Le Congo Brazzaville est en état d’urgence sanitaire depuis l’avènement de la crise mondiale du covid-19, ce qui place la santé de chaque Congolais au-dessus tout autre préoccupation d’intérêt national. Il est donc inadmissible qu’une jeune femme, Chloé Bafouidi Nsoni, 29 ans, gravidique trouve la mort dans des conditions on ne peut plus incroyables.
Pis encore, on constate une absence de réaction du ministre chargée de la Santé Publique et de la Population, qui plus a la charge de la Promotion de la Femme et de l’Intégration de la Femme au développement.
Les Congolais en ont plus que marre des errements du Comité de Riposte contre le covid-19 puisqu’ils savent que la Ngok n’est pas non plus plus toxique que la décoction Covid-Organics malgache.
Ce n’est pas ce qu’ils attendent de Monsieur le Professeur Alexis Élira Dokékias chargé de la prise en charge des malades atteints du covid-19.
Chaque jour apporte son lot de scandales qui discrédite davantage l’autorité scientifique qui, à son tour, désoriente de plus bel l’autorité publique qui a perdu depuis belle lurette la confiance du peuple congolais dans son ensemble. Qui n’a pas été choqué des balbutiements de la prise en charge des malades et morts dits positifs au coronavirus ?
Quel est le citoyen qui n’est pas en proie à des doutes sur la compétence du corps médical de plus en plus éloigné du serment d’Hippocrate ?
Qui n’est pas ahuri face au dénuement des hôpitaux et du personnel soignant et auxiliaire forcés de déserter leur poste de travail ?
La goutte d’eau qui fait déborder le vase.
Les frustrations des citoyens et les décès dus au désordre de la Commission de Prise en charge des malades du covid-19 et surtout le décès de madame Chloé Bafouidi Nsoni, testée post-mortem négative au covid-19 d’une part et le chiffre complaisant de 571 malades introuvables souffrants et guéris du coronavirus d’autre part doivent faire sortir de leur réserve tout intellectuel honnête et professionnel de la santé. Car ce désordre déshonore toute la profession médicale et au-delà, toute la Nation congolaise.
Mais enfin, à quel niveau se pose le problème de la prise en charge des malades au point où la question devient taboue jusqu’à la mise au placard des journalistes trop regardants ! serait-ce la détection et l’accueil des sujets suspects ?
le stade de morbidité et la durée de séjour hospitalier des fameux malades ?
la technicité des agents et la fiabilité du matériel médical ?
À qui donc profite la profanation des chiffres ?
Où sont les spécialistes de la santé publique ? Ce sont autant de questions que se posent des citoyens traumatisés et martyrisés par un système étouffant. Et pourtant le pays ne manque pas d’éminents épidémiologistes et statisticiens.
Des excuses à la famille de Madame Chloé Bafouidi Nsoni sont attendues
En tout état de cause, la confiance d’avec ceux d’en haut est rompue, nombre des citoyens d’en bas préfèrent souffrir et mourir dignement chez eux que de s’exposer au faux diagnostic, de faire partie des chiffres dont le pic est irréfléchi et aporétique que nous livre la Commission de Prise en charge des malades introuvables du Comité National de la Riposte au coronavirus.
Ce Comité doit présenter ses excuses à la famille de Madame Chloé Bafouidi Nsoni en dépit de l’enquête judiciaire en cours. Des mesures conservatoires pour donner suite à une enquête administrative à l’encontre des auteurs de ces graves manquements doivent être prises.
La réhabilitation du Comité National de la Riposte au coronavirus est à ce prix et à la correction de ses méthodes de travail.
Isaac Djoumali Sengha