auteurs s’accommodent bien de l’ancien maître preneur d’otage des économies africaines, de la monnaie et des libertés fondamentales.
La Russie, rappelons-le, a une probité morale au-dessus des européens. En effet, bien qu’ayant participé à la Conférence de Berlin de 1885, la Russie s’est abstenue de posséder des colonies en terres africaines. Ni nulle part ailleurs. Mieux, elle a combattu le projet colonial européen et a soutenu les indépendances africaines. Cette intégrité morale accorde à la Russie l’estime et la confiance panafricaine.
Cependant, nous affirmons que l’unique déconstruction qui mérite sa place dans ce débat est celle de la déconstruction des paradigmes occidentaux. En effet, le procès moral fait à l’occident est légitime. Les occidentaux sont arrivés en Afrique, ils ont commencé à démolir les royaumes existants puis réduits les autochtones en indigènes. Ensuite, ils ont dénié le droit aux défenseurs de la liberté africaine, tels que Matswa André, Mvuluzi Kimbangu.
Sur le paradigme de la légitimité, la France a défait par coup d’État sanglant le régime constitutionnel de Lissouba pour y substituer le régime clanique de Sassou-Nguesso. Où est la morale ? Inutile de chercher la réponse plus loin. Hubert Védrine, ancien ministre sous Jospin, a déjà répondu « la France préfère une présence critique aux côtés de Sassou-Nguesso qu’une absence moralisatrice ». C’est là toute la quintessence odieuse et indéfendable de la géopolitique occidentale sous-traitée par la France.
Nous espérons que cet exemple siffle bien dans les oreilles des déconstructeurs Congolais.
Soulignons aussi que l’intention inavouée, derrière les théories de déconstruction contre le panafricanisme, est le besoin d’absoudre la pensée occidentale de sa doctrine de domination inscrite dans la charte de l’impérialisme codifiée ainsi :
-
Un leadership mondial érigé en communauté internationale.
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Une légitimité sur les États distribuée à sa guise par l’Occident. Il n’y a de légitime que les États reconnus par les occidentaux.
-
Une appropriation par l’Occident des valeurs dites universelles. L’ACTE déclare qu’il n’y a d’universel que la nature. C’est-à-dire, ce sur quoi l’homme n’a pas d’emprise. Tel que l’air, l’eau, le feu, la terre. La morale, l’État de Droit sont des notions civilisationnelles relatives. Quiconque a lu le professeur Côme Mankassa comprendra que chez les pygmées, la justice est une rationalité domestique.
Le panafricanisme a certes de grands défis à relever. Mais c’est un processus graduel qui atteindra inexorablement son but.
L’un de ses défis est de sortir l’Afrique de la vision économique où elle agit comme une simple carte minière exploitée par les autres. L’économie, c’est d’abord le développement endogène, puis l’échange en fonction des besoins. Disposer d’une ressource n’est pas une compétence. C’est le savoir-faire (c’est-à-dire, découvrir, exploiter et traiter) qui détermine la compétence et crée la richesse. De même, commercialiser une ressource n’est pas une nécessité, mais une possibilité.
L’autre défi est de sortir du paradigme d’intérêt mis en avant par l’Occident pour justifier sa politique. L’intérêt ne doit pas être ce besoin déterminé par l’extérieur. Il est avant tout un besoin endogène, partagé par nécessité ou sur demande. Parce qu’en matière économique, il n’y a que des intérêts partagés. Car l’économie est fondée sur une loi : l’Offre et la Demande. C’est l’intérêt mutuel qui motive l’échange. En d’autres termes, le marché se conclut lorsque les parties contractuelles trouvent chacune satisfaction. Autrement, la transaction ne peut avoir lieu sans satisfaction mutuelle. Ce mécanisme est la loi du marché. Lorsqu’elle est violée, la partie lésée est en droit de le dénoncer. S’opposer à la rétractation relève du terrorisme de grande puissance.
Par ailleurs, les États ne sont pas tenus de s’incliner devant la loi du Capital. Un Capital, dans un contexte économique normal, c’est-à-dire un contexte où chacune des parties est libre, ce capital négocie sans garantie de succès. Mais dans le paradigme occidental, l’insuccès se traduit trop souvent en violence devant un État plus faible. Cela a été le cas de l’opium utilisé par les Anglais pour forcer le commerce avec la Chine. C’est politiquement immoral. Raison pour laquelle les États africains doivent se prémunir contre ce terrorisme de grande puissance.
