MEMORANDUM DU POOL.

République Du Congo

POUR
UN
GRAND DÉBAT
DU
POOL

LA DIASPORA CONGOLAISE UNIS POUR LA RECONCILIATION ET LA PAIX

MEMORANDUM

Du

POOL

Diaspora Congolaise unie pour la Réconciliation et la Paix
2017

MEMORANDUM

Ce Mémorandum est une Initiative de la Diaspora Congolaise

L’étroite collaboration entre les personnalités suivantes a permis sa réalisation:

– Baudry Blood Raymond Aaron N’KOUNKOU-MALANDA
Président du Rassemblement du Peuple Congolais (RPC)
Ancien Athlète International, Capitaine des Diables Rouges
Ancien Champion du Pool du Saut en Hauteur

– Edgar Madisu-Ma-Bimangou Né MPHUMU
Président de l’Alternative Congolaise pour une Transition d’Etat (ACTE)

– Armand MANDZIONO
Chargé des Affaires extérieures de l’ACTE

– Arthur Yvon MOUGANI
Sans étiquette

– Guy Roger BANZOUZI
Sans étiquette

REMERCIEMENTS

Les remerciements cordiaux de la Diaspora Congolaise

À l’Archevêque du Congo, son excellence Monseigneur Anatole MILANDOU,
Pour son attention particulière et son adhésion à cette initiative,
Pour l’assurance de son implication personnelle
Ainsi que son engagement à mobiliser
L’ensemble de l’Eglise Catholique et les Cercles religieux du Congo
Pour la recherche des solutions de Paix dans le Département du Pool.
Son soutien a été un puissant catalyseur pour tous ceux qui ont travaillé
À l’élaboration de ce mémorandum.

PRELUDE
Dialogue et Résilience

« Ntsi yi fuidi » (le pays se meurt), cette émouvante exclamation est liée au destin des Kongos. Cette phrase revenait dans la bouche des Kongos précise Dominique Nkounkou dans le sixième chapitre de son roman L’Histoire secrète de Kimpa Vita. Autant qu’elle était révélatrice de la déliquescence du royaume, cette phrase devenait le moteur de sa renaissance, un appel à la résilience. Tous les dignes fils Kongos sans exception devaient s’atteler à la restauration du Royaume.

Comme hier nos aïeux, le tour est venu aux fils du Pool de s’alarmer : « le Pool yi fuidi » (le Pool se meurt). Une fois de plus la résilience s’impose : les fils du Pool ne doivent pas baisser les bras.

Si auparavant Résilience rimait avec Résistance. Ce lien intime conditionnait la restauration du Royaume à une victoire armée contre les conquistadors portugais dont l’emprise négative sur le royaume allait crescendo. Elle éloignait de surcroit cette perspective en la rendant aléatoire. L’histoire nous enseigne clairement sur les difficultés qui ont conduit irréversiblement le royaume à sa perte : Le Ntotila Vita-Kanga finit décapité à Mbuila en 1665, la résistance des Antoniens sur fond de messianisme se termina par la crémation de Kimpa vita sur l’autel ardent de l’inquisition en 1706.

Aujourd’hui nous devons tirer les leçons sur les luttes infructueuses de notre existence. La guerre dans le Pool n’augure aucune issue victorieuse par les seules armes. A mesure qu’elle s’allonge dans le temps, elle ruine inexorablement la vitalité du Département. Une rupture du diptyque Résilience-Résistance s’impose peut-être pour en constituer un autre qui porterait les espoirs de la réalisation effective de l’immense tâche du redressement politique, économique, social et culturel du Pool :

Résilience-Rémanence. Résilience face aux agressions. Rémanence de notre identité base de tout développement.
La Nouvelle République, dont la mise en place des institutions est en passe d’atteindre son point d’achèvement, reconnaît le Dialogue, comme moyen puissant et privilégié de règlement des conflits. Le Dialogue à l’instar de Jacques Lacan parait en lui-même constituer une renonciation [à la violence], il suppose la reconnaissance de l’autre à la fois dans son identité et dans son altérité, ajoute un proverbe africain. C’est la recherche de la paix par le Dialogue qui freinera les ardeurs belliqueuses et donnera un élan à la dynamique de reconstruction du Pool.

