L’HERITAGE AU MCDDI LE JUGEMENT DU NZOISTE : FUA DIA KANDA

L’HERITAGE AU MCDDI
LE JUGEMENT DU NZOISTE : FUA DIA KANDA
Faisant suite à l’interpellation du Nzoiste, il m’a paru nécessaire de clarifier la situation au
MCDDI. Tout d’abord, avant de parler d’héritier, il faut appréhender le processus d’héritage
car pour être héritier il faut un héritage. Ce principe premier découle de notre nature génique.
« Wa dia fua yika dio », certes. Mais quel héritage fructifier ? En ce qui concerne le MCDDI, il
y a lieu de considérer deux moments :
Le MCDDI historique est celui de la conquête du pouvoir, architecte du pluralisme politique au
Congo dont il a fixé, comme le martelait Bernard KOLELAS, l’axe angulaire de la démocratie.
Ce maçonnisme lui confère la qualité de Père de la Démocratie congolaise. Une rectification
de l’architecture monolithique introduit par le président Fulbert Youlou en son temps mais que
les promoteurs de l’escroquerie révolutionnaire ont vite détourné le principe inhérent : l’unité
nationale.
Le MCDDI post-exil est un appendice du PCT. C’est une coquille vide d’idéologie et qui a
perdu la boussole politique du matswanisme politique incarnée dans la version historique. Il
est aujourd’hui morcelé en DRD, UDH-Yuki et MCDDI-Maison mère. Inutile d’épiloguer sur le
DRD qui n’est qu’une cellule ectoplamisque créée pour diviser la base du MCDDI, mais qui a
échoué dans cette mission. L’analyse développe les deux autres par la suite. Ainsi, ce MCDDI
pluriel représente l’héritage biologique à l’ADN politique modifié.
Cette présente configuration politique persiste du fait de l’espérance de la base politique à un
possible retour au-devant de la scène politique. Cette base a raison car cette situation est
éminemment conjoncturelle, tant qu’existent les forces qui ont prévalu à l’avènement d’un
Congo débarrassé de la puissance tutélaire. Ces forces sont la lame de fond matswaniste.
Ce mouvement pluriel est stérile par essence. Pour le comprendre, il faut analyser son origine.
Le retour d’exil était un moment historique de bascule où : Soit le leader réassumait son statut
de tribun post-Conférence Nationale Souveraine de 1992 ; Soit il reconstruisait le socle de
l’unité nationale disloqué par le coup d’Etat. Ce retour devait être un repositionnement tactique
pour reconquérir les positions perdues sur l’échiquier politique nationale. User de la stratégie
du cheval de Troie ou tout bonnement jouer le rôle de pivot démocratique. Ce ne fut pas le cas
car toute stratégie a été sacrifiée sous l’autel de la paix. L’expliquer davantage dépasserait le
cadre de cette interpellation visant à clarifier l’action des héritiers. Le lecteur intéressé peut
s’enquérir à mon livre « La reconstruction du Congo-Brazzaville : la Synthèse », paru en
2008 chez L’Harmattan, pages 168-173.
Considérons l’héritage avant d’aborder l’action des héritiers. Le leg du père de la démocratie
est à la fois un parti uni à sa mort et une orientation politique. La désunion est postérieure
à sa mort. C’est une conséquence des personnes qui n’ont su faire échec à la stratégie de
Sassou-Nguesso visant à noircir le nom de KOLELAS dans l’opinion et dans la mémoire des
Kongos. L’orientation politique est celle de la paix symbolisée par l’alliance directe MCDDIPCT scellée en 2007. Rappelons que la première alliance, baptisée de socle de l’unité
nationale était sous l’emballage URD-PCT qui a éclaté sous l’effet du coup d’Etat.
Ce double héritage est matérialisé par les deux mouvements issus du lien biologique. Le
MCDDI maison-mère suit le chemin de l’alliance avec le PCT, l’évangile du père qui masque
le renoncement à la lutte politique. L’UDH-Yuki suit la stratégie du cheval de Troie domestiqué
et incapable de chevaucher tant que son tuteur adoptif ne l’aide à progresser. La dépendance
politique illustrée. Cette stratégie a conduit à l’élimination physique de son leader quand le
tuteur s’est senti menacé. Et sa base, instruite de la nature de la relation qui le liait à son père
adoptif n’a pas branché. Parce que politiquement le mouvement est contre nature, sorti (exister
hors) du matswanisme historique.