En posant les bases de compréhension des notions d’intérêt, de Capital et de monnaie, les États africains sauront fixer les limites de la coopération économique, en assurant la défense souveraine de leurs ressources. Ils doivent considérer que l’Intérêt ou l’investissement qui s’accompagne d’une expropriation de souveraineté, de spoliation par la force, relève du terrorisme. En clair, une déclaration de guerre.
En définitive, qu’on se comprenne bien. Le panafricanisme n’est pas hostile à tout échange avec l’Occident. Il permet seulement à l’Afrique souveraine de disposer de ses ressources, et de les commercialiser selon ses intérêts en fixant ses prix dans sa monnaie souveraine. L’Occident pourra naturellement acquérir ces ressources mais au prix du marché. Sans doute que dans ces conditions, il lui sera difficile de spéculer, c’est-à-dire extraire ici et vendre là-bas, à des clients capables eux-mêmes de s’approvisionner à la source.
Le panafricanisme n’est pas une idéologie pour affaiblir l’Occident. Si d’aventure l’Occident s’effondre, cela résulterait de ses choix géopolitiques mal calibrés et par l’extraversion de son économie qui repose sur de l’énergie importée. Le panafricanisme est bien l’Afrique qui se réveille et se prend en charge.
Né-MFUMU Madisu-Ma-Bimangu
Août 2023, Paris-France
L’éternelle stratégie coloniale des concessions en Afrique.
Jean-Pierre Banzouzi
Sommes-nous face à un déclin ou à un regain sur le continent ? Les moments de turbulence observés en ce début du 21ème siècle, notamment la résurgence des conflits en Afrique centrale et en Afrique de l’ouest (Sahel), obligent les analystes à s’interroger sur la trame de fond de ces chambardements géopolitiques.
En Centre-Afrique, au Mali, en Guinée, au Burkina-Faso, au Niger, en RDC, la résurgence des différents entre les Autorités de l’ancienne puissance coloniale et les Autorités militaires des Etats Africains précités s’accélèrent. De même, des casus belli perdurent et sont quasi transnationaux entre les compagnies concessionnaires étrangères installées dans ces contrées et les sociétés civiles africaines désormais éveillées et affidées au « mouvement panafricaniste ».
Or il est difficile de comprendre les soubresauts actuels, si on ne se réfère à l’histoire. Le pacte colonial – à travers les contrats léonins – même aujourd’hui assoupli, hante encore la France-Afrique en débit de la déclamation de son décès supposé par les protagonistes eux-mêmes. Déjà dans l’Empire français, plusieurs figures emblématiques se gargarisaient de leurs colonies : -Colbert le chantre de ce pacte colonial au 17ème siècle prétendait que je site «Les colonies sont faites par les métropoles, et pour les métropoles.»( 1)Colbert Contrôleur des finances sous Louis XIV 1665-1683 cité par ;Colloque L’Harmattan « L’État et le destin de l’Afrique » Pacte colonial, Compagnies concessionnaires, et État en Afrique. -Jules Ferry au 19ème siècle, parmi d’autres, soutenait l’expansion coloniale « La politique coloniale est la fille de la politique industrielle »(2) (cité par Thobie et Meynier, histoire de la France Coloniale revue française d’histoire d’outre- mer no 294,1991, p. 92).
-Les économistes néoclassiques entre autres (J .B Say) inscrivaient l’aventure coloniale dans le cadre de la liberté d’entreprendre, de la recherche des débouchés et d’opportunités d’investissement.
C’est ainsi que fleurirent ici et là en France les sociétés de géographie qui connurent un regain d’activité dans la moitié du 19ème siècle sous la Troisième République française. Ces Sociétés de géographie privées devinrent des intermédiaires privilégiés de la stratégie coloniale des concessions en Afrique. (3) Les Sociétés de géographie en France et l’expansion coloniale au XIXe siècle ; Dominique Lejeune, ed. Albain Michel. On y comptait des Négociants, des Marchands de tout genre, des Militaires, des Notables qui se précipitèrent en Afrique pour profiter des réseaux coloniaux de l’entreprise coloniale. Ces concessions devaient permettre l’établissement des compagnies à monopole d’exploitation des ressources africaines (ivoire, caoutchouc, mines, arachides, cacao, etc.).
C’est dans ce contexte que des mercenaires comme Henry Stanley (1879, militaire) au service des commanditaires, au premier rang desquels le roi des Belges Léopold II et Savorgnan De Brazza (1882, militaire) pour le compte de la Troisième République française. C’est dans ce contexte aussi que naitrons plus tard des entités territoriales pour la mise en valeur des ressources des colonies, l’Afrique Equatoriale Française (AEF) recouvrant les territoires du Gabon, du Congo-Brazzaville et de la République Centrafricaine, et du Tchad, et l’AOF en Afrique de l’Ouest, Afrique Occidentale Française, recouvrant le Sénégal, la Mauritanie, le Soudan, la HauteVolta, le Niger, la Guinée française, la Côte d’Ivoire et le Dahomey.