Notre volonté en appelle cependant à un moratoire sur les hostilités ainsi qu’à un Dialogue qui n’aliène en rien notre liberté, dissociable à toute forme de renoncement à notre idéal d’une société congolaise démocratique, juste et équitable.
« Bi gombele, mbo ta tunga bia kaka » (si tout est détruit, nous reconstruirons), clamait nos aïeux, cette autre phrase nous invite à la ténacité sans faille de notre engagement à œuvrer pour la recherche de la Paix, condition sine qua none pour relever le Pool.

GRAND DEBAT : CONCILIATION ET RESOLUTION DE LA CRISE DU POOL

Un débat, pour quoi faire ?

Après treize années d’accalmie, de la signature des accords de Paix du 17 mars 2003 entre le Gouvernement et les Représentants du révérend Pasteur Ntumi, à la violente réaction du 04 Avril 2016 suite aux résultats de l’élection présidentielle du 20 Mars 2016

attribuée, à tort ou à raison, aux anciens combattants « Nsiloulous », le retour de la guerre dans le département du Pool installe progressivement le chaos total.

Le constat est tel que depuis la fameuse « décennie perdue » de 1993 à 2002, le Pool demeure un champ de bataille en raison de l’impénitence des combattants. L’enfermement du Département dans le conflit ruine ses potentialités de développement. Le Pool accumule un grand retard sur les autres départements. Le rattrapage de ce retard s’ajoute au nombre de défis à relever une fois la Paix retrouvée. Cette guerre aggrave un paysage déjà assombri par les précédentes :
 Une désertification humaine et une absence de mobilité intérieure ;
 Une destruction massive des infrastructures et de l’habitat ;
 Une montée du chômage et de l’analphabétisme particulièrement chez les jeunes ;
 Crise humanitaire aigue : exode massif et forcé des populations, désaffection du territoire ;
 Dégradation de l’image du département associée à une zone de conflit permanent ;
 Développement de foyers de pandémies diverses et de malnutrition.

Depuis plusieurs mois, la Diaspora Congolaise unie pour la Réconciliation et la Paix a lancé un appel pour la tenue d’un « Grand Débat du Pool », en vue d’une réflexion autour d’une question centrale : comment retrouver la Paix dans le Département ?
Débattre permet de prendre conscience des éléments de convergence et de divergence des différents points de vue. Mais ce n’est point là un danger; comme le fait remarquer Charles Monnard et de rajouter que de cette divergence naît la discussion, et de la discussion jaillit la lumière.

Discuter consacre la liberté de penser et de parler. Il fournit des repères utiles pour mieux élaborer les opinions et accepter les critiques de son raisonnement par les autres et de la pertinence de leurs contre-arguments. Le Grand débat du Pool se veut être un processus vers une Paix durable.

Unir les fils du Pool autour des valeurs de Dialogue et de Paix, briser définitivement la récurrence des guerres qui ravagent le Département depuis 25ans, créer et maintenir de façon permanente des passerelles de discussion et de règlement des problèmes susceptibles de menacer son équilibre vital et celui de la nation entière, sont les objectifs assignés à ce Grand Débat.
Cette grande messe se voudrait le Grand « M’BONGUI » qui rassemblera largement toutes les composantes du Département : Politiques, Diaspora, Société civile, Victimes. Bref, tous ceux unanimes dans le constat de la dramatique situation du Département et de l’urgente nécessité d’un effort collectif pour la recherche des solutions de Paix.

Ce grand débat se voudrait être l’occasion pour tous d’exprimer non seulement nos idées mais aussi de proposer des orientations pour créer les conditions d’une Paix durable et permettre ainsi la relance des activités agricoles, économiques et socioculturelles dans le Département.

La mise à l’étude des problématiques du Département se justifie par la prise de conscience de l’impact négatif de la guerre sur l’économie, le social et la culture, la responsabilité collective qui résulterait sans doute de notre échec à tout mettre en œuvre pour créer les conditions du retour à la vie normale.

La recherche de la Paix reste cependant dépendante d’une coordination au niveau politique et socioculturel. La mise en avant de la préservation de l’intérêt exclusif du Département et du bien-être des populations devraient constituer la base de la recherche de cette coordination politique et socioculturelle.

