Dans un discours rétrograde, Léonidas Mottom, deuxième questeur à l’assemblée nationale, a comme certains de ses aînés, brisé l’omerta par un acte incongru, révélant à tue-tête la loi du silence coupable, et dévoilant ainsi le tribalisme systémique, institué par le pouvoir d’Oyo, depuis maintenant plusieurs décennies.
Désormais, le régionalisme structurel instauré au sommet de « l’État congolais » est plus qu’une évidence, et ne fait plus l’ombre d’aucun doute.
En effet, dans un discours préconçu, sans détours, et sans langue de bois, le ressortissant de la Sangha a exprimé son hostilité à l’égard des candidats de la Bouenza et du Niari, intimant l’ordre à ses électeurs, de ne pas exprimer leur suffrage en faveur de ces derniers, au seul motif qu’ils ne sont pas originaires de la Sangha.
Rappelons que dans un passé récent, d’autres responsables politiques n’y étaient pas allés avec le dos de la cuillère, en se faisant remarquer par des phrases culte qui ont imprimé les imaginaires, et renforcé les particularismes régionaux.
Norbert DABIRA, par exemple se faisait du souci au sujet des lendemains du seul peuple mbochi en s’adressant Nianga Mbouala , se demandant, je cite : « quel sera l’avenir des mbochi, après le départ de Sassou-Nguesso ».
Jean-Dominique Okemba, à son tour, se vantait du mérite de posséder le pouvoir, lorsqu’il disait, je cite : « le pouvoir est au nord, nous sommes là pour protéger le pouvoir. Pis, « lorsque nous avons brûlé le Pool, ils n’ont rien fait, le ciel n’est pas tombé ».
Dans un passé lointain, Jacques Okoko, lors du procès, du feu président Marien Ngouabi, s’indignait déjà de la présence des téké dans la sphère politique congolaise, par une phrase restée dans les annales de l’histoire tribale du Congo, je paraphrase : « même les téké veulent prendre le pouvoir « .
Cette élucubration de cet ancien juge et avocat de fortune, était non seulement synonyme de mépris vis-à-vis de la tribu téké, mais aussi une manière de rappeler à tous que, le pouvoir est l’apanage de la tribu mbochi, et que l’accession au pouvoir des présidents, Fulbert Youlou, et, Alphonse Massamba Débat, n’était qu’un accident historique qui ne pourra plus jamais advenir.
C’est dire que la sortie de Léonidas Mottom, pendant son discours de conscientisation de l’électorat de la Sangha, telle une profession de foi, s’inscrit bel et bien dans l’ère du temps.
En l’espèce, le congolais lambda n’a donc rien appris de cet énième épisode, qui n’est autre que la fin de la course de l’eau fluviale dans une mer ethnicisée, à savoir « l’État congolais » qui en est le principal réceptacle.
Donc, l’invalidation de la candidature de l’ancien ministre éphémère de la culture et des arts, par la commission nationale électorale indépendante (CNEI), sous la demande du gouvernement congolais, n’est qu’un coup d’épée dans l’eau qui ne produira aucun effet.
Cependant, endiguer le phénomène du tribalisme au sommet de « l’État congolais », sera certainement un acte politique majeur et historique, au regard de l’ethnicisation de l’armée dite « républicaine », et de la régionalisation de la quasi-totalité des institutions étatiques et parapubliques.
Enfin, au nom d’un ethnocentrisme émancipé, devrait-on continuer à extraire le pétrole qui sort des terres du Kouilou, pour payer les fonctionnaires du nord au sud du Congo ?
Les terres arables du Pool cédées aux Rwandais, pour renflouer les poches des dignitaires mbochi, ne doivent-elles pas revenir aux seules populations kongo du Pool ?
Accusés, répondez !
Hasta la victoria siempre !
#Pipal NGUVU YA NGABADZOKO