LA FIN DU MYTHE MOUNGOUNGA NKOMBO NGUILA.

Lors de son audition le mercredi 28 avril 1999 par la commission parlementaire de l’assemblée nationale française sur l’implication de la société pétrolière ELF dans la guerre du 5 juin 1997, l’ex président Pascal Lissouba dézingue son ancien ministre de l’économie et des finances: Mounganga nkombo nguila. M. Pascal Lissouba a avoué qu’il s’était trompé sur la qualité de son ancien ministre des finances et qu’il lui avait fait confiance parce qu’ils avaient été en prison ensemble.

Il ne fut pas un ministre brillant, il appartient à ses collègues de le juger. L’ajustement structurel n’avançait pas, il devait recevoir ses collègues des Nations Unies et du FMI à sa place. Aujourd’hui ce ministre est milliardaire. Or, il y a plusieurs formes de tricherie sur la rente pétrolière : on peut s’entendre avec les pétroliers par des cheminements divers et multiples ; ils passent par la FIBA.

Autour de cette banque, il y a d’autres filières pour faire passer les commissions dont les montants sont évalués en fonction d’un processus difficilement décryptable.

Les commissions peuvent être légales mais la manière dont elles sont évaluées est complexe. Le ministre des finances peut placer l’argent de la rente pétrolière dans des banques spécialisées où il rapporte des intérêts sans les reverser à l’Etat. Normalement cela irait dans les caisses noires du Président. Comme selon la Constitution, le ministre des finances est la seule personne qui ouvre et clôt les comptes de l’Etat, il peut les gérer sans la signature du Président. Voilà comment ce ministre est devenu milliardaire.

Né à Mouyondzi le 9 avril 1940, on disait de lui que c’était l’homme qui faisait peur au président Denis Sassou Nguesso. C’était en tout cas l’une des personnalités congolaises qui lui tenaient encore tête, l’un de ceux auxquels le président Sassou n’a jamais pardonné.
Nguila Moungounga Nkombo était l’un des compagnons du professeur Pascal Lissouba avant la création de l’Union panafricaine pour la démocratie sociale (UPADS). Lors de la présidence Lissouba, il devient ministre du Commerce en 1992 puis de l’Economie et des Finances. Il fait alors partie de ce que l’on a appelé « la bande des quatre », les quatre personnalités les plus influentes sous la présidence de Lissouba. Il a été accusé à maintes reprises d’avoir détourné des sommes considérables.

C’est lui qui affirma haut et fort que: « nous  avons attendu pendant 29 ans notre tour, maintenant nous allons boukouter (manger) ». Sa haine envers Sassou est due à cause des conditions difficiles de son incarcération avec Lissouba après la mort du président Marien Ngouabi. Il fût l’un des créateurs du PCT, parti unique en 1969 avant d’être arrêté par Sassou Nguesso.

Exilé en France, M. Moungounga Kombo n’a jusqu’à sa mort jamais reconnu le régime actuel, qualifiant le président Sassou Nguesso de « dictateur » et le présentant souvent comme un « putschiste ».

Le Président Pascal Lissouba reconnaît qu’il avait été très mal entouré et que Moungounga Nkombo Nguila était un homme hors contrôle faisant partie de la bande des quatre qui ont sapé son mandat.

Evrard NANGHO
Président national du Modec
Source: Assemblée nationale Française, rapport n°1859 sur le rôle des compagnies pétrolières dans la politique internationale et son impact social et environnemental.

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