J’ai peur pour les nouvelles générations, pour tous ces enfants désœuvrés et jetés en pâture, par le régime cruel de Brazzaville.
J’ai peur parce que ces enfants n’ont aucune perspective d’avenir, mais aussi parce que le pouvoir en place les a rendus vils courtisans, vils flatteurs, oisifs et violents.
J’ai peur parce que le quotidien qui leur est proposé, est fait de distraction à ne plus en finir : de danses, de chansons faisant l’apologie de l’argent, du sexe et des fossoyeurs du Congo.
J’ai peur parce que les caisses du trésor public congolais ont été dégarnies, mais aussi parce qu’à fortiori, les jeunes d’aujourd’hui en supporteront les conséquences économiques à venir.
J’ai peur parce qu’avec les taux de chômage et de pauvreté les plus élevés, ces jeunes sont principalement les premières victimes de ces inégalités.
J’ai d’autant plus peur parce que, pour autant, l’action publique au Congo ne permet guère de lutter contre ces inégalités, ni au niveau du système éducatif, ni au niveau des politiques sociales.
Dès lors, le renforcement de ces inégalités débouchera certainement à terme, sur la frustration et la colère, pouvant entraîner une révolte populaire légitime.
J’ai peur parce que pour l’instant, ces inégalités ne peuvent conduire ces jeunes, à proposer une alternative à l’action publique déficiente.
J’ai peur pour cette jeunesse qui ne sait ni lire ni écrire, une jeunesse à qui on a confisqué le savoir, ôté le droit de rêver, et qui se trouve dépourvue de toute structure pouvant lui permettre de se mouvoir socialement.
J’ai peur parce que les anciennes générations, ceux qui par le passé, ont administré les structures de l’État, ne sont plus de ce monde pour certains, et à la retraite pour d’autres.
J’ai d’autant plus peur parce qu’ils s’en vont avec l’expertise et le savoir-faire, laissant derrière eux une administration dans un état de ruine pitoyable.
J’ai peur, parce qu’il faudra reconstruire le Congo, sur les décombres d’un fiasco perpétré, en majeure partie, par les apparatchiks du PCT qui, ont de manière voulue, transformé le Congo en lieu de villégiature, aux excès sans limites.
J’ai aussi peur, parce que la jeunesse congolaise, fait désormais face à une rupture de la loi du progrès générationnel, et qu’il sera difficile pour elle de relever le défi qui lui a été imposé par ses bourreaux légendaires.
J’ai enfin peur, parce que le seul legs qu’on a pu transmettre à cette nouvelle génération est l’inculture.
Oui, j’ai vraiment peur !
Hasta la victoria siempre !
#Pipal Fredy