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L’année 2019 et en particulier ce mois de décembre , sera marquée par la célébration du cinquantenaire du Parti Congolais du Travail (PCT), cette machine politico-militaro-administrative, qui hante encore l’esprit de tous les congolais , même après avoir perdu son caractère de rôle dirigeant de l’Etat , d’autant plus qu’ elle a accompagné beaucoup d’entre- nous à différentes circonstances de nos vies.
Ce jubilé que nous allons tous célébrés quelques soit nos convictions politiques dans ce contexte du pluralisme, parce que nous sommes tous quelque part des enfants du PCT , qu’on le veuille ou pas et ceux pour diverses raisons .
Cet exercice de rétrospective nous paraît nécessaire en ce jour, du fait de la situation de chaos dans laquelle est plongé notre cher et beau pays le CONGO.
D’aucuns pourraient s’interroger ou s’étonner, à juste titre d’ailleurs ,de l’opportunité d’une telle démarche au vu du caractère martial et privatif, des méthodes et pratiques dont ont été et sont imprégnées le logiciel comportemental des membres qui le composent et des différents acteurs qui y ont joué un rôle majeur et prépondérant .
Nous avons appris très jeune, à l’école primaire pour nombreux d’entre-nous , que l’histoire est le récit des évènements passés , bien que lourde à porter, mais que nous devons assumer avec discernement , pour mieux se projeter dans l’avenir.
Cette introspection , nous permettrait de suivre le fil des idées afin d’apporter des correctifs sur la trajectoire de notre pays pour que celui-ci ne finisse pas comme un avion qui pique dans l’océan après avoir raté son décollage.
Au commencement était le congrés constitutif du PCT ( Parti Congolais du Travail ), après moult perturbations connues dans le pays entre la période du 28 Novembre 1958 et le 31 Juillet 1968.
Ce sont des membres du CNR (Conseil National de la Révolution) constitués des personnalités civiles et militaires avec la particularité d’avoir une seule femme en la personne de Madame Alice BADIANGANA qui du 27 au 31 décembre 1969 instituèrent un Parti-Etat avec des nouveaux égrégores ,organisé en directoire à la tête duquel se trouvait le commandant Marien NGOUABI, composé d’un bureau politique de 8 membres et d’un comité central de 30 membres suppléés par 10 autres membres
Ce qui aurait pu être une occasion de stabilité pour le Congo va vite apparaître , comme un grand facteur de troubles dont les secousses sont encore à l’ordre jour ,car, très vite de l’idéologie unanime on passera au clivage régional avec l’affaire du « coup d’état du lieutenant KIGANGA alias SIRROCO du 23 Février 1970″ , suite à des incompréhensions entre des officiers dits progressites , et qui entrainera son lot de malheurs tels que la dislocation de la Gendarmerie, de la Police nationale et l’épuration de certains civils et militaires qui ne rentraient pas dans les normes du nouveau parti ; cette époque a sonné le glas de l’OBOMUTRI (Oligarchie Bureaucratique Militaro-Tribale ), qui va consister à un remplacement progressif du personnel dirigeant et d’encadrement de l’Etat sur des bases tribalo-régionales, et donc le précurseur du « YAKA NOKI NOKI » (cadres préfabriqués et formés à la vitesse de la lumière.)
A la suite de cela ,dans l’empressement, et au mépris des textes du parti qui exigeaient 5 ans pour passer à un congrès, se tint les assises du 1er congés ordinaire du PCT qui se déroulèrent du 30 Mars au 1er Avril 1970.
Ce qui a été appelé congrès ordinaire n’etait qu’en réalité qu’un congrès extraordinaire , qui marqua déjà le caractère d’exception de ce régime et eut pour faits marquants la création du Conseil d’Etat au 1er Avril d’abord et ensuite l’entrée au Bureau politique ,qui passa de 8 à 10 membres, d’un nouveau Compagnon de la Révolution en la personne du Camarade Denis SASSOU-NGUESSO , Commandant de son état , au poste de Secrétaire chargé des Organisations des Masses d’où il va tirer son surnom de « l’Homme des Masses ».
Malgré ces différents ajustements en son sein le PCT ne trouve pas toujours son équilibre , au point où une frange du parti va marquer son désaccord jusqu’ à ce fameux 22 Février 1972 par ceux qu’on pourrait appelé les
»
Maquisards de GOMA TES-TSE »
.Ange BIDIE DIAWARA Jean Baptiste IKOKO
OLOUKA BAKEKOLO
Cette même année 1972 sera marquée , par deux autres événements majeurs , qui sont d’une part la Conférence Nationale ( 31 Juillet -7 Aout 1972 ) qui fixera une nouvelle ligne politique du parti et qui finalement se révèlera être une première assise de ce genre avant celle de 1991, et d’autre part la fin d’année sera marquée par la tenue d’un 2eme congrès extraordinaire du 27 au 31 Décembre , qui consacrera un Bureau politique amaigri passant de 10 à 5 membres .
A peine débuté l’année 1973 ne sera pas différente des précédentes parce que un fait majeur va l’inaugurer, c’est la fuite d’un cadre éminent du Parti et de l’Etat en sa qualité de Vice-président du Conseil, on cite le Camarade Aloïse MOUDILENO-MASSENGO , qui profitera des cérémonies funéraires du president KWAME NKRUMAH a KONAKRY (GUINEE) pour prendre la poudre d’escampette en direction de la ville de NANCY (FRANCE) et sera remplacé par le camarade Ange-Edouard POUNGUI.
Ensuite arrivera le 24 Avril 1973 , avec l’exposition macabre au stade de la Révolution du lieutenant Ange DIAWARA et ses compagnons après avoir été rattrapés dans leur cavale sur l’autre rive du Congo et livrés par échange de procédés diplomatiques , dont le but etait de marquer davantage les esprits à toutes formes de contestations et d’épanouissement intellectuel.
