Monologue d’un réformateur(Cicéron)

Monologue d’un réformateur(Cicéron)

1er texte

Beaucoup se sont moqués lorsque nous parlions de stratégie surtout à un moment où la conscience universelle était acquise sur le non changement de la constitution et que nous lancions le manifeste. Des esprits malins rigolaient, riaient sous cap notamment dans les rangs des assises .hélas nous n’avions pas su saisir les rares opportunités pour les transformer en batailles décisives .Nous n’avons plus que nos yeux pour pleurer. La résistance survit à coup de simples communiqués de presse, expression flagrante d’impuissance. C’est bien malheureux !!!

Car dans toutes choses, il ya un temps dévolu. Un enfant qui nait au-delà de 9 mois, est mort né et avant terme, est prématuré .Aujourd’hui, c’est la panne sèche au risque du plus grand désespoir. Comme quoi la modestie est mère des vertus. Nombre se reconnaitront dans ce que je dis. Les mandarins qui s’y voyaient déjà en arrachant publiquement la parole aux autres sont réduits à leur simple expression et l’hôtel Ibis de la place Clichy qui grouillait de monde s’est asséché comme par hasard.

L’auto-flagellation dirait bien d’autres .Pauvre Congo !!

Nous n’aurons pas fini de nous bouffer même après le régime. C’est la chaine de la servitude de jean jacques Rousseau, l’esclave ne hait son maitre que parce qu’il veut être à sa place.

 

2ème texte

C’est regrettable, une fois de plus on se perd en conjectures. On se doit d’être capable de comprendre une pensée exprimée.il suffit de lire et de relire son auteur.la question, c’est, y a-t-il eu une stratégie de lutte ? C’est la question que soulève un compatriote et laquelle je m’attèle de répondre en vue de féconder cette hypothèse de base et donc le débat.

Je ne m’attaque Pas à la « vénérable » institution qu’est les assises auxquelles j’ai d’ailleurs contribué et je continuerai d’y apporter.car ce serait jeter le bébé avec l’eau du bain.

Je déplore en revanche l’attitude rétive l’évolution de la lutte de nos compatriotes qui n’ont pas su comprendre les enjeux liés à l’adoption d’une stratégie de lutte en toutes circonstances et ce quelles que soient les épreuves .cette carence reste avérée quel que soit le milieu, notamment en ce qui concerne les assises. Sans lui être exclusif.car il ne suffit point de rassembler du monde pour s’imaginer gagner une bataille. Encore faut il qu’elle soit sous-tendue par une stratégie pensée et structurée. Et je ne me départirai pas de cette idée. Des esprits étriqués tentent de réduire le débat à une simple histoire de postes. Des intentions fantaisistes qui n’honorent pas point leur personne, ni n’assurent la pertinence de leur propos. Quelle différence alors entre ces grossiers personnages et les Pctistes qui nous dirigent, en recourant à des arguments à l’emporte -pièce. Car il ne suffit pas de distribuer les postes pour clore un débat.

Les organisations de lutte ont pâti de l’esprit de clocher, lourd héritage d’un passé scabreux. Loin de moi l’idée de sombrer dans le défaitisme comme se l’imaginent certains, je demeure actif dans les pépinières où peuvent encore féconder les idées sans souffrir d’ostracisme, d’égoïsmes primaires, ni de puritanisme de mauvais aloi qui s’exprime dans une radicalité verbeuse qui a du mal à s’assumer sur le plane de l’action concrète. L’objectif n’est pas tant de rassembler les congolais que de gagner les batailles. Si telle est votre philosophie de l’action, alors nous ne sommes pas du même bord.

Je constate l’échec et je clame mon mécontentement, ma colère. Pour autant je ne renonce pas. J’en appelle à la vigilance afin que les esprits encore éclairés ne sombrent pas dans le décor de l’anéantissement total, faute de politique de résultat menée jusqu’à lors et qui finit par vider nos rangs. Dire cela ne relève pas de l’apostat mais de l’esprit libre, épris de progrès. Et c’est dommage qu’on tente toujours de ramener le passé comme pour se glorifier d’un passé défraichi et cacher ses méfaits présents. Alors que celui-là même a été de ceux qui torpillé, piétiné le « Manifeste »pour le respect de la constitution initiée par nos soins, empêchant ainsi les nouvelles idées d’émerger. Alors que c’était le point nodal, le nœud gordien de la question congolaise .Peut être voulait-il préserver son strapontin afin de les monnayer le moment venu !.Or, là se trouvait le barycentre, le point d’intersection entre une opinion nationale étrillée et opposée à ce projet funeste et une communauté internationale médusée, compatissante et mobilisable à l’envi. Là résidait pourtant le talon d’Achille d’un pouvoir vacillant.

Une fois de plus, on fait face à une majorité bien-pensante qui se pense tout savoir mais en définitive ne sait rien. Nul besoin d’être clerc pour le comprendre.ni nul besoin d’avoir un »long » passé de militantisme comme se glorifie certain intervenant dont il faut plaindre la modestie.

Quel rapport avec pascal lissouba !! Des propos éperdus qui marquent l’attachement à un passé révolu.

Mon propos n’est pas nominatif, il est de portée générale .Décence oblige. Tant est vrai, qui se sent atteint par cette critique de portée générale devra en tirer profit et s »appliquer la leçon qu’elle comporte, autrement dit qui se sent morveux, se mouche.

Au regard du drame actuel, il n’y a pas matière à pavoiser même pour ceux qui prétendent animer les sociétés savantes .L’Heure est à la modestie. Il n’y a de richesse que d’hommes ; pour peu qu’on sache en faire œuvre utile .le Congo d’aujourd’hui va de charybde en silla.

Partant, il nous faut générer une nouvelle conscience nationale au risque de dépérissement irréversible.

C’est la leçon qu’apporte julien Benda dans la « trahison des clercs » qui voit en l’intellectuel celui qui se doit d’éclairer les consciences que de se laisser emporter par des passions dévorantes.

 

3ème texte

Cher compatriote, tu aboutis à des conclusions trop hâtives .Qui t’a dit que je revenais aux assises !!

Je n’y verrai aucun intérêt tant ça restera un panier à crabes.

Tu fais digression en parlant de tout et de rien sans rapport avec le sujet posé ; le témoignage courageux de notre compatriote exprimé à travers un questionnement traduit la réalité qui menace la résistance, le manque de conviction et de sincérité, volontairement entretenus par les élites politiques, intellectuelles véreuses. Son questionnement n’est pas un cri de désespoir. Au contraire, la force de ce dernier est faire réagir les congolais qui n’acceptent plus la destruction de leur pays et de ses valeurs. Son mérite est d’avoir ramené le débat d d’idées au firmament de nos interrogations. Et aussi de fustiger des attitudes contre-productives axées essentiellement sur une vertu dormifuge des mots, anesthésiants. La cupidité aidant. Sans omettre l’indifférence.

L’absence de solidarité nationale sur le drame du pool prouve que nous sommes à des années-lumière de ce que nous pensions à tort être une nation. C’est le travail de refondation auquel je m’attelle avec mes amis, dans le silence des agneaux.

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