Nominations des généraux au Congo-Brazzaville

Nominations des généraux au Congo-Brazzaville : des scènes de liesse qui traduisent le mal profond de la société congolaise.

Depuis vendredi 31 décembre 2021, on assiste à des scènes de liesse, au sein des différentes écuries des nouveaux généraux, nommés quelques heures avant le réveillon du nouvel an.
Ainsi, par le biais de certaines vidéos relayées sur les réseaux sociaux, l’on a pu voir des hommes et des femmes se prosterner et lecher les godasses du saint directeur général adjoint de la police nationale, le fils André Obami Itou, nouvellement promu au grade de général.
Serge Oboa, de son côté n’est pas resté de marbre, en effet, les troupes ethniques militaires du directeur général de la sécurité présidentielle (DGSP), se sont fait remarquer par des chorégraphies ubuesques, chantant et dansant en l’honneur de leur chef militaire, élevé à son tour au rang de général.
Pis, pour porter la bêtise au pinacle, le chef de l’État, Denis Sassou-Nguesso, a convoqué son sbire de DGSP, à son domicile, et ce, devant les caméras, pour le féliciter de cette promotion inespérée, et pour dire à l’opinion congolaise et aux imaginaires qu’au Congo : « plus rien ne se fait sans lui », et personne ne peut se muer socialement sans son approbation.
Cette énième supercherie du chef de l’État congolais vient donc consolider la thèse selon laquelle : « le ridicule au Congo est vraiment l’arme favorite du vice ».
Une cinématographie burlesque sur fond de ridicule, pour lequel les congolais auraient pu s’en passer, eux qui du reste ne demandent que le droit à la descence, et la vie dans la dignité humaine la plus fondamentale.
Des scènes grotesques et honteuses auxquelles les congolais n’étaient pas habitués par le passé, et qui traduisent le désarroi et le profond malaise de la société congolaise qui, s’est mise par la force des choses à fabriquer le mal-être.
C’est à croire que pendant quelques heures, ces nominations, aux allures digressives, ont fait oublier pour un laps de temps, la misère des retraités, la pauvreté chronique des congolais, l’absence des hôpitaux et l’insalubrité environnementale dans laquelle ils ont été contraints de vivre.
Le mal du Congo est profond, il s’est répandu comme une traînée de poudre sur l’ensemble du territoire, le clou de la bêtise a été enfoncé profondément, à tel point que les nouvelles générations nées dans ce spectacle aussi désagréable, auront du mal à s’en départir.
Desormais au Congo, le prima de l’avoir sur l’être est un facteur qui pousse l’individualisme à considérer le moi comme un bien à faire fructifier, ce qui contraint de surcroît les couches sociales défavorisées à cirer les pompes des dignitaires, si elles veulent se ruer sur les miettes ou sur les os qui tombent des tables des rois.
Et pour éradiquer ces phénomènes d’hystérése aux conséquences pathologiques sociales graves, il faudra plusieurs décennies et beaucoup d’inventivité.

Hasta la victoria siempre !

#Pipal Freddy

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