Disons-le, le régime de Brazzaville n’a jamais envisagé, ni rêvé d’un monde idéal, pour les congolais, de manière à le faire advenir dans un temps historique.
Face à une prépondérance des temporalités de courts termes, il y a un aveuglement de cette puissance d’agir, de la part de ceux qui s’enivrent de cette puissance destructrice.
*Nous sommes donc face à une crise des finalités,* en ce sens qu’il manque à nos populations de la sagesse, afin de contrebalancer ce pouvoir, par des outils, et par une réelle capacité d’agir.
En effet, ceux qui dirigent et qui exercent leur domination sur un peuple affamé, bâillonné et vulnérable, ne sont pas sensibles à des discours éthiques et moraux.
*Il faut que le peuple mène des luttes émancipées,* qu’il s’organise et impose sa dignité et son humanité, dans des contextes divers.
On ne s’attend pas à une quelconque sagesse de la part de ceux qui oppriment, parce qu’ils n’ont pas le pouvoir de la prise de conscience, et parce qu’ils ne sont convaincus en aucun cas par des arguments rationnels, ou par des arguments de sagesse.
Et même si nous sommes dans un monde de violence et d’asservissement, le peuple congolais ne doit pas se résigner à cet état de fait, il doit le réprouver du point de vue de l’éthique.
*Il est temps pour les congolais de comprendre qu’on ne se libère de l’oppression que par la lutte,* et qu’il y a fondamentalement un travail d’émancipation à faire, de manière à pouvoir s’émanciper de toutes formes de domination.
*_Il faut donc imposer un rapport de force._*
Plus les masses et les groupes humains sont éduqués et instruits, plus ils sont conscients de leurs droits, *plus ils sont à même de dire non à toutes formes de parodies d’élections qui, ne changent pas* *leurs conditions d’existence,* et sont donc capables de renverser le rapport de force.
Il est vrai que ceux qui détiennent le pouvoir et qui en jouissent, ne changent pas d’avis par des arguments de prise de conscience, cela se serait vu dans le cours de l’histoire.
*Une dictature ne renonce que lorsqu’elle est contrainte*, en effet, toutes les grandes émancipations qui ont eu lieu le démontre : la traite négrière, par exemple, n’a pas pris fin par un geste philanthropique, mais par le fait des révoltes.
Le savoir est donc un outil de libération et d’émancipation, il influence l’ordre politique, économique et social, tout en influant sur les subjectivités.
Le Congo a besoin de voir son système éducatif restauré, s’il veut effectuer des révolutions épistémologiques, qui vont induire des révolutions politiques.
*Dans cette lutte, la littérature est de ce point de vue, le lieu de production des imaginaires,* le lieu où l’on fait advenir dans le réel les utopies actives, l’endroit où l’on fait communauté pour lutter contre le régime de la pluralité des humanités, et de toutes sortes de disparités sociales, où l’on se rencontre par effet de miroir, et par résonance.
*La liberté d’expression, si elle n’est pas réprimée, peut être un levier capable de restituer* *la réalité des congolais,* dans ce qu’elle a de plus brute et abrupte, elle peut envisager des modèles de sociétés qui n’existent pas dans l’imaginaire de l’homme politique congolais, de manière à les faire poindre dans le temps de l’histoire.
*Oui, parce que la coercition perdure,* et l’argent public détourné, par ceux qui détiennent le pouvoir, pour financer un train de vie de plus en plus dispendieux, contraste avec la pauvreté mentale et matérielle des populations opprimées.
Sauf si nous voulons croiser les bras, et considérer que la dystopie sera éternelle.
Hasta la victoria siempre !
#Pipal Freddy Nguvu ya ngabandzoko