RETOUR AU PASSÉ ?
Hier, Idriss DEBY a remporté l’élection présidentielle avec près de 80% des suffrages suffrages exprimés.
Pas de surprise, le taux de participation, le pourcentage et la victoire automatique du sortant sont conformes à la norme en cours.
Les victoires des sortants, organisateurs (des élections), qui s’était estompé peu après la vague des conférences nationales souveraines du début des années 90, ont repris cours.
Et depuis, sous le voile de la démocratie d’apparence ou plutôt d’apparat, nous vivons dans des pays sans état, des états sans peuples, des peuples sans sociétés, des sociétés sans citoyens, réduites à des tribus, des tribus sans clans, des clans sans membres des membres réduits à la seule cellule familiale.
Tout est plus simple ainsi. Tout va très bien.
Nous sommes devenus des pays démocratiques.
Des démocraties où le débat public tourne à plus de haine, plus d’exclusion
. Des démocraties où l’état de droit garantit que le respect de la loi incombe aux uns, pas aux autres. Des démocraties où la gestion publique est affaire personnelle, plutôt individualiste. Des démocraties où la seule règle est qu’il n’y a pas de règles pour certains.
Nous sommes devenus des mythomanes qui voient les torrents qui parcourent nos rues au lieu d’imaginer les routes qu’on nous avait promis de construire dessous.
Nous sommes devenus des fous qui constatons le vide que soufflent désespérément nos robinets au lieu de voir l’eau limpide qui en sort. La raison nous fait désormais défaut pour allumer des bougies dans nos maisons alors que scintillent les lampes électriques.
Pourquoi aller voter?
Miracle de nos démocraties, le vainqueur est connu avant que le premier bulletin ait atterri au fond de l’urne. Seule inconnue, le taux de participation et le pourcentage, détails ajustables à souhait.
Nous changeons de constitution. Nous passons de la dixième à la treizième République mais la sagesse nous commande de garder le même, l’unique chef qu’il nous faut. Il passe les constitutions, les Républiques et les générations qui doivent s’adapter à lui.
Tout va bien.
Il nous faut imaginer nos peuples heureux.
Nous sommes mieux que dans les années 60, bien avant 1990.
Eh bien, puisque c’était mieux, alors certains se sont souvenus des bonnes recettes de grand-mère pour changer.
DEBY voté à 80%?
Eh bien, coups de feu, mort et coup d’état!
Tout comme nous changions de dirigeants en conservant les mêmes, nous avançons en revenant aux bonnes vieilles méthodes.
Le bon vieux temps ! Mais que fait l’Afrique ? Un
retour vers le futur ou un retour au passé ?
YELENGENGE – BA – MAMA LE NZOÏSTE BUCHERON