S’il ne fait aucun doute que le manque de cohésion dans l’approche politique et socioculturelle constitue le plus sérieux obstacle à cette initiative, il faut surtout relever que sa réussite dépend de la neutralité et de la probité des personnalités dévolues à sa direction, de son autonomie financière, de la légitimité des participants et en dernier ressort de son autorité et sa capacité à mettre en application ses conclusions. Cette mise en application demeure cependant subordonnée à l’implication et à la volonté politique des pouvoirs publics.

L’heure est décisive en raison de l’ampleur de la crise humanitaire qui sévit actuellement dans le Département. Il y a urgence à œuvrer pour la mobilisation de tous les acteurs sensibles au drame du Pool, dans un effort positif et un élan collectif pour ce Grand Débat autour des grands enjeux sociaux, politiques et économiques.

REDACTION D’UNE CHARTE D’ENGAGEMENT, POUR LA CREATION DU DIRECTOIRE, ET D’UNE COORDINATION CHARGEEE D’EXAMINER LES PROBLEMATIQUES LOCALES.

Cette charte devrait fixer clairement les objectifs et le cahier des charges axé sur la Paix au Pool. Les signataires s’engageraient à étudier toutes les questions susceptibles d’intéresser au premier chef les populations du Pool.

OBSERVATION.
A travers cette charte les signataires se trouveront ainsi liés par ladite charte, le principe de Dialogue avec l’exécutif se trouverait désormais placé au-dessus de toute controverse.

DU MORATOIRE SUR LES HOSTILITES
Le Grand Débat du Pool constitue une étape primordiale du Processus de Paix dans le Pool. L’entame de ce Processus de paix procède de l’implication des belligérants et de leur engagement à observer et respecter un moratoire sur les hostilités dans le but de :
– poser les bases des discussions entre congolais ;
– soulager les souffrances des populations du département ;
– crée une zone tampon avec une sécurisation neutre, afin d’acheminer de l’aide humanitaire dans les zones inaccessibles du fait du conflit…
OBSERVATION
Le respect de ces conditions permettra ainsi l’examen des problèmes du Département en toute sérénité. Ce signal fort envoyé à la l’opinion publique et à la Communauté internationale constituera un point important dans le rétablissement du climat de confiance et suscitera beaucoup d’espoir pour le retour de Paix dans le Département du Pool.
DE LA DIRECTION DU GRAND DEBAT DU POOL
En 1678, la rivalité entre le roi Garcia III, établi à Kibango, et le roi de Bula Don Joao, deux rivaux du clan Mpanzu, sonna le glas de la notabilité Kongo. La dévastation de la ville de MBanza-Kongo, l’incendie du palais royal et la confiscation des insignes royaux par le roi de Bula priva à jamais les Kongos d’une continuité légitime de son autorité traditionnelle. Les Kongo ont la particularité d’être le seul pan du peuple congolais dépourvu d’autorité traditionnelle reconnue. Ce qui rend difficile la recherche de médiation dans le règlement des conflits en tout genre qui touchent cette partie du peuple. Bien que cette rivalité ne soit nullement la cause principale de ce vide d’autorité, elle témoigne du fait que la mésentente est génératrice à long ou moyen terme de situations imprévisibles.
En l’absence de toute autorité traditionnelle, l’Eglise et les cercles religieux, au-delà de leur stature nationale et internationale, jouissent d’une certaine considération dans la société et demeure une autorité morale et spirituelle socialement digne de confiance et susceptible de garantir une sérénité de la rencontre.
L’église s’est déjà impliquée dans le règlement des différentes crises politiques qui ont sévi dans notre pays.

Faut-il rappeler que c’est le président Fulbert Youlou, un homme politique mais aussi homme d’église qui réussit l’immense tâche de réconciliation des fils et filles du Congo au lendemain de événements sanglants du 16 au 20 février 1959. Que c’est un représentant de l’église, Monseigneur Ernest Nkombo qui réussit brillamment la direction de la Conférence Nationale Souveraine, évènement charnière du passage du monopartisme à la démocratie pluraliste.