A l’époque déjà, ces entreprises d’exploitation des concessions ne se firent pas sans heurts. Les résistances africaines rendirent difficiles l’expropriation des terres et l’installation des compagnies concessionnaires. Catherine Coquery-Vidrovitch 2/ relate ces révoltes au Moyen-Congo notamment dans la Shanga (4). Catherine Coquery-Vidrovitch. Le Congo au temps des grandes compagnies concessionnaires, 1898-1930. Tome1. Ed. EHESS.
Au Congo belge et au Congo français, c’est suite à la frénésie de cette même mise en valeur des richesses des colonies que les compagnies concessionnaires « privées » s’arrogèrent les territoires et pratiquèrent abusivement le travail forcé au point de « choquer » les Autorisés progressistes de l’Empire et entrainer son abolition. Depuis, les acteurs de l’exploitation de l’Afrique se sont diversifiés, la seconde guerre au 20ème siècle ayant rebattu les cartes en faveur des puissances coloniales vainqueurs de la guerre et qui ont désormais eu en ligne de mire les ressources du Bassin du Congo (le cuivre, le cobalt, l’argent, l’uranium, le plomb, le zinc, le cadmium, le diamant, l’or, l’étain, le tantale, le tungstène, le manganèse, etc.).
La chine s’est jointe au mouvement. Plusieurs compagnies ou sociétés minières occidentales y ont déferlé sous couvert de contrats négociés désormais d’Etat à Etat tout au moins en apparence.
La réalité est tout autre. Cette stratégie des concessions s’est muée en partie en une sous-traitance des Etats mercenaires africains militairement équipés par ces puissances étrangères. Ces Etats africains organisent des conflits pour piller les ressources, alors que les donneurs d’ordre, les compagnies concessionnaires elles-mêmes sont tapis dans l’ombre à Bruxelles, à Londres, à Paris, à Genève et récupèrent ces minerais à moindre coût par des canaux de contrebande.
Le Chercheur Charles Onana explique dans son livre comment cette « nouvelle stratégie » permet aujourd’hui au 21ème siècle de contrôler les ressources minières de l’Est de la République Démocratique du Congo. (5) Charles Onana, Holocauste au Congo, l’omerta de la communauté internationale ed l’artilleur, avril 2023.
Le Rwanda pays voisin de la RDC occupe des terroirs entiers à l’Est par milices interposées sous l’autorité du dit Etat devenu la plaque tournante du négoce des minerais du sang pour le compte de ces compagnies concessionnaires établies en Occident (6) documentaire « du sang de nos portables », reportage sur la RDC, TV5. Ces Etats mercenaires africains se sont vus pousser les ailes jusqu’à mettre en œuvre des stratégies complémentaires « pacifiques » celles-ci, d’acquisition tous azimuts de terres dans les pays voisins d’Afrique Centrale, en réalité, pour le compte des donneurs d’ordres.
Ici on peut observer le regain de cette politique des concessions en mutation permanente vers des formes plus subtiles qui ne sont pas moins agressives et/ou criminogènes, comme à l’époque de l’Empire. Mais la singularité en ce début 21ème siècle, c’est qu’on assiste à un mouvement paradoxal de dénonciations et de renégociations des modalités du champ d’action des partenaires et de leurs compagnies concessionnaires dans certaines Contrées africaines.
Les pays du pré-carré français non contents des résultats de la coopération sécuritaire avec l’ancienne puissance coloniale se rebiffent et veulent essayer d’autres partenaires. Ils dénoncent le manque de cohérence dans cette politique sécuritaire qui ne vient pas à bout des groupes armés transfrontières.
On oublie souvent que cette même violence des groupes armés prévalait déjà dans l’Empire à travers les expéditions militaires d’exploration. Par analogie, c’est ici l’occasion d’observer médusé, ce mouvement de plaques tectoniques dans la galaxie géopolitique mondiale qui remet l’Afrique au centre des enjeux internationaux.
Est-ce une tendance lourde ?
