Mathias DZON et le Collectif
dénoncent les manœuvres de fraudes électorales
par l’Etat-PCT
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Collectif des partis de
L’opposition Congolaise
1333, rue Mouléké bis,
Arrondissement 5, Ouenzé
Brazzaville
REPUBLIQUE DU CONGO
Unité*Travail*Progrès
Conférence de presse du jeudi 04 février 2021
Texte introductif
Mesdames et messieurs les journalistes,
Cadres et militants du Collectif,
Mesdames, messieurs.
En ce début d’une année nouvelle et en prévision des nouvelles épreuves que l’Etat-PCT veut imposer au peuple congolais pour conserver coûte que coûte le pouvoir par la fraude électorale, l’achat des consciences et des votes et la force militaire, le collectif des partis de l’opposition congolaise forme pour vous-mêmes et pour vos familles respectives, des vœux de bonne santé, de longévité, de réussite dans toutes vos entreprises, et surtout de courage et de dévouement à la cause du peuple congolais, aujourd’hui martyrisé.
Mesdames, messieurs, chers compatriotes,
A travers la conférence de presse d’aujourd’hui, le collectif des partis de l’opposition congolaise se propose de tirer la sonnette d’alarme sur les graves menaces que l’Etat-PCT fait peser sur le processus de l’élection présidentielle de mars 2021, partant sur notre maison commune, le Congo. Alors que la concertation politique de Madingou s’est tenue sur le thème : « Consolidons les acquis de notre démocratie par des élections libres, transparentes et apaisées », l’Etat-PCT s’emploie frénétiquement à mettre en place de nombreuses manœuvres de fraudes électorales à grande échelle.
Pour rappel, l’Etat-PCT a, depuis 2000, mis en œuvre des stratégies pour gagner frauduleusement toutes les élections et ainsi se maintenir à vie au pouvoir et pérenniser les souffrances du peuple congolais. Dans le cadre de ces stratégies, trois documents fondamentaux ont défini les grandes orientations de la politique électorale de l’Etat-PCT. Dans un premier document, daté du 7 janvier 2000, les stratèges de l’Etat-PCT écrivent : « Nous devons continuer de nous appuyer sur la force comme moyen essentiel de conservation du pouvoir …
Le pouvoir est au bout du fusil… Le mot d’ordre « le pouvoir ou la mort » doit être gravé dans la conscience de chacun de nos hommes… Le retour de la paix signifie la perte de notre pouvoir ». Dans la même veine, un autre document fondateur, daté de mars 2000 et intitulé : « Comment conserver le pouvoir et gagner les élections », il est écrit : « Depuis la fin de la guerre du 5 juin 1997, notre gros problème, celui qui nous préoccupe le plus, c’est la conservation du pouvoir. Ainsi, nous n’avons devant nous que deux solutions : – le schéma militaire ; – le schéma électoral.
Sur le schéma électoral, à la question qu’ils se sont posés de savoir, comment remporter des élections dans un pays où la carte électorale les donne battus avant le vote, les stratèges de l’Etat-PCT apportent les réponses ci-après :
Il faut préparer des électeurs fictifs
. Ce travail nous l’avons expérimenté pendant les élections législatives passées, il suffit de le perfectionner, en recrutant au Gabon, au Cameroun et surtout en RDC, moyennant des cartes nationales d’identité et de petites sommes d’argent ;
Il faut fausser les listes électorales. Cela demande un travail méthodique, suivi et bien coordonné ; le ministère de l’Intérieur nous aidera à le faire ;
Il faut maintenir l’embargo sur les autres partis à l’intérieur du pays ;
Il faut mettre beaucoup de moyens pour acheter des voix.
Le troisième document, daté de février 2009 et intitulé : « Comment bloquer l’opposition pour gagner l’élection présidentielle de 2009 », apporte un grand éclairage sur le système électoral mafieux à l’œuvre depuis 2002. On y lit entre autres :
(… La situation de 2009 est semblable à celle de 1992 ; l’heure est grave et nous interpelle. Le peuple veut le changement, vu la gabegie, les actes de violences, l’incompétence et l’arrogance de nos frères nommés à certains postes de responsabilité. Nous devons être conscients que les conditions sociales, le développement économique du pays n’est pas satisfaisant durant les douze ans de notre pouvoir et le peuple souhaite le changement comme en 1992.
Et si nous ne nous organisons pas, nous risquons de perdre le pouvoir.
Nous devons agir impérativement et dans les délais les meilleurs sur trois axes pour préserver notre pouvoir et nos intérêts : – axe électoral ; – axe de manipulation ; – axe spirituel…).