Plus que jamais le recours à l’église se justifie à l’heure où la dérive morale est en train de gangrener notre société comme le reconnaissait à juste titre le Président de la République, son excellence Monsieur Dénis Sassou Nguesso lors de son allocution du 14 aout 2009.

Loin de trouver des personnalités neutres et probes au sein de l’élite politique et intellectuelle, la satisfaction de l’exigence de qualité des personnalités appelées à diriger ce grand débat, ne serait possible en dernier recours que dans les rangs de l’église.

OBSERVATION.

La mise à contribution du Conseil Episcopal du Congo et du Conseil Œcuménique du Congo comme tête de pont de cette direction à laquelle pourrait être associée des personnalités d’exception parmi les anciens et actuels, dignitaires et hauts fonctionnaires de l’état et de la Société civile.

 

DU COMITE PREPARATOIRE QUI DEVRA S’ATTELER A L’ÉTUDE DE TOUTES LES QUESTIONS

Nécessité d’un Comité préparatoire représentatif et responsable, composé des représentants de toutes les sensibilités. Ce comité serait l’organisateur du Grand Débat et assurera la liaison avec les pouvoirs publics.
La composition de ce Comité est dévolue à l’Archevêque du Congo, en tant que partenaire privilégié, réceptionnaire primordial du présent projet et dépositaire de ce pouvoir, par mandat des initiateurs du Grand débat du Pool.

Le Comité muera en Directoire et aura pour tâche de définir les points essentiels sur lesquels devrait porter l’examen des problématiques du Département, tout en ayant un regard perçant sur le passé du Département.

DE L’AUTONOMIE FINANCIERE DU GRAND DEBAT
Il faudrait réussir le pari de financer le débat en évitant un apport institutionnel de nature à museler la parole, à vicier un débat qui se voudrait sans tabou, et corrompre la liberté de conscience.
OBSERVATION
Cela permet d’être à l’abri des intérêts politiques, de sortir de leur jeu pernicieux et futile, de réduire les pesanteurs et d’aborder en toute liberté et sérénité les vrais problématiques : insécurité, pauvreté et bien d’autres difficultés sociales.

DE LA MISE EN APPLICATION DES CONCLUSIONS DU GRAND DEBAT
Parmi plusieurs de ses tâches, après délibérations en plénière dont les modalités et les conditions d’organisation restent à définir, le Directoire du Grand Débat rédigera un rapport public qui sera communiqué aux instances nationales et internationales
Le Directoire, en tant qu’instrument d’action des conclusions du Grand Débat du Pool, a pour vocation à devenir l’interlocuteur principal dans le règlement des conflits.

OBSERVATION
Il s’agira de convaincre les principaux acteurs, que l’unanimité morale dans la reconnaissance des souffrances des populations et la recherche des solutions va de pair avec le principe de reconnaissance mutuelle des acteurs directs du conflit et de l’ouverture d’un Dialogue. Le Directoire préfigurerait un futur organe de Liaison chargé du rétablissement de la confiance entre les acteurs directs du conflit et de négociation pour la cessation de ce conflit.

CONCLUSION
L’histoire de notre pays reste jalonnée par de fortes convulsions autour du Département du Pool. Ce qui dans l’architecture territoriale charpente ce Département en « tendon d’Achille » du pays. Dans quelle mesure le Pool pourrait-il retrouver définitivement la Paix, se relancer, se reconstruire, régler la question de l’extrême pauvreté, du chômage, de la mafia politique organisée, de la déscolarisation et de l’analphabétisme qui touchent significativement sa population, en particulier la jeunesse ? Comment utiliser au mieux ses ressources géophysiques et humaines ? Comment se libérer du contrepoids historique pour régénérer le nouveau citoyen, corriger ses faiblesses et valoriser ses atouts ? C’est la panoplie des problèmes auxquels les participants à ce Grand Débat du Pool auront à résoudre. Jadis considéré comme la « locomotive du pays » le Département doit pour retrouver sa splendeur, régler les causes profondes de sa marginalisation, de sa condition de « cible » visée ainsi que les facteurs déclenchants.

LA DIASPORA CONGOLAISE

UNIS POUR

LA RECONCILIATION

LA PAIX

Et

L’unité nationale

République Du Congo

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