Les élections législatives et locales, fixées au 10 juillet, ont planté le décor d’une multiplication des formes sous lesquelles, le passage de témoin entre générations se décline au sein de l’univers politique congolais.
Si jadis, au Congo, le rôle d’un père était de transmettre son honneur ; avec la responsabilité d’inculquer la moralité et le sens des responsabilités à ses enfants, il est à relever que ce principe structurant de la famille, est depuis tombé en désuétude, dans ce petit pays d’à peine 5 millions d’habitants, où l’on assiste atterré à la primauté de l’avoir sur l’être.
Désormais, le renouvellement de la classe politique congolaise, se fait sous l’égide de la consanguinité, voire de la parentalité, et ce, au détriment de la hiérarchie sociale, fondée sur le mérite individuel.
En effet, la dernière nomination de Denis Christel Sassou-Nguesso, au poste de ministre de la coopération internationale et de la promotion du partenariat public-privé, avait été une manière, pour le chef de l’État congolais, de préparer l’opinion congolaise à une possible succession de son fils bien-aimé, à la magistrature suprême.
À ce titre, les candidatures au scrutin du 10 juillet, des fils et neveux de certains caciques du pouvoir de Brazzaville, tels que : Denis Sassou-Nguesso, Pierre Mabiala, Florent Ntsiba, Edgar Nguesso, Isidore Mvouba, est une manière de s’inscrire dans la continuité du labyrinthe initié par l’inamovible chef de l’État congolais.
Un procédé moins subtil, afin de pérenniser ce régime devenu avec le temps, le pire cauchemar de la grande majorité des congolais, qui n’est pas prête à se débarrasser des dynasties familiales de fortune, montées en épingle par l’inusable et permanent président congolais.
Cette nouvelle recette, aux odeurs de canalisations, laisse entendre la petite musique qui sous-tend l’idée que ces enfants, nés pour la plupart avec une cuillère d’argent dans la bouche, ne savent rien faire d’autre que la politique, la faute au manque de formation et d’expertise, dans les domaines autres que celui de la politique.
Desormais , le congolais lambda, mis hors-jeu par la violence de ce système de passerelle, lié à la consanguinité, assiste désemparé, à cette humiliation historique, sans avoir la capacité et les moyens de contester ces méthodes asphyxiantes.
Ceci dit, après avoir subi de plein fouet, et pendant des décennies, l’incompétence et la gabegie des pères, les congolais devront subir pour les années à venir, la loi des fils, en continuant malgré eux, d’arborer les tee-shirt aux effigies de leurs bourreaux.
Les nouvelles générations auront donc un grand défi à relever, face à cette mafia civilisationnelle, aux tentacules mortifères.
Hasta la victoria siempre !
#Pipal