Dans la cacophonie qui règne à l’heure actuelle au sein de la diaspora politique Congolaise, il est très judicieux de clarifier ce quiproquo pour qu’enfin la vérité éclate au grand jour.
Depuis la chute du mur de Berlin, le sommet de la Baule, un vent démocratique porteur d’espoir souffla dans notre pays par la conférence nationale souveraine.
Les Congolais pouvaient espérer d’un véritable état de droit après vingt trois ans d’intolérance politique. L’apothéose s’en suivra de l’élection présidentielle libre, transparente (malgré quelques irrégularités), démocratique, couronnée par la victoire de Pascal Lissouba, un éminent opposant de la diaspora politique Congolaise de France.
Très vite les Congolais vont déchanter avec le premier conflit qui va opposer le Professeur Pascal Lissouba et Bernard Kolelas en 1993 et avec Denis Sassou Nguesso en 1997.
Ces conflits vont entraîner un départ massif des nos compatriotes. S’en suivra les différentes crises dans la région du Pool pour clore ce sombre tableau de notre histoire politique.
Nombreux se trouveront dans la diaspora et aujourd’hui le problème de la légalité du combat se pose.
Tout d’abord nous devons faire ce distinguo entre les demandeurs d’asile et les combattants légaux. Il revient à chacun aujourd’hui de décliner son identité et son statut dans son pays d’accueil.
Pour plus de légitimité il revient à tout un chacun de présenter sa carte consulaire, le document officiel attestant que ce ressortissant est bel et bien Congolais et qu’il bénéficie de tous ces droits civils et politiques.
Selon la convention de Vienne, le consulat est chargé de recenser et de porter assistance à tous les ressortissants du pays que l’ambassade représente, dans le respect de la légalité et de l’ordre public local.
Il remplit également les fonctions de mairie pour les expatriés. Il tient l’état-civil, délivre des pièces d’identité et des passeports à ces ressortissants et des visas aux nationaux ou résidents du pays d’accueil, dresse des actes notariés et organise les élections.
Il peut aussi porter assistance à ses ressortissants en cas de difficultés avec les autorités locales, y compris dans le cadre de procédures judiciaires, notamment pour vérifier que le déroulement des procédures est bien respecté. Il peut être amené à organiser l’évacuation de ses concitoyens.
Car tous citoyens Congolais établis hors du Congo devraient en principe bénéficier de la protection consulaire conformément à la constitution (article 10: sauf en cas de perte ou de déchéance de la nationalité, aucun citoyen Congolais ne peut être ni extradé, ni livré à une puissance ou organisation étrangère pour quelque motif que ce soit.
L’Etat a le devoir de porter assistance à tout citoyen Congolais poursuivi devant une juridiction étrangère ou internationale).
Il n’y plus aucun mystère, tout citoyen Congolais au sein de la diaspora droit en principe se faire immatriculer au consulat de son pays d’origine. C’est la preuve qu’il bénéficie de tous ces droits civils et politiques et qu’il peut s’il le souhaite faire de la politique (articles 6,15,57,58,61 et 245).
Cependant la convention de Genève du 28 juillet 1951 qui stipule que : »le terme de réfugié s’applique à toute personne craignant avec raison d’être persécutée du fait de sa race, de sa religion, de sa nationalité, de son appartenance à un certain groupe social ou de ses opinions politiques, se trouve hors du pays dont elle a la nationalité et qui ne peut ou, du fait de cette crainte, ne veut se réclamer de la protection de ce pays; ou qui, si elle n’a pas de nationalité et se trouve hors du pays dans lequel elle avait sa résidence habituelle à la suite de tels évènements, ne peut ou, en raison de ladite crainte, ne veut y retourner ».
Tout est clair, le réfugié politique Congolais peut s’engager dans la politique cependant, il n’a pas les mêmes revendications que son compatriote lambda qui s’engage pour un véritable changement dans son pays d’origine.
A l’heure où tout droit être structuré, ce distinguo doit permettre aux autorités Congolaises de faire la différence entre les réfugiés politiques et les combattants de la liberté. Ce cordon ombilical rompu avec Brazzaville doit être rétabli pour que la diaspora politique participe activement au développement du pays. Pour ce qui est des réfugiés politiques, un choix doit être fait pour ne pas détruire l’élan du renouveau tant espéré par des milliers des Congolais au sein de la diaspora.
Evrard NANGHO
Président national du Modec