1-Axe électoral :
Scénario n°1 :
La pratique est la même qu’aux précédentes élections. Notre espoir sera
l’administration qui nous est acquise. Il s’impose à nous de changer les
secrétaires généraux des districts et communes sur qui nous portons quelques
doutes et la corruption par l’argent ;
Scénario n°2 :
C’est l’exclusion des opposants les plus dangereux comme Mathias Dzon, Ange Edouard Poungui qui ont le soutien des loges et des lobbies européens et américains. Nos manœuvres sur la question seront les suivantes :
Eliminer de la course, Ange Edouard Poungui, afin de provoquer deux réactions dans l’esprit des populations : l’abstention des populations lors du scrutin ; révolte des populations que nous pourrons alors réprimer selon le plan Dabira ;
Arrêter Mathias Dzon avant les élections, car, lors de ses descentes dans la partie sud du pays il fait prendre conscience aux populations de notre mauvaise gestion et il semble nous braver parce qu’il connait toutes nos stratégies sur la conservation du pouvoir.
Scénario n°3 :
L’ensemble des manœuvres frauduleuses doivent être renouvelées :
Manipulation des listes électorales dans les zones qui nous sont acquises ;
Inscription de 580 000 électeurs fictifs qui doivent voter dans les conditions
qui échappent à tout contrôle de l’opposition ;
Création à Pointe-Noire, Dolisie, Brazzaville, Ouesso, des bureaux de vote
non connus de l’opposition ;
Ouverture de 205 bureaux de vote à l’étranger par un décret, 2 jours avant le scrutin et l’opposition n’aura ni le temps, ni les moyens pour envoyer ses représentants ;
Emission des vraies fausses cartes électorales par le ministre de
l’administration du territoire qui seront distribuées à nos militants ;
Rendre difficile l’obtention des cartes d’identité dans les zones acquises
par l’opposition ;
Utilisation des intimidations et des menaces de reprises de guerre en camouflant nos propos par des discours de paix, afin de provoquer beaucoup d’abstentions dans leur camp ;
Scénario 4 :
C’est notre arme ultime : le bri-douillage informatique du décompte centralisé des
résultats qui est imparable quel que soit le résultat que nous obtiendrons, le logiciel ad hoc nous inventera un score de 60%.
2- Axe manipulation
Scénario n° 1 :
Diviser les partis de l’opposition pour créer une désorganisation en leur sein.
Scénario n°2 :
Garder les Congolais dans la nécessité pour que la soumission soit effective ;
Accorder des avantages aux militaires, car n’oublions pas que le pouvoir est au bout du fusil comme le disait Mao TSETOUNG.
Scénario n°3 :
Déformer les faits réels, car un individu est facilement contrôlable lorsqu’il n’a pas de données fiables pour appréhender la réalité et juger par lui- même ;
Scénario n°4 :
Empêcher l’accès aux médias d’Etat aux partis de l’opposition ;
Empêcher les candidats de l’opposition de s’exprimer à partir des médias de la RDC. Pour cela nous devons envoyer en urgence, le président du Conseil supérieur de la liberté de communication (CSLC) de l’époque, pour négocier moyennant finance ;
Scénario n°5 :
Organiser le recrutement des ex auxiliaires de polices afin de donner l’illusion d’une création d’emplois en milieu jeune.
3-Axe occulte
Scénario n°1 :
Les comités des sages de chaque département auront mission de nous donner leurs plus puissants totems et toutes les cérémonies occultes devant être effectuées.
Scénario n°2 :
Parrainer les plus brillants des cadres dans notre loge, afin de les habituer aux secrets et de les contrôler par la suite.
Telle est brièvement résumée, la ligne générale qui sous-tend les stratégies électorales de l’Etat-PCT, stratégies qui reposent sur trois piliers : les fraudes électorales ; la manipulation des consciences et l’achat des votes ; le recours à la force militaire.
Pour l’élection présidentielle de 2021, les stratégies sont exactement les mêmes que celles de 2000 et de 2009.
En effet, malgré la concertation politique de Madingou, le pouvoir a maintenu en l’état, tout le système électoral frauduleux mis en œuvre en 2002.
La loi électorale demeure la même loi scélérate et partisane qui confie l’organisation de l’ensemble du processus électoral au ministre de l’Intérieur et à son administration, en lieu et place de la commission électorale prétendument indépendante.
Ce que le pouvoir nomme « la compétence partagée » entre la CNEI et l’administration est une violation
flagrante de la loi électorale qui dispose clairement qu’au Congo, les élections sont organisées par une commission électorale indépendante.
