Dans toutes sociétés , la jeunesse est considérée comme le fer de lance des révolutions tous azimuts, mieux , cette jeunesse doit servir de bâton de direction à la vieillesse , car sans cela , on ne peut parler de renouvellement sociétal .
Ce sont d’ailleurs , ces motivations principales qui constituent les fondements de la construction des politiques d’orientations et de projections économiques , car aucune vision économique ne peut se faire sans pivoter par cette catégorie générationnelle .
La jeunesse qui constitue le gros du bataillon de la population , aussi bien en âge d’être scolarisé qu’ en âge de travailler , au Congo, a toujours , du moins dans la forme , occupée une place prioritaire , qui par ailleurs peut se vérifier à travers les différentes organisations de masses qui ont égrené la marche socio-politique de ce pays .
On peut citer dans un certain ordre :
le Scoutisme, l’ASCO(Association des Scolaires du Congo), l’UGEEC (l’Union Générale des Elevés et Etudiants du Congo), le CONAPI, (Commissariat National des Pionniers), l’UJSC(Union de la Jeunesse Socialiste Congolaise), la FENAJES( Fédération Nationale de la Jeunesse Scolaire) , enfin aujourd’hui sous sa forme renouvelée la FOMAC(Force Montante du Congo) .
Cette lecture panoramique des mutations qui ont traversé le temps et les âges , montre bien à quel point le Congo aussi bien populaire que libéré du joug du communisme , se soucie de sa progéniture pour préparer à sa vieillesse une retraite moins chargée ou moins contraignante.
Mais dans la réalité qu’en est – il concrétement ?
La génération actuelle des quinqua , sexa et des septuagénaires qui occupe les commandes du pays a bénéficié d’un contenu idéologique sous la forme d’un coaching ou de parrainage , basé sur des critères beaucoup plus sains et organiques qui leur a permis d’avoir une intégration sociale et professionnelle normative pour une meilleure pérennisation des valeurs d’édification , de construction et de consolidation de ce nouvel Etat Souverain et en perpétuelle évolution.
Comment alors peut-on constater , qu’à l’orée de leur fin de parcours obligataire , que celle -ci qui a tout reçu de la République , ne puisse transmettre un héritage non biaisé et dénudé de toutes épines à des successeurs sensés garantir leurs vieux jours ?
Le PCT qui a la responsabilité historique de la gestion de cette ressource aussi bien incontournable qu’inépuisable , mais nécessitant des attentions et un suivi particulier et parcimonieux, n’a été au final , pas à la hauteur des résultats qu’on aurait pu espérer , au vu de l’énergie consacrée ainsi que des fonds publics dépensés.
D ‘ou peut donc venir les déconvenues constatées ?
De prime à bord , on peut se permettre sans trop se tromper, de dire que la génération intermédiaire qui est née entre 1945 -1955 n’a pas jouer son rôle de rétention des appétits dévorateurs en tous genres de leurs ainés qu’ils continuent à servir aujourd’hui et pour qui, ils ont une dévotion sans faille , alors qu’elle devrait servir de filtre en rejetant, leurs ondes négatives et en conservant les ondes positives qu’elle devait transmettre après un traitement évolutif avant transmission .
De file en aiguille , ce ratage qui n’a pas pu être rattrapé entretemps est tombé comme sur la tête des générations nées à partir de 1975 dont le symbole se trouve être Denis Christel SASSOU-NGUESSO le successeur éternel et infatigable , qui émotivement a fait preuve de ses limites en matière de gestion des affaires et de responsabilité dans la conduite des projets d’envergure, car l’émergence pour 2025 , fer de lance de la politique de son Mentor de Père- Président , a échoué pour une grande partie du fait de ses agissements instinctifs, primitifs et inconséquents.
Cette jeunesse, qui devait bénéficiér d’une formation soutenue et suivie , s’est retrouvée en étau, et à l’étroit , au point de servir de marchepied , de tabouret sur lequel les grabataires et fossoyeurs du Congo trouvent appui pour continuer à se maintenir , le tout sous des mobiles artificiels comme l’argent facile, le lien familial ou parentocratie, l’adhésion à des cercles philosophiques et/ ésotériques…
Pour que cette jeunesse sorte des poubelles dans lesquelles la vieillesse la cantonne , celle –ci doit arracher son indépendance, son droit à l’auto-détermination , faire preuve d’une résilience à l’injustice , facteurs qui bloquent le processus de son émergence , afin qu’elle soit en adéquation avec l’ère du temps , quand on est sans ignorer que dans l’humanité , Le savoir n’a de vertu productive que lorsqu’il est partagé.
D’ailleurs à titre illustratif , lors du dernier congrès du PCT qui vient de se terminer , la Force Montante , qui d’une certaine façon symbolise l’archétype d’une jeunesse civilisée , en ce sens que préparée aux vertus civiques et citoyennes du pays de par son rattachement au PCT, Parti- Etat, s’est illustrée à travers son Président , en la personne de Juste Bernardin GAVET, par un manque de discernement notoire et une ignorance palpable des enjeux relatifs à leur avenir , en évoquant dans son discours , la reconduction à la magistrature suprême du Camarade Denis SASSOU-NGUESSO , ce dirigeant d’un autre siècle que le temps a éprouvé , puis également en appelant au soutien sans faille du Camarade Pierre NGOLO le sortant, ce cumulard invétéré qui se croyait déjà au sommet du monde avant que la réalité ne le rattrape, en se faisant déguerpir au profit d’un autre sorcier en l’occurrence le Camarade Pierre MOUSSA comme dans la série Harry POTER .
Partant de là , il paraît clair que cette jeunesse semble se conforter ou se complaire dans cette sorte de poubelle dans laquelle la vieillesse l’enferme , au lieu de chercher d’arracher sa liberté de penser , son droit à l’autodétermination et à faire preuve d’une résilience à l’injustice , facteurs de blocage de tous processus d’émergence.
In fine, peut-on encore espérer , initier et atteindre la prospérité dans un tel contexte ?
Armand MANDZIONO , Nzoïste.