INTERPELLATION AUX CANDIDATS DES SCRUTINS PRESIDENTIELS DES 17 ET 21 MARS 2021 !!!
L’IMPÉRIEUSE NECESSITE DE LA CONVOCATION DU DIALOGUE NATIONALE
SANS EXCLUSIVE EST ENCORE D’ACTUALITE !!!
La recherche du consensus de la concertation de Madingou aurait pu remplacer le rapport synthèse prévu par le plan de travail qui a été adopté lors du lancement officiel des activités du Secrétariat permanent du Dialogue : processus constitutionnel du dialogue national sans exclusive.
Malheureusement, le Conseil National du Dialogue, organe par excellence pour la recherche des solutions équilibrées et optimales, car, issu de l’ordre constitutionnel en vigueur, n’a pas été associé à ce processus de prise de décision politique, au point de faire apparaître la concertation de Madingou, dans la conscience collective comme un rendez vous, une fois de plus raté.
On se souviendra que, lors de son dernier message sur l’État de la Nation, en décembre 2019, il y a quasiment plus d’un an déjà, le Chef de l’État martelait, nous citons : « …Je ne fermerai pas la porte au Dialogue… ».
Face à cela, comme les évêques, nous émettons de sérieuses réserves que des élections présidentielles apaisées, participatives, transparentes, libres et crédibles puissent être organisées dans ces conditions.
Mais, est-il toujours possible après ce simulacre des scrutins présidentiels, le bon sens puisse l’emporter pour ne pas dire la raison sur l’impérieuse nécessité de la convocation du Dialogue Nationale sans Exclusive : Compromis, Consensus et Contrôle (3C) !!!
Nous plaidons donc pour la Convocation du Dialogue de toutes les forces vives en République du Congo après les scrutins présidentiels des 17 et 21 mars 2021.
Ce Dialogue sans Exclusive que nous souhaitons de tous nos vœux, doit être un Dialogue 3C : Compromis, Consensus et Contrôle ; contrairement à la Conférence Nationale Souveraine de 1991, qui fût un Projet de Constitution, d’être Congolais tout court !!!
Nous ne pouvons pas aller à ce Dialogue avec des idées précises, spécifiques et globales, mais avec une imagination. Car, ce Dialogue est nécessaire pour la cohésion du pays et le développement démocratique, mais aussi au final demeure la seule perspective aux exigences de la gouvernance mondiale dans son acception la plus positive, par exemple : de mettre en place les mesures de l’accord entre le FMI et le Congo du 11 juillet 2019 sans crainte. Il n’est plus nécessaire de mettre en place une commission chargée de préparer ce Dialogue afin de proposer la liste des participants, l’ordre du jour, la méthodologie et les conditions nécessaire à sa tenue. Pour cela, l’institution du Conseil National du Dialogue peut conduire le Dialogue.
Déroulement du Dialogue National sans Exclusive.
En 1991, la souveraineté, c’est-à-dire que ses décisions aient force de loi et soient exécutoires d’urgence, de la Conférence Nationale était nécessaire et compréhensible car la souveraineté était la seule condition pour que la Conférence puisse mettre en place le nouveau système politique sans tensions : c’est ce qui s’est fait et, tout le monde était content sauf les ennemis de la République. Mais, aujourd’hui les décisions du Dialogue
nous sont imposables compte tenu de l’état du pays dans les plans : du social et de la cohésion.
Le Dialogue doit être un espace où l’arme principale sera la maîtrise de la parole et la production du consensus. Pour cela, nous pouvons nous inspirer du discours d’intronisation que Monseigneur Ernest KOMBO imprima un style à la Conférence dans les linéaments suivants : « … Si j’étais en chaire, je dirais d’une manière lapidaire, même en politique, il faut au moins observer les trois (3) commandements : tu ne tueras pas, tu ne voleras pas, tu ne mentiras pas. […] Cette Conférence est un laboratoire où vont être élaborées, grâces à l’expérience et à la compétence des uns et des autres, de nouvelles règles de vie familiale, sociale, politique et professionnelle. Cette Conférence Nationale est une clinique d’où nous voudrions sortir guéris des blessures du passé, du tribalisme, du népotisme et heureux enfin d’être Congolais tout court. Cette Conférence est un supermarché où nous allons acheter sans argent
des solutions pour soigner notre économie agonisante. Cette Conférence Nationale ne peut pas être un tribunal où se prononceront d’autres condamnations à mort, ni un ring où tous les coups sont permis, elle est plutôt un confessionnal où seront discernées toutes les erreurs qui ont favorisé les maux que nous dénonçons et déplorons et devant lesquels personne ne peut se vanter d’avoir les mains propres.
Vous avez élu à la tête de votre présidium un prêtre, vous supporterez qu’il vous donne un petit conseil : reconnaître la faute commise, demander pardon, accepter une punition curative ; voilà le béton de l’unité nationale ».
C’est dire qu’au cours de ce Dialogue, il n’est pas question de la perte du pouvoir comme peuvent le penser injustement certains, mais pour renforcer l’État qui est presque inexistant aujourd’hui dans notre pays. Or, il nous faut un État et non un pouvoir que détiendront certains, pour mener les réformes nécessaires qu’a besoin aujourd’hui notre pays.