Ainsi, aux termes de la loi, la CNEI a la maîtrise du processus électoral de l’amont à l’aval. A ce titre, elle organise toutes les opérations pré-électorales, électorales et post-électorales. Par conséquent, il est urgentissime de rétablir la CNEI dans ses prérogatives en retirant au ministère de l’Intérieur et à ses administrations partisanes, la compétence de ’organisation des actes préparatoires des élections.
La CNEI souffre en outre d’un autre grand mal : la surreprésentation de la mouvance présidentielle, ses alliés et ses complices dans sa composition.
Comme pour les élections antérieures, pour l’élection présidentielle de 2021, la CNEI n’est composée que des partisans de la mouvance présidentielle, de ses alliés et complices. Il en va de même des listes des représentants des candidats dans les commissions locales d’organisation des élections (COLEL) et des listes de représentants des candidats dans les commissions administratives de révision des listes (CARLE). De sorte que, la révision actuelle des listes électorales se fait à huit-clos par la mouvance présidentielle, ses alliés et ses complices.
A Brazzaville, et sans doute dans d’autres localités, des centres occultes de délivrance des cartes nationales d’identité ont été installés dans des domiciles privés, comme par exemple, dans l’avenue Nelson Mandela au domicile d’une députée du PCT, dans l’avenue Miadéka à Ouenzé, aux quartiers Dragage et Petit chose àTalangaï, à Mikalou au domicile d’une députée du PCT, ainsi qu’à Mfilou à la buvette Le Célèbre, (sis à proximité de l’arrêt Mâ Martine). Dans le même esprit, des maires d’arrondissement de Brazzaville téléphonent à leurs collègues de l’intérieur, pour qu’ils leur envoient des listes de 100 noms des habitants de leurs localités d’attache, afin qu’ils les inscrivent sur les listes
électorales de leurs arrondissements respectifs. Pourtant, la transhumance des
électeurs est strictement interdite par la loi électorale. Pendant ce temps, dans la plupart des localités de l’intérieur du pays, les services habilités ne délivrent plus les cartes d’identité et les populations ne savent plus à quel saint se vouer.
Sur l’ensemble du territoire national, particulièrement à Brazzaville, Mpouya, l’Ile Mbamou et aux postes frontières, des cartes nationales d’identité sont délivrées à de nombreux étrangers (Congolais de la RDC, Centrafricains, Tchadiens, Angolais, Rwandais, Camerounais, Gabonais, Ouest-africains). Le vote anticipé des militaires est un autre des grands moyens inventés par le pouvoir pour se livrer à des fraudes massives, car, en raison du principe du secret/défense, des civils congolais représentant des candidats et les observateurs étrangers ne peuvent pas pénétrer dans des casernes militaires, pour contrôler la transparence du scrutin.
Pour rappel, l’article 81 de la loi électorale stipule : « les bureaux de vote sont installés dans les bâtiments d’utilité publique, à l’exception de la présidence de la République, des ministères, des casernes, des palais de justices ».
Un autre moyen de fraude électorale utilisé par le pouvoir est constitué par le vote par procuration qui est pour lui, l’occasion de faire voter des électeurs fictifs, des personnes décédées, des jeunes de moins de 18 ans et des étrangers. Dans le même ordre d’idées, alors que les associations à caractère politique sont interdites, l’Etat-PCT en crée chaque jour de nouvelles, à l’instar de Pona Ekolo, du ministre des sports, de l’association des députés GOUAMBA Ninon, et Tsalissan OKOMBI, (ce dernier est l’auteur du sinistre slogan provocateur, trompeur et absurde, DSN ou RIEN). C’est également le cas de la Dynamique des jeunes présidentiels, association qui rassemble les jeunes qui soutiennent le candidat du pouvoir. Comme on peut le constater, ces associations se créent au gré des intérêts du pouvoir.
Pour tricher à huit-clos et en toute tranquillité, le pouvoir a décidé qu’il n’y aurait aucun observateur de l’Union européenne lors du scrutin du 21 mars. Pour l’Union Africaine, seuls les pays ci-après seront autorisés à envoyer des observateurs au Congo : la Guinée-Conakry, la Guinée équatoriale, la Guinée Bissau, la Côte-d’Ivoire et le Togo, pays dont les chefs sont réputés amis du président du Congo, et dont certains n’ont pas hésité à le baptiser « Empereur ».
Sur le plan sécuritaire, les Préfets, Sous-préfets, Maires, Administrateurs-maires, Commandants des zones militaires, Responsables départementaux de la Direction Générale de la surveillance du Territoire (DGST), Chefs de quartiers, de zones, de blocs et de villages, soupçonnés de tiédeur à l’égard du pouvoir ont été remplacés par des inconditionnels de l’Etat-PCT qui, le moment venu, appliqueront scrupuleusement les diktats du pouvoir.
