Comme disait Henri ESTIENNE dans sa citation « Si jeunesse savait et si vieillesse pouvait » la situation de nos sociétés serait moins complexe à dénouer au vu des enjeux auxquels elles doivent faire face .
L’égarement dans laquelle se trouve la jeunesse congolaise lié à la double difficulté d’une part , de l’impréparation de celle-ci à entrer dans la vie active et d’autre part , de l’inexistence d’une réponse adéquate à cet accueil dans le monde des adultes par les pouvoirs publics , constitue le nœud gordien de l’accessibilité de l’économie congolaise à la prospérité.
Cet écart expose cette jeunesse à des risques de paupérisation à tel point, qu’ elle se trouve du coup à la remorque des bonimenteurs qui ne cessent de l’ induire en erreur et faisant d’elle une véritable monnaie d’échange dans leurs tractations politiciennes.
L’analyse de ces phénomènes de société nous invite à procéder à une classification catégorisée de cette jeunesse :
– d’abord une jeunesse politisée ;
– ensuite, une jeunesse scolarisée jusqu’à la fin du système secondaire ;
– et enfin, une jeunesse à la traine constituée de tous les laissés pour compte victimes des différentes violences qu’a connu notre pays ces dernières années ( Explosion du 4 Mars, disparus du Beach , exécution des jeunes au poste de police de chacona , guerre du Pool …, ).
– En évoquant cette classification qui finit par faire une stigmatisation des jeunes congolais d’où qu’ils viennent et quels qu’ ils soient , qui ne sont simplement que des victimes innocentes pour lesquelles, il est impérieux de rappeler les pouvoirs publics à leur devoir de justice, d’équité ,de partage ,afin d’éviter que croisse un sentiment irréversible d’exclusion , risque majeur à l’indivisibilité de notre pays .
– Pour cela, l’imprégnation du sentiment de dignité par une jeunesse , passe d’abord par l’instruction, l’éducation , la vulgarisation à ses droits et devoirs , afin qu’elle intériorise sa mission de successeur et de futur bâtisseur de l’œuvre commencée par des générations antérieures, renforçant ainsi le lien intergénérationnelle. l’implication de la jeunesse dans la vie politique nationale doit être la conséquence d’ un questionnement sur son devenir .
– Certaines langues disent souvent , que la jeunesse est le bâton de la vieillesse dans la société , cela permet de renchérir dans le sens que les révolutions qui aboutissent aux véritables changement sont celles qui ont pour soubassement les revendications légitimes de la fine fleur de la société.
– Les politiques publiques les plus conséquentes sont celles qui s’appuient sur les différentes cohortes des générations dont la jeunesse est le principal moteur .
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– Une jeunesse réfléchie et responsable ne peut point tourner le dos aux questions cruciales de la citée , car chaque acte posé aussi petit ou banal soit – il , implique une conséquence politique ; ce qui veut dire simplement que tout activité sociale est un acte politique .
– Au regard de tout ceci, et avec un peu de recul , on peut comprendre le désintéressement des jeunes oisifs à l’importance des élections générales dans notre pays, en dehors du fait que cela leur rapporte quelques subsides et menus vêtements (tee-shirts, casquettes, pagnes,…) . est dû d’une part à la méconnaissance de leurs rôle et contribution au processus d’émergence économique et sociétale , de leur incapacité à intégrer les vertus de la citoyenneté, d’autre part de l’insouciance caractérisée d’une classe politique dont le souci majeur est l’accumulation agressive de biens matériels pour lesquels la destination finale après usage constitue aujourd’hui un casse tête environnemental .
– Malgré les campagnes répétées et ostentatoires de conscientisation menées par les pouvoirs publics , pour s’arrimer aux exigences internationales du bien être humain, on constate un protectionnisme aggravé de la classe politique qui de façon très subtile désoriente la jeunesse vers des voies dont l’issue ne peut- être profitable pour la société.
Parmi elles , on peut-citer :
-la déscolarisation pour vider la conscience des plus démunis de leur substance ;
-la sapologie comme nouvelle religion, véritable opium pour aveugler ceux-ci ;
– la télévision nationale comme organe de propagande et de brouillage de la clairvoyance du peuple.
– la musique comme véhicule des obscénités, contribuant à la dépravation des mœurs , au culte de la personne à travers le « phénoméne Mabanga ».
Au Congo , cela s’illustre également par l’exhibition des jeunes originaires du Pool avec leur participation aux différentes célébrations des fêtes de la nation sur fond de ce qui est devenu un projet d’avenir national , la sapelogie, bien qu’étant le nouvel opium de la jeunesse, véritable exutoire devant les enjeux économiques et socioculturels de notre pays .
Alors, jeunes du pays de Marien sauvez-vous, vous-même !
Armand MANDZIONO Nzoïste.