A la suite de cela , le 26 Août 1975 , lors de la session ordinaire du comité central , il sera réinstitué le poste de Premier-ministre dont le maroquin reviendra à Monsieur Henri LOPES.
L’année 1974 ne sera marquée par aucun évènement spécial sauf, la tenue du 27-30 Décembre de la même année, des assises du 2eme congrès ordinaire. Encore une aberration dans la chronologie des évènements, qui aurait pu être appelé 3ème congrès extraordinaire parce que ne respectant pas les délais conventionnels.
Aprés la prestation de serment du Camarade Marien Ngouabi en date du 9 Avril 1975, suite au Congrès , le climat dans le Parti va davantage s’assombrir , au point de ressembler à une foire d’empoigne conduisant aux opérations de « radicalisation » et « d’épuration » , qui connaîtrons la déchéance du Colonel YHOMBI OPANGAULT( DJANGO)
qui livrait une guerre inavouée pour la succession au trône dont les conséquences seront visibles à l’issue de la session extraordinaire tenue du 5 -12 Décembre 1975, en donnant naissance à l’Etat Major Spécial Révolutionnaire , composé de 5 membres, après dissolution du bureau politique et du comité central dans la fameuse « déclaration dite du 12/12 / 1975 « .
Cet organe spécifique pour la gestion des affaires de l’Etat aura pour mission essentielle la préparation d’un congrès d’assainissement des organes du Parti débarrassé de toutes formes d’impuretés, ce moment coïncide avec l’ascension du Camarade Denis SASSOU NGUESSO qui entre temps est rentré au gouvernement comme Ministre de la Défense et de la Sécurité , après avoir été à la tête des Services Secrets pendant deux années entre 1973-1975, le mettant du coup en orbite sur ce que sera son destin politique.
Les choses ne vont pas en s’améliorant car malgré la purge et la cure administrée au Parti, le 18 Mars 1976 , va marquer ce qui sera prémonitoire à la fin du » Commandant Rouge » avec l’accident de l’hélicoptère présidentiel dans les profondeurs de la Cuvette durant lequel deux collaborateurs européens de MARIEN NGOUABI perdront la vie .
Puis arrivât le mois fatidique de Mars 1977,avec le triple assassinat des Présidents Marien NGOUABI et Alphonse MASSAMBA-DEBAT en plus du Cardinal Emile BIAYENDA , sans oublier les autres victimes relatives à cet évènement, qui va marquer un tournant de la dictature au CONGO.
Pour assurer la gestion des affaires courantes , une session du comité central réuni le 3 Avril 1977 va instituer un Comité Militaire du Parti par l’ acte numero 005/PCT/1977 dans son article 001 et sera suivi de la prestation de serment de son Président en la personne du Colonel YHOMBI OPANGAULT.
Ce dernier à peine intronisé n’aura pas le remps de s’installer, qu’il sera évincé le 5 Février 1979 à la suite d’une session extraordinaire du comité central convoqué conformément à l’article 002 de l’Acte 005/PCT/1977 tenue du 5-8 Février 1979 qui va consacré le Colonel Denis SASSOU NGUESSO, Président du Parti et Chef de l’Etat par intérim jusqu’au congrès extraordinaire du 26 Mars 1979 avec un Bureau politique de 10 membres à l’issue duquel il prendra définitivement les règnes du pays comme « Digne et Fidel Continuateur de l’œuvre de MARIEN NGOUABI « .
A , partir de là , il va se débarrasser de tout élément gênant, le Camarade Denis SASSOU-NGUESSO après recomposition, mènera sa barque contre vents et marrés sans turbulences majeures jusqu’à la session extraordinaire du comité central de Décembre 1990 où fut proclamer la fin du rôle dirigeant du parti.
Il sied de rappeler que pendant cette période ,il organisa deux congrès ordinaires respectivement en juillet 1984 et en Juillet 1989 avec un bureau politique passant de 9 à 12 membres en gardant intact le nombre des membres du comité central à 50 membres.
La Conference Nationale passant par là ,le PCT va connaître diverses situations jusqu’en 1997 avec le retour du Général Denis SASSOU NGUESSO
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Ce qui va permettre la remise en marche des activités du parti pour aboutir au congrès de 2006 qui opposera les « réformateurs » aux « conservateurs » ,durant lequel le camarade LEKOUNDZOU ITIHI OSSETOUMBA ( Dezas )
Ambroise Noumazalaye
commencera sa descente aux enfers , après l’intervention musclée de la force publique, dont le strapontin échoira au Camarade Isidore MVOUBA (le chimiste) , jusqu’au congrès réparateur de juillet 2011 d’où sortira l’inattendu Pierre NGOLO l’homme qui hante les nuits de l’enfant de la promesse , Denis Christel SASSOU-NGUESSO .
Ce cumulard arrivé par la pointe des pieds , énivré par les oripeaux du pouvoir se trouve aujourd’hui à la croisée des chemins, car , il lui revient de transmettre le témoin au moment où la survie du PCT est en question avec un bureau politique de 50 membres et un comité central de 462 .
Au regard de cette esquisse des faits symbolisant les moments majeurs de ce qui pourrait être un grand parti ,un élement nous semble réccurent et régulier c’est l’instabilité dans le respect des règles qu’ils se sont fixés
Sinon comment expliquer que depuis sa création en 1969 à aucun moment les organes du parti ont vécu , leur durée réglementaire de 5 ans, sauf entre 1979 et 1990, au point de se demander qui serait alors , le trouble-fait ?
Au final , pouvons-nous encore espérer quelque chose de constructif pour ce congrès du cinquantenaire ?
Armand Mandziono , Nzoïste