A propos de la victoire annoncée du candidat de l’Etat-PCT, des stratèges sont à pied d’œuvre pour proposer les meilleures stratégies pour faire passer la pilule.
Dans ce cadre, une réunion présidée par trois (3) ministres de la République a été tenue à Mati (le Site touristique du ministre des sports, situé sur la nationale n° 2), pour définir la meilleure stratégie de l’annonce de « la victoire éclatante » du candidat du pouvoir. Deux scénarios ont été discutés. Dans le premier, le candidat du pouvoir est déclaré élu à une large majorité (60% des suffrages exprimés) dès le 1 er tour. Dans le second scénario, pour se couvrir d’un vernis de démocratie, le champion de la mouvance présidentielle sera déclaré élu au 2 éme tour qui l’opposera à un des trois (3) candidats liges de l’opposition qu’il s’est choisi. Sur le même sujet, il sied de rappeler qu’à l’occasion du discours sur l’état de la nation en 2020, décliné par le président de la République devant le parlement réuni en congrès, le 23 décembre 2020, le vice-président de l’Assemblée nationale, assurant l’intérim du président empêché, avait eu l’outrecuidance de proclamer par anticipation l’élection présidentielle de 2021.
Quel scandale ! Sous d’autres cieux, ce monsieur serait renvoyé immédiatement
par les instances habilitées.
En guise de conclusion
Toutes les manœuvres frauduleuses ourdies par le pouvoir et révélées supra, ne sont de nature, ni à apaiser le climat politique déjà très tendu dans le pays du fait de la crise multidimensionnelle qui traverse le Congo, ni à promouvoir une élection libre, transparente et apaisée en 2021. Elles préparent plutôt un embrasement. Le mois de mars est un mois maudit pour le Congo. Nous ne voulons plus revivre les expériences douloureuses de 1997 et de 2016.
Nous ne voulons plus voir des Congolais tués ou emprisonnés à cause des élections. l’Etat-PCT a l’impérieux devoir de ne pas reproduire les erreurs du passé. Nous l’avons dit et écrit mille et une fois : en Afrique, les élections mal organisées et truquées sont devenues la cause principale des conflits socio-politiques qui déchirent le continent.
Le peuple congolais meurtri ne doit plus être soumis à des nouvelles épreuves.
Évitons-lui le retour des guerres fratricides à répétition qui ont pour causes immédiates des élections truquées : 1959, 1997, 2016.
Le temps est venu d’arrêter les casses et de prévenir les risques de dérives que pourrait induire la volonté têtue de l’Etat-PCT de conserver coûte que coûte le pouvoir par la fraude électorale, la manipulation des consciences, la ruse politique et la force militaire.
Aujourd’hui, le Congo a besoin d’apaisement et non pas d’embrasement. Le peuple congolais a besoin de paix, d’unité et de concorde nationales, de sécurité, de bonne santé, de nourriture saine, d’eau potable, d’électricité, de logements décents, d’emplois en général, d’emplois jeunes en particulier, de transports en commun viables, de routes praticables, d’un environnement sain, d’une vraie démocratie, bref, d’un bien-être politique, économique, social, culturel et environnemental.
Face à cette situation d’ensemble Le collectif des partis de l’opposition congolaise interpelle le président de la République, afin qu’il ordonne, la reprise de façon consensuelle et transparente, de tous les actes préparatoires de l’élection présidentielle de2021, aujourd’hui très mal engagés et mal organisés, en convoquant comme le réclament avec insistance les Congolais dans leur immense majorité, ainsi que la communauté internationale, un vrai dialogue national inclusif, en vue de faire de cette échéance électorale capitale, une élection réellement libre, transparente, équitable, crédible et apaisée.
Le collectif lance un vibrant appel à la communauté internationale pour qu’elle fasse pression sur le président congolais dans le dessein d’obtenir de lui la
création dans les meilleurs délais, des conditions favorables à une organisation consensuelle, efficace et transparente d’une bonne élection présidentielle au Congo.
Dans la même optique, le collectif appelle les Congolaises et les Congolais à se mobiliser massivement par-delà les appartenances politique, idéologique, philosophique religieuse, ethnique, régionale, en vue de condamner vigoureusement les manœuvres frauduleuses mises en œuvre par le pouvoir et de barrer la route à un nouvel holdup électoral de l’Etat-PCT.
Fait à Brazzaville, le 04 février 2021
Pour le Collectif
Le Collège des présidents