*Élections factices et Tribalisme au Congo-Brazzaville : Léonidas Mottom ne déroge pas à la notion* *d’ethnocentricité* .

 

        Entre tribalisme au sommet de l’État, et instrumentalisation des populations rendues vulnérables, par un système politico-pernicieux, les élections législatives au Congo ont une fois de plus révélé les larves d’un tribalisme de plus en plus structurel.
        Dans une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, l’ancien ministre de la culture et des arts, *Léonidas Mottom*, candidat à la députation dans la région de la Sangha, s’est donné en spectacle devant un auditoire captivé, à l’image des prosélytes admiratifs d’un gourou en pleine transe hypnotique, en train de conjurer le mauvais sort susceptible de s’abattre sur la Sangha.
        Cette scène grotesque et violente, n’a fait que confirmé la pratique d’un tribalisme exacerbé, usité de manière décomplexée, par l’ensemble de la classe politique congolaise, coupable d’avoir instrumentalisé l’ethnie à des fins électoralistes.
         *De ce fait, Léonidas Mottom ne fait donc pas entorse à la règle.*
         » _Notre terre est sacrée, chacun chez soi_ « , affirmait le candidat d’une des 9 circonscriptions de la Sangha, dans une irritation envoûtante et révélatrice d’un tribalisme porté au pinacle, par les fonctionnaires de la politique au Congo.
        Cette colère assassine s’expliquerait, semble-t-il, par la présence des Niboleks Bembé du Niari, tels des intrus, dans cette partie du nord Congo, venus candidater à la députation, dans un fief qui reviendrait ipso facto au seul PCT.
         » _Vous, habitants de notre région_  » renchérit-il  » _auriez-vous eu le courage d’aller vous présenter à Dolisie ou à Mouyondzi_  » ?
Questionne le  » *sextapologue* » Mottom, « non », répond la foule en liesse, manipulée par celui qui a souvent fait parler de lui sur les réseaux sociaux, via des vidéos exhibant sa masculinité à qui veut la voir.
        En effet, les intrus Bembé ont certainement cru que le cas *Aimé Emmanuel Yoka*, oncle de Denis Sassou-Nguesso, aurait pu faire jurisprudence, lui qui s’était arrogé le droit de se faire élire à Vindza, l’ancien fief lari du révérend pasteur Ntumi.
        C’était sans compter sur la fatalité instituée par le pouvoir d’Oyo, dans un pays où tous les citoyens n’ont pas les mêmes droits, où fatalement Emmanuel Yoka est un citoyen à part et différent des autres.
        Léonidas Mottom se fera-t-il admonester par ses maîtres à penser, ou recevra-t-il des éloges, de la part de ceux-là même qui ont fait du régionalisme, leur principal fonds de commerce, dans la course au pouvoir ?
        Désormais, le Congo-Brazzaville est un État fédéral, dans lequel des entités territoriales ethniques sont dirigées par des traditionnels chefs politiques, au grand dam des populations, qui nourrissent désormais une forme d’altérité liée à des différences ethniques et culturelles.
        Finalement, à quoi bon organiser ces parodies d’élections tribalisées, d’autant plus que les résultats définitifs de ces simulacres saugrenus sont d’ores et déjà connus ?
        Et si les congolais pouvaient un jour se ressaisir, et se résigner au sort que leur ont réservé leurs meurtriers légendaires ?
Hasta la victoria siempre !

#Pipal

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