LES ECHOS DE LA SAVANE SUR LE DESPOTISME ECLAIRE

Débat sur le Despotisme éclairé :Les effets pervers de la démocratie pluraliste et ou exemple du contre- modèle Tunisien

  1. Pambou Lucien Mkaya Mvoka dit :

    Réponse à Massamba Cicéron: la démocratie en pratique et les difficultés pour les intellectuels africains de bien comprendre les fondements de ce modèle dit universel

    Le texte de Cicéron mérite d’être lu et relu et avec point d’appui l’ouvrage d’Alexis de Tocqueville « De la démocratie en Amérique ». Aristocrate français, il se rend aux Etats Unis et découvre un modèle politique et juridique différent de celui de la France, son pays d’origine dominé par l’ancien régime et les inégalités de droit. De son ouvrage il tire trois conclusions: la démocratie est un modèle pour l’égalité des chances, la démocratie favorise les vertus morales, la démocratie ne doit pas être une tyrannie de la majorité contre la minorité.

    Ce modèle démocratique a été à peu près transposé dans la plupart des pays occidentaux après la révolution française de 1789; mais si on regarde de très près la démocratie est le résultat des luttes sociales politiques qui ont traversé toute l’Europe, depuis la constitution de l’Etat en France au 13ième siècle sous la houlette des Grands Capétiens et du roi Philippe IV, encore appelé Louis Le Bel.

    Ce détour par l’histoire montre que le modèle démocratique, que l’on voulu universel (car c’est le moindre mal selon Churchill), rencontre des difficultés d’application dans des contextes autres qu’occidentaux.

    Après, mais surtout avant la colonisation, on a voulu transmettre le modèle démocratique aux pays africains. Au Congo on a vu les joutes avant l’indépendance entre Youlou, Opengault, Félix Tchikaya, etc. Le désordre en a résulté et Youlou a décidé de créer un parti unique, revigoré par Marien Ngouabi.

    On sait ce qu’il en est advenu. Dans les années Mitterrand a fait souffler, pour des raisons politiques, le concept de multipartisme comme stratégie d’installation de la démocratie dans les pays d’Afrique noire francophone. Ce qu’il se passe en Tunisie où le président Kais reprend tous les pouvoirs alors que la Tunisie avait été fer de lance contre un despote Ben Ali.

    Cicéron nous fait une proposition, à savoir, sans le dire, si un despote éclairé n’était pas finalement une bonne chose pour une gouvernance rigoureuse, structurée, un peu à la méthode de Park en Corée du Sud. Cicéron propose un Sassou à la renverse qui prendrait conscience de la nécessité de commander ce pays Congo de façon ferme.

    Il estime que le despotisme vaudrait peut être mieux que ce fameux modèle démocratique que l’Occident nous a vendu et qui ne mobilise pas toutes les énergies pour le développement économique. Il n’y a qu’à voir au Congo le nombre de partis politiques existants, ce qui est indécente, car le nombre très élevé de parti politiques favorise le communautarisme et permet à leurs dirigeants de préparer leurs conditions d’existence dans la mangeoire réseautale politique congolaise.

    Merci Monsieur Cicéron pour ce texte qui est très stimulant car il soulève des questions profondes que les intellectuels de la diaspora évacue trop souvent d’un revers de la main. La démocratie se mérite, c’est souvent le résultat de luttes sociales, politiques, économiques qui réunit des consciences diverses.

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