Natif de la partie septentrionale du pays comme l’actuel président du Parti, le Camarade Pierre MOUSSA est né le 24 JUILLET 1941 aux encablures d’Owando dans la Cuvette centrale.
Cet économiste de formation, d’ethnie Kouyou comme le Camarade Marien NGOUABI , celui par qui et pour qui se fonde l’action du PCT, est un ancien étudiant ayant côtoyé dans les années 60 certains AECistes (Association des Etudiants Congolais de France) et par ricochet a partagé les idéaux de la FEANF( Fédération des Etudiants d’Afrique Noire Francophone), n’a pas laissé une réputation de sulfureux comme certains de ses compatriotes , Jean Martin M’BEMBA, Justin LEKOUNDZOU ou encore Mathias DZON, pour ne citer que ceux-là , qui ont joué un rôle prépondérant dans l’histoire politique contemporaine du Congo , surtout pour sa période la plus sombre humainement parlant et la plus chaotique sur ces aspects politique économique , social , culturel…
Ce quasi – octogénaire, car il a officiellement 78 ans , ne s’est jamais distingué comme un homme d’appareil au sein du Parti , et reste d’ailleurs , une énigme pour le commun des congolais, même pour beaucoup d’entre les membres du Parti , pire encore pour les jeunes générations n’ayant pas dépassé la cinquantaine.
Rentré au Congo au milieu des années 70 , quelque temps après la mise en place et le déploiement du PCT, il n’est donc pas un militant de la première heure, au point où il n’apparait nullement dans les grandes intrigues qui ont caractérisé la marche de ce Parti depuis sa création jusqu’à la tragique disparition du El Commandante, je cite , le Camarade Marien NGOUABI, l’homme du 31 décembre 1969, le père du plan triennal…
Du plan, il en sera question toute sa vie , car il est découvert par le grand public lorsqu’il entre au gouvernement issu de la première législature du Colonel Denis SASSOU-NGUESSO après avoir évincé le Général J.J YHOMBI- OPANGO, dernière barrière qu’il fallut franchir pour atteindre le firmament de son parcours politique de barbouze exotique au service de l’impérialisme colonial qu’il a toujours fustigé publiquement pour mieux se dissimuler dans sa mission de destruction de notre cher et beau pays le Congo .
Ministre du Plan et de l’Economie sans discontinuer, d’abord de 1979-1984 , ensuite de 1984-1989 , et enfin de 1989-1991, le tout sous la responsabilité respectivement des Premiers Ministres , Louis SYLVAIN – GOMA , Ange – Edouard POUNGUI, et Alphonse SOUCHLATY- POATY qui eu la grandeur de démissionner de ses fonctions pendant une mission de travail en France le 03 décembre 1990, consécutivement à la décision du PCT d’abandonner son rôle dirigeant de l’Etat prise le 01 décembre 1990.
C’est à ce moment que le Camarade Pierre MOUSSA , va être mis en lumière comme aujourd’hui , pour sauver , celui qui va devenir au file du temps et des circonstances , son comparse et alter -égo , je cite le soldat Denis SASSOU.
Il va d’ailleurs, occuper cette fonction de premier responsable du gouvernement entre le 03 /12/1990-08/01/1991, cumulativement avec sa charge d’inamovible Ministre du Plan, pour enfin rendre le tablier au Général Louis SYLVAIN -GOMA, qui présidera l’ouverture de la Conférence Nationale le 25/02/1991, avant que cette assemblée ne prenne sa Souveraineté en propulsant à sa tête son Eminence , Monseigneur Ernest KOMBO , un autre illustre Personnage qui se révélera au grand public Congolais pour son entregent et sa maestria dans la conduite de ces assises ayant énoncé les bases d’une Nation Congolaise , qui malheureusement vont très vite être saccagées par le triumvirat( KOLELA-SASSOU-LISSOUBA) dont les morceaux peinent encore à être recollés jusqu’à ce jour.
L’ancien Secrétaire Général du Plan en 1978 devenu Ministre éponyme en 1979, va être la cheville ouvrière du plan quinquennal 1982-1985 , en sa qualité de coordonnateur et de superviseur des actions concrètes y relatives; plan dont on ne retiendra finalement pas de résultats positifs d’extraordinaires et qui nous conduira dans la nasse du tandem FMI-BANQUE MONDIALE , comme aujourd’hui, avec d’abord son PAS (Programme d’Ajustement Structurel), et pour couronner le tout le PASR(PAS Renforcé) qui marqua le démantèlement du tissu économique et industriel étatique ainsi que l’explosion de l’endettement public .
Avec le retour du généralissime Denis SASSOU-NGUESSO , le 5 Juin 1997 , de la plus ignoble maniére , il est à constater qu’en dehors de sa réinstallation dans son maroquin du Plan, dans le gouvernement du 02 Novembre 1997, aucune leçon ne fut tirée du passé, ni même aucun recul ne fut observé dans la manière de faire de ce monsieur, qui aura été de tous les aménagements engagés , dans le cadre des politiques d’intégration communautaire de la CEMAC(Communauté Economique et Monétaire d’ Afrique Centrale) sans pour autan qu’il y ait un changement dans les résultats escomptés, ce jusqu’à son départ du gouvernement en Juillet 2012 à l’issue des élections législatives.
A partir de là , s’ouvre à lui une parenthèse diplomatique dans sa carrière politique en intégrant la CEMAC comme Président de la Commission après avoir prêté serment le 28/08/2012 à la suite du sommet des Chefs d’Etats à Brazzaville , en Juillet 2012, pour finalement être remplacé régulièrement en Février 2017 avec un bilan des plus médiocres et plat.
Après deux années d’éclipse dans le viseur politique , le voici de retour au plus haut de la crise multidimensionnelle que vit le Congo, et surtout dans la machine à penser du pouvoir, pour apporter son génie réparateur dont a tant besoin le PCT Parti-Etat ; une machine à malheurs au service d’un homme , de sa famille et de son clan comme le montre la composition du Bureau Politique du Parti.
Pierre MOUSSA, sera-t-il le rédempteur du PCT ou finalement , le canal permissif de la revanche de l’homme de Mpila , pour lubrifier le passage de témoin à son fils Denis Christel SASSOU-NGUESSO, le successeur éternel et infatigable ?
Armand MANDZIONO Nzoïste.