Nul ne peut exactement le prédire. Dans tous les cas la République Centre-Africaine, ancienne Oubangui, est l’un des premiers lieux de reflue de cette coopération France-Afrique (chère à Foccart), sous la protection spontanée d’un « nouveau » partenaire, la Russie. Les accords sont dénoncés dans la foulée voire rompus dans un climat de belligérance exacerbé soutenu par les militants « panafricains » qui saisissent l’opportunité de vilipender les pratiques de ces compagnies concessionnaires, chasses gardées des intérêts de l’ancienne puissance coloniale. Le Mali est le point culminant du déclin de cette coopération qui se voyait pourtant en terrain conquis.
Même les analystes les plus avertis ne pouvaient imaginer la célérité avec laquelle la contagion a pris en Afrique de l’Ouest. Les Autorités militaires maliennes au pouvoir sont allées très loin dans leur volonté de remettre en cause des concessions qui avaient pignon sur rue.
Le Niger est comme qui dirait le couronnement de ce moment particulier dont nous sommes 3/ témoins, incrédules, dans ces relations controversées de la France-Afrique.
Le Niger détient des ressources stratégiques (uranium) exploitées par les compagnies étrangères dont AREVA qui depuis a changé de dénomination, devenu ORANO. Le Niger est l’un des pays en conflit permanent en proie à des groupes armés.
Cette situation a conduit à la signature de contrat de coopération militaire entre ce pays et l’ancienne puissance coloniale pour éradiquer ces groupes armés et préserver les intérêts des compagnies étrangères installées sur place.
Là aussi les nouvelles autorités militaires se livrent à un casus belli quant au maintien de cette coopération stratégique. Les compagnies françaises se voient opposer le principe de réciprocité, le cas d’AirFrance au Mali. Dans l’esprit les Autorités maliennes, la langue française commune ne garantit plus à leurs yeux le monopole des marchés stratégiques à l‘Ancienne puissance coloniale.
Malgré la médiatisation de la Francophonie exaltée ici et là dans des soirées mondaines à travers le Continent africain, les relations se distendent. C’est sans doute ce qui a fait dire un peu trop vite aux médias de France et de Navarre, « c’est le sentiment anti-français ». Dire cela c’est mépriser la jeunesse africaine aujourd’hui instruite, mondialisée à la vitesse des réseaux sociaux, consciente des enjeux géopolitiques de l’heure.
Non, nous pensons qu’il n’y a pas de sentiment anti-français. Les Africains apprécient la France et les Français. C’est un fait.
Au-delà des sentiments, il s’agit de changer les rapports d’Etat à Etat, de changer le regard condescendant à l’égard des Autorités africaines, regard hérité de l’empire colonial, de jeter aux orties les oripeaux de la politique coloniale des concessions.
Il s’agit pour ces compagnies concessionnaires d’assurer le transfert de technologie à une jeunesse prête à relever le défi de l’innovation. Il s’agit de respecter l’environnement humain et écologique dans les zones d’exploitations minières.
Il s’agit de recourir à des contrats gagnant-gagnant avec des Autorités non pas démocratiquement élues, mais légitimement élues et en phase avec leurs peuples. Faits anecdotiques, comment comprendre que dans certains pays producteurs de pétrole qu’il y est des pénuries d’essence, comment expliquer que le Niger pays producteur d’uranium manque d’électricité.
Tels sont les défis à relever pour construire des relations saines que d’autres puissances coloniales ont pu instaurer avec leurs anciennes colonies à l’instar de l’Empire Britannique.
L’hostilité de la présence concurrente de la Russie et de la chine tant décriées ne suffit pas et ne convainc pas de la volonté de l’ancienne puissance coloniale à rebâtir un nouveau contrat avec ses anciennes colonies.
Jean-Pierre Banzouzi
INVITATION A LA RÉUNION PREPARATOIRE A LA GRANDE MANIFESTATION DEVANT L’AMBASSADE DU CONGO BRAZZAVILLE.
Pour faire face à la problématique grandissante de la vente des terres du Congo au Rwanda.
Le collectif de défense des terres bantu ,vous invite à une rencontre de concertation, pour définir ensemble un plan d’action .
Cette invitation s’adresse aux ressortissants d’Afrique Centrale : Congo Brazzaville, RDC,Angola, Cameroun, Gabon, RCA, Tchad,Guinée équatoriale.
nous vous prions de nous faire parvenir vos intentions et disponibilités par mail.
Le collectif de défense des terres bantu.
collectif-dé[email protected]
PROGRAMMATION D’UNE MANIFESTATION DEVANT L’AMBASSADE DU CONGO.
La vente des terres du Congo n’est plus une fiction.
Elle est une réalité aujourd’hui , maintenant nous devons nous mobiliser massivement.
Une grande réunion de concertation est impérieuse , pour accorder les sons pour une grande manifestation en france.
colletif de défense des terres bantu. contat: [email protected]