Marien Ngouabi & éthique
sectarisme politique
L’association MARIEN NGOUABI & ETHIQUE, comme son nom l’indique, devait servir d’outil ou d’instrument de moralisation de la vie politique au sein du PCT et au-delà amener ses membres à corriger les imperfections managériales au niveau national puisque ces derniers occupent hégémoniquement tous les rouages de l’Etat.
Elle a été créée par des membres de ce parti qui se présentent en conservateurs, avec à leur tête le feu Lékoundzou-Iti-Osse-Toumba. Cette association a été inspirée pour avoir le contrôle sur les destinées du pays en agissant sur deux leviers :
Premièrement, la conservation du pouvoir au niveau national. Partant que du postulat suivant lequel Sassou-Nguesso a fait la sale besogne et que son image devenait incompatible avec celui d’un garant de la paix ; et qu’il était temps aux autres de prendre la relève. C’est la rotation interne avec un impact national
Deuxièmement, un vecteur de leadership. Un potentiel pour le parti et aussi pour le pays puisque le PCT continue de se conduire, comme au temps du monopartisme, en un parti-Etat. En somme, Marien Ngouabi & Ethique s’affirme pour servir d’une part d’intelligence stratégique dans ce parti contre les membres inféodés au clan d’Oyo.
D’autre part, servir d’outil de ralliement pour mettre en minorité le clan d’Oyo mais aussi amadouer Sassou pour l’amener à accepter son remplacement tout en conservant les acquis d’un certain pouvoir du nord.
Ces deux leviers explicités, examinons maintenant les deux éléments essentiels qui composent la dénomination de cette association.
Tout d’abord, Marien Ngouabi, représente une sorte de totem qui épouvante Sassou-Nguesso. L’évocation du nom de son mentor est synonyme de fantôme. Lui qui prétendait être le fidèle continuateur de l’œuvre de Marien Ngouabi a complètement zappé son existence.
Il a subtilisé son corps momifié pour l’amener où nul le sait. Ngouabi avait une fibre nationale.
Et lorsque sa politique a pris une quadrature républicaine Sassou et son complice Lékoundzou l’ont assassiné. La hantise d’Elombé Sassou sur ce totem est légendaire. Il pique une peur bleue et une colère rouge à l’évocation du nom de Ngouabi. Il a instauré une loi de l’omerta dans les sociologies du nord, en le désignant comme l’homme qui voulait remettre le pouvoir au Sud.
C’est dire combien l’encéphale d’élombé Sassou est hémisphériquement bicéphale. Une partie consacrée à l’entretien de sa terreur sur l’hémisphère nord. L’autre sur la stratégie de soumission des sociologies de l’hémisphère sud à son autorité.
Ensuite, l’Ethique représente un code moral pour combattre les anti-valeurs, en l’occurrence au sein du PCT, et au-delà servir d’instrument interne de culture de la vertu comparable à la moralisation de la vie publique chère à Bernard Kolélas.
Au-delà de ces deux concepts, l’analyse suivante démontre la faillite de cette association dans le rôle qu’elle s’était attribué au sein du PCT, et par conséquent, expose le sectarisme de cette association.
Retenons d’abord que le mouvement interne qui pilote cette association est le courant conservateur du PCT.
Dès lors, le néophyte qui penserait à une défense d’un idéal républicain traditionnel ou des pratiques vertueuses, serait bien aux antipodes de la réalité que prétendait conserver ce courant.
Un parti, en tant qu’idéal politique, est constitué d’idéologie et de leader. Seul héritage politique immatériel dont peut se prévaloir un parti pour exister dans l’espace et le temps. L’idéologie est la vision sociétale et du monde que le parti prône, cultive et projette pour transformer son environnement et séduire le corps social d’adhérer à son projet. Le leader est l’entité physique qui incarne la force métaphysique de l’idéologie au sein de l’organisation.
C’est cette personne capable de drainer les foules par son action et d’influencer le cours de l’histoire dans son environnement. L’analyse a posteriori montre que ces deux dimensions du courant conservateur du PCT, telles des denrées périssables, se sont évanouies, ne laissant aucune cendre dont tout sphinx pourrait renaître.
En effet, en tant que courant idéologique, MARIEN NGOUABI & ETHIQUE a échoué dans l’idée même d’ériger une éthique dans le parti. Le PCT n’est pas moralisable, ni sur le plan culturel, ni pour le rendre républicain. S’il existait la moindre fenêtre d’opportunité dans ce sens, l’idée aurait fait son chemin pour atteindre une adhésion numérique conséquente qui aurait pu redresser la décadence morale des membres de ce parti.
Car il est incompréhensible que devant autant de contrefaçon, autant de contresens managérial, autant de calamités, le parti-Etat continue insouciante à évoluer et à agir sans se remettre en cause.
En tant que levier d’action pour le leadership, MARIEN NGOUABI & ETHIQUE a lamentablement échoué en personnifiant la lutte intestine au PCT. La violence qui caractérise les mentalités au sein de ce parti s’est abattue sur les agitateurs de l’épouvantail totémique.
Ces derniers n’ont eu d’autres choix que de s’exiler pour certains qui ont eu la promptitude de se mettre à l’abri ; pour d’autres, les naïfs comptant sur l’amitié de 30 ans, la neutralisation politique les a brisés physiquement sans possibilité future de se relever. Mais soumis, à l’omerta et au culte de la personnalité, ce parti a retrouvé le cours d’un long fleuve tranquille où, chacun sait, les carnassiers aquatiques grouillent les fonds.
Certes Marien Ngouabi est un puissant totem aux yeux de Elombé Sassou qui s’est empressé de faire disparaître son corps et d’effacer toute référence de la mémoire des générations post Conférence Nationale Souveraine.
Mais les promoteurs de ce totem ont manqué de stratégie pour entretenir ce courant.
La neutralisation physique du sieur Lékoundzou a été un signal si fort que ses partisans et le PCT ont été frappé de sidération menant à l’Omerta collectif. Depuis lors, la réalité ressemble à un dessert idéologique incapable d’infléchir l’inexemplarité du PCT et de son chef sur la gestion du pays.
Comme si rien n’avait existé et que tout est normal. Une idée tuée dans l’œuf comme l’orientation politique de Ngouabi étouffée dans la pièce tragique du Mistral en ce 18 Mars 1977.
Sans cendre point de sphinx. Marien Ngouabi & Ethique reste sans doute une association non dissolue, mais l’idée qu’elle incarnait est bien morte, incinérée sur l’autel de l’Omerta et du pouvoir du nord qui ruisselle tel ce long fleuve emportant cendres et consciences. Elle démontre par ce fait qu’elle n’est pas une association d’utilité nationale. Son sectarisme est le plus crasseux mépris fait à la république.
Le NZOISME
Jamais de résilience, une rémanence continue !