Parlée en République du Congo dans la région de la cuvette et dans la région des plateaux, le Mbochi ou Mbosi est une langue qui compte une centaine de milliers de locuteurs, qui pour la plupart utilisent le lingala comme langue véhiculaire.
La confiscation du pouvoir par les ressortissants de la partie septentrionale du Congo, a hissé cette langue au pinacle de la mosaïque des langues usitées par l’ensemble des congolais.
Oui, elle est devenue avec le temps, la langue du pouvoir ou la langue des puissants, écrasant sur son passage le reste des langues reléguées a fortiori au second plan.
À l’image du Kituba, aussi appelée Munukutuba ou kikongo simplifié, modifié et véhiculaire, et qui avec l’accession au pouvoir de l’UPADS, s’était muée en langue du pouvoir entre 1992 et 1997, durant la parenthèse pecetiste, la langue Mbochi est redevenue la langue des riches du Congo.
D’ailleurs, l’artiste Doudou COPA, originaire du nord Congo, dans un rôle d’ambassadeur du pouvoir de Brazzaville, n’a pas hésité un seul instant à rappeler sur un plateau télé, à l’ensemble des congolais, que désormais pour avoir part au festin des rois au Congo, il faudra parler la langue Mbochi ou le kouyou, qui en est sa langue jumelle.
Par ailleurs, cette assertion de la part de cet artiste musicien en perte de vitesse, en dit long sur le rôle joué par certains musiciens dans la perpétuation de ce pouvoir autocratique.
Au demeurant, le régionalisme exacerbé et instrumentalisé par les acteurs politiques congolais à souvent contribuer à une hiérarchisation ethnique, avec en premier rang l’ethnie majoritairement représentée aux postes à responsabilités.
En effet, depuis l’arrivée au pouvoir de Denis Sassou-Nguesso, on assiste à une Mbochisation des institutions congolaises, avec en leur sein, une surreprésentation de la tribu Mbochi.
Pour rappel, le groupe ethnique Mbochi représentant 13,1 de la population congolaise, est le troisième groupe ethnique après les groupes kongo et téké.
Mais il n’empêche que l’ethnie Mbochi occupe depuis l’arrivée au pouvoir de Marien Ngouabi, en 1968, le leadership ethnique, clivant au passage une population cosmopolite, condamnée désormais à se regarder en chien de faïence.
Désormais, l’hégémonie d’une seule tribu au pouvoir, a fait croire à l’imaginaire collectif congolais, que le pouvoir Mbochi est taillé sur mesure, et que dans un Congo pluriel, seuls les Mbochi ont droit de cité.
Hasta la victoria siempre !
YA LUBU NINI NWETA NWETA ,IL PIQUE MÊME LE PRESIDENT
NZO NI NZO KWUA.