Le MCDDI canal historique, l’incarnation du matswanisme politique, existe en dehors des deux
mouvements biologiques précités qui se rejoignent au bout du fil tendu par le marionnettiste
de Mpila. Ce canal historique considère le problème du Congo dans sa globalité
cosmogonique pour apporter une réponse adaptée au pays. Pour le moment, il apparaît aux
yeux de l’opinion comme orphelin de leader.
Ainsi, répondant à l’interpellation du Nzoiste « que sont devenus les héritiers des opposants
les plus célèbres du Congo ? », introductivement, convenons-en que pour le MCDDI, cette
question éclaire l’opinion sur le fait que les mouvements biologiques décrits ci-dessus n’ont
pas chacun à leur tête d’héritier politique. Autrement la question ne concernerait pas le MCDDI.
Ensuite, soulignons qu’en politique on hérite la totalité, pas les particules. Le mouvement
historique, MCDDI canal historique, est un tout indissociable : parti et idéologie, car il
représente un idéal unique : l’Etat de droit. Son pendant social est les libertés fondamentales.
Son idéologie politique est la non-violence. Ce mouvement existe par la base et vit hors de
l’échiquier politique configurée dans la conjoncture actuelle en un monolithisme débridé avec
une façade démocratique. L’arène politique sous ELOMBE Sassou-nguesso est un système
qui spolie la légitimité à tout point de vue. Ce système est à abattre. Et la lutte politique, que
d’aucuns ont pensé phagocyter, continue.
Le devoir de l’homme politique, compagnon de lutte d’un leader disparu, est de reprendre le
flambeau. Parce que la lutte est comme un arbre planté dont on n’attend pas récolter le fruit
de son vivant. Autrement c’est de l’égoïsme exacerbé. Le leadership du mouvement historique
est en construction. C’est un processus historique qui ne connait pas de résilience autre que
le destin voué à tout mortel. Cependant, ce processus historique est rémanent.
La rémanence du MCDDI historique est métaphysique et réelle. Le but de ce mouvement n’est
pas de rentrer en conflit avec les mouvements biologiques au dessein de rentier. Le but est
de préserver la base pour, en temps opportun, réunifier le tout et de marcher sur l’axe angulaire
afin de dépressuriser les ventouses de l’anti-république incarné par le régime putschiste.
De la garde prétorienne qui a accompagné Bernard Kokelas pour inhumer sa femme, il en
reste un sur cinq. La lutte continue ! L’heure n’est pas aux discours comme l’avait codifié en
son temps Bernard KOLELAS « politik yi kubidi ! » Parce que désigner un dauphin c’est
l’exposer à la conspiration fatale dans un environnement infecte comme le microcosme
congolais. Que Bernard KOLELAS n’eût pas désigné un dauphin est conforme à la tradition
Kongo. Celui ou celle qui s’en réclamerait est un imposteur. Le successeur est le plus méritant
selon les lois naturelles. C’est la communauté qui reconnaît le mérite. Autrement « wa
kantanana kifumu ntama kondolo bilandi ».
Enfin, le MCDDI en tant qu’idéal est lui-même l’incarnation de l’idéal matswaniste qui l’a
précédé. Ce qui a prévalu à sa création est l’évitement des querelles de leadership qu’aurait
pu engendrer l’exhumation de l’UDDIA ou de l’Amical. De ce fait, l’idéal matswaniste n’est pas
une propriété héritable du MCDDI, mais un idéal que peut incarner tout autre mouvement.
Mais incarner un idéal relève du domaine métaphysique, comparable à l’âme, on ne peut ni la
voler ni la détruire. « Menga ma ngana ! » Ceci pour conclure que : le leadership se construit
seul (en accord avec le triptyque principe, loi, fait), pas dans le brouhaha médiatique.
« Wa kudila va mbongui ! »
NE-MFUMU Madisu-MaBimangu,

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