Les débats seront dirigés par le secrétaire permanent du Conseil National du Dialogue qui sera accompagné par neuf (9) personnes tirées sur le volet dans la salle le premier jour de sa convocation… Les débats seront diffusés à la télévision, à la radio et rapportés dans la presse écrite. Contrairement, à la Conférence Nationale Souveraine de 1991 dont les travaux durèrent près de trois (3) mois, du 25 février au 10 juin, les travaux du Dialogue ne pourront pas dépasser un délai d’un mois maximum. Les débats de la Conférence Nationale Souveraine de 1991 visaient la mise en place du nouveau système politique, à la fois, au niveau symbolique et institutionnel. Donc, le mot « commission » était approprié pour traduire ses débats, mais dans le contexte actuel, du Dialogue, c’est le mot « groupe de travail » qui conviendrait pour traduire ses débats.
La liste des participants doit être répartie dans les institutions suivantes : Toutes les forces vives du pays doivent être invitées à participer à ce forum de négociation avec des enjeux différents de ceux de la Conférence Nationale Souveraine de 1991.
• Partis politiques (représentés chacun par 3 membres)
• Toutes les associations de la loi de 1901 (1 membre chacune)
• Confessions religieuses (3 membres chacune)
• Syndicats (1 membre chacun)
• 3 délégués de la chambre nationale de commerce et d’agriculture du Congo
• Les représentants des institutions nationales
• Les représentants des sociétés d’Etat et de sociétés mixtes
• Les représentants des administrations publiques
• Les représentants des Ambassades du Congo à l’étranger
• Les représentants du Congo au sein des organisations internationales
• Les autorités anciennes
• Les observateurs étrangers
• Les individualités
• Les représentants des organes de la presse nationale et internationale
Le temps de négociation
Une demande presque unanime de toutes les forces vives de la Nation, le Dialogue aura pour rôle de créer un contexte politique plus serein. L’idée est la recherche d’un consensus afin de nous accorder que l’avenir constitutionnel et politique ne sera pas à l’ordre du jour, mais entendra permettre la tenue d’élections libres et honnêtes comme en 1992. Pour éviter les blocages si les divergences demeurent contre l’avancée du Dialogue, nous devrions introduire le principe du « consensus suffisant » signifiant que le processus de négociations se poursuivra si un quota des participants sont d’accord.
Le Dialogue doit être organisé autour d’une structure plénière dont les intervenants viendront exposer des différentes préoccupations, impressions et propositions, qui aboutira à des groupes de travail. Nous pouvons mettre en place trois groupes de travail que, nous pouvons définir comme suit :
• Un groupe de travail pour auditer la dette et mettre les instruments de lutte
contre la Corruption ;
• Un groupe de travail de l’Information et de la Communication, ayant pour
mission de contrôler les médias tout en garantissant l’esprit démocratique et
définir un calendrier électoral aux différentes élections prochaines ;
• Un groupe de travail de Vérité, Réconciliation et Réparation.
Il n’y a qu’un seul ordre du jour des débats qui vaille : c’est l’accord entre le FMI et le Congo du 11 juillet 2019.
Parce qu’il s’agisse de la crise multidimensionnelle et de la dette avec la Chine, et la crise sanitaire de la Covid-19 qui vient de s’ajouter à la liste longue des maux qui minent notre pays, c’est l’incapacité du gouvernement à produire une action cohérente
qui est critiquée. Surtout, la lutte contre la corruption, conséquence d’une politique publique chaotique depuis la mise en place des grands travaux et de la municipalisation accélérée…, a témoigné d’un domaine délaissé, pourtant essentiel en termes de budget du pays pour un pays dit en voie de développement. Donc, le Dialogue n’a pas pour but de changer les institutions, mais d’abord un changement de méthode car la contestation de la légitimité du scrutin présidentiel de 2016 est derrière nous. Il s’agit d’aller de l’avant pour l’Avenir du pays que nous voulons laisser à nos enfants.
Ce sont donc bien des nouvelles pratiquent qui semblent se dégager, reposant sur les valeurs démocratiques au Congo et des États modernes.
Après Dialogue doit être appelé « une année d’action », entend apporter des réponses aux trois (3) défis que doit relever la République du Congo : Le défi politique ne semble pas encore avoir été relevé depuis la Conférence Nationale Souveraine de 1991 dans la mesure où les valeurs et les procédures de la démocratie ne font pas encore partie du paysage politique et institutionnel.
La crise actuelle que traverse le monde, nous offre une opportunité exceptionnelle de démontrer qu’un pays africain peut réussir à relever un tel défi des reformes qu’exige le FMI, mais ces réformes doivent surtout donner l’élan nécessaire pour engager le Congo sur le chemin de la justice social, afin que plus aucun habitant n’ait à souffrir d’un manque de liberté ou de dignité car si un seul n’est pas libre ou ne vit pas dignement, alors l’ensemble du peuple n’est pas libre ou ne vit pas dignement. Car, et c’est sans doute le plus délicat des défis, l’impatience de la population est grande, frustrée des dividendes de la démocratie définies par la Conférence Nationale Souveraine de 1991 pendant tant d’années à ce jour.
L’idéal d’une société démocratique et libre dans laquelle chaque personne vivra en harmonie et pourra prétendre à des chances égales doit trouver à s’exprimer concrètement.
La Nation Congolaise doit aussi apprendre à mieux exister dans toute sa diversité et ne pas figer les positions, ce qui aurait pour effet de remplacer la longue lutte de liberté et d’émancipation par une autre forme de privation et d’exploitation, rendue fatale par le contexte international. La transformation sociale qui doit nécessairement accompagner la démocratisation est une condition indispensable pour permettre (enfin) de répartir plus justement le pouvoir social, de sorte que tout le peuple en soit à la fois la source et le
destinataire ultime…
En définitive, il faut mettre en place un gouvernement de cohésion dont le premier ministre sera élu à la clôture du Dialogue et le renforcement du Conseil National du Dialogue dont à sa tête, le maintien de son secrétaire permanent.