POURQUOI SASSOU NGUESSO ET LE PCT ONT PEUR DU DÉBAT CONTRADICTOIRE ?

A trois (3)mois des élections présidentielles de 2021, le temps est enfin arrivé à la majorité présidentielle au Congo Brazzaville de montrer aux yeux des Congolais et de la communauté internationale de quoi ils sont capables lors d’un débat public ouvert à tous les candidats à l’élection présidentielle.
Précisons d’abord le rôle d’un débat contradictoire, notre démocratie exigerait bien des débats contradictoires entre majorité et opposition, mais aujourd’hui, les hommes politiques qui acceptent de se confronter publiquement à leurs adversaires se font très rare.
Le monologue cherche à persuader plus qu’à convaincre. Rappelons que Socrate refusa d’écrire tout livre, puisqu’un livre n’est qu’un monologue écrit et nous ne connaissons de lui que les dialogues dans lesquels Platon le met en scène. L’acte de persuader constitue un véritable danger pour la démocratie. Il est, pour Platon, constitutif de la rhétorique : il faut flatter le peuple, lui être agréable, le séduire, et lui donner du plaisir dans la considération que l’on feint de lui accorder alors même que, en fait, on le considère comme un réceptacle passif.

La philosophie privilégie le convaincre dans la mesure où l’autre y est considéré comme un acteur rationnel, capable de contredire, d’argumenter. L’idée même de « con-vaincre » évoque une victoire commune, tandis que l’idée de persuader suggère une influence qui traverse l’individu, le retourne complètement en privilégiant davantage la manipulation, les sensations ou les sentiments par rapport à la raison, au risque d’induire une volatilité ou une instabilité de l’opinion, au contraire du convaincre _ aussi la publicité se situe-t-elle entièrement dans le persuader puisque l’émetteur s’adresse à un récepteur silencieux. Certes, même comme citoyens, nous restons des êtres de chair, émotifs et sensibles, mais selon qu’on mette davantage l’accent sur le convaincre ou le persuader, nous jouons ou la démocratie responsable et respectueuse ou la démagogie flatteuse et, in fine, dédaigneuse.

En fait, les monologues parallèles n’améliorent pas vraiment la qualité du débat public. Ils relèvent plus de la publicité comparative que de la discussion. Après chaque séance, les auditeurs évaluent la capacité de séduction de chaque compétiteur, mais pas du tout la réactivité de chacun, ni la capacité à débattre, ni même la solidité des arguments.

Dans la discussion, chacun veut apprendre. Il peut être satisfait d’entendre un argument de qualité et de progresser dans l’approfondissement de ses idées. L’éthique de la discussion est particulière dans le débat télévisé car les débateurs s’adressent aux citoyens par-dessus l’épaule de leur contradicteur. Chaque argument proposé peut être contredit par une objection de qualité. Aussi le débat contradictoire apparaît-il comme un risque dans lequel chacun accepte de « se mettre en danger », comme l’on dit. Dans le débat, on se regarde, on s’ausculte, on saisit les hésitations, les troubles, la force et la faiblesse des arguments et des exemples, mais aussi le caractère qui n’est guère négligeable pour occuper les plus hautes fonctions de l’Etat.
Les journalistes qui les organiseraient pourraient reprendre quelques principes éthiques de la discussion. Par exemple, ils pourraient pénaliser en temps de parole ceux qui interrompent et ravissent la parole sans laisser l’autre achever son argumentation suivie.

Le débat public s’enrichit de ces échanges qui permettent aux citoyens d’évaluer les arguments et les personnes. Après plus de 5 décennies du PCT, il est temps que ce parti sort de sa torpeur et que son candidat démontre aux yeux du monde entier sa capacité de convaincre les Congolais par un argumentaire solide.
Après une gestion chaotique et catastrophique du pays, il est temps de rendre les comptes aux Congolais car un responsable est celui qui rend des comptes et ceux qui veulent briguer la magistrature suprême doivent impérativement s’expliquer devant le peuple quelles sont leurs visions ?

ÊTRE UN CANDIDAT À L’ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE C’EST BIEN MAIS DÉBATTRE ET CONVAINCRE C’EST MIEUX. C’est pour cela que nous lançons cette invite à Parfait Kolelas, Mathias Dzon, Denis Sassou Nguesso, Pascal Tsatsi Mabiala, Claudine Munari, Anguios Engambe, etc…de s’affronter lors d’un débat public contradictoire pour éclairer le choix des Congolais. Tous ceux qui refuseront de se soumettre à cette exercice démocratique seront disqualifiés d’avance, la pandémie du #COVID19_CG n’est pas une raison valable pour fuire le débat contradictoire puisque certains pays les plus touchés n’ont pas dérober à la règle à l’instar des États-Unis et autres.
« On peut tromper une partie du peuple tout le temps et tout le peuple une partie du temps, mais on ne peut pas tromper tout le peuple tout le temps. »
« Un adversaire politique n’est pas un ennemi ; c’est un partenaire du débat démocratique. »
« Vérité révélée contre vérité argumentée, le débat est l’un des plus difficiles qui soit, précisément parce que la révélation exclut en principe l’idée même de débat. »
« Le but fondamental d’un débat contradictoire est la recherche de la vérité et non l’imposition de sa conviction. »

Evrard NANGHO
Président national du Modec

Partager :