Sauvetage de l’empire colonial France Emmanuel Macron en Captain Europa

Sauvetage de l’empire colonial France

Emmanuel Macron en Captain Europa

Un mois après la visite du souverain pontife à Kinshasa, l’héritier de l’empire France en déliquescence foule à son tour la terre des Kongo dans le but de négocier la prolongation de sa présence militaire en Afrique à partir des pays gérés par des potentats endo colons. Ce déplacement et l’objet alertent sur l’état d’affolement généralisé du microcosme français après l’expulsion de l’armée française des pays du Sahel.

En effet, la géopolitique française qui a perdu de son influence d’antan mise sur ce pré-carré pour rebondir. Consciente de sa faillite dans le Sahel et de plus d’un demi-siècle de fourvoiement dans ses relations avec les pays africains, la France espère présenter aux Etats voyous du pré-carré un nouvel emballage de la colonisation : le soutien inconditionnel pour le maintien au pouvoir en dépit de l’impopularité des régimes locaux, avec un léger bémol pour le cas de l’Angola.

Dès lors, quels enseignements peut-on tirer de l’excursion d’Emmanuel Macron en terres Kongo. Naturellement, cette excursion, dont le pape François a balisé spirituellement le chemin, est riche en enseignements pour des considérations de forme.

Premier enseignement, la France en déserrance géopolitique après son avoir été délogée du Sahel, cherche vaille que vaille à réimplanter ses ventouses en Afrique par le renforcement de sa présence militaire dans l’espace qui jadis constituait sa zone d’influence, son arrière-cour, son pré-carré. Le choix des quatre pays de la zone, comme points d’appui, est révélateur de la panique générale qui habite l’Elysée.

Deuxième enseignement, la France se plie à satisfaire les désidératas des régimes locaux pour leur maintien, pourvu qu’elle gagne davantage en s’imbriquant intimement dans l’appareil sécuritaire de ses régimes. L’imbrication intime est bien un concept d’Emmanuel Macron qui dévoile ses intentions, sa vision géopolitique pour sortir de la déserrance.

Troisième enseignement, l’Afrique centrale est le maillon faible politique par rapport à l’Afrique de l’Ouest. Les peuples d’Afrique centrale sont en état de léthargie et d’effacement qui les laissent impassibles devant la menace néo-colonialiste qui pèse sur notre continent, au moment où l’ingrate France est impuissante devant la poussée panafricaniste. La palme d’honneur revient à la jeunesse Kinoise qui s’est illustrée en affichant son hostilité à l’endroit d’Emmanuel Macron obligé d’l’instrumentaliser un artiste musicien local pour l’image d’un bain de foule opposable aux manifestations de rejet de Bamako, Niamey et Ouagadougou. Ce mini clip politico-musical n’a d’ailleurs rien apporté ni rien changé à la donne. Le rejet de la France reste manifeste.

Dans le fond, toute négociation suppose des contreparties pour parvenir à une convergence. Quelles contreparties la France peut-elle promettre aux chefs des Etats voyous du Gabon, des deux Congo et d’Angola ?

  • Le Gabon est dirigé par la famille Bongo dont l’héritier du trône, dans la culture françafricaine, présente une capacité motrice diminuée et ipso facto des facultés mentales déficientes. C’est une situation où l’appui français de prolonger ce régime agonisant agréerait les dignitaires ceinturant le pouvoir au Gabon.

  • Le Congo-Brazzaville est une dictature criminelle et hégémonique portée à bout de bras par la France qui l’a installé au prix d’un coup d’Etat sanglant de plus de 25000 morts, suivi d’un génocide au Pool. Le chef de ce régime putschiste, Denis Sassou-Nguesso caresse le rêve d’une succession dynastique. En dépit de sa putréfaction avancée, l’unique contrepartie qu’il présente à la France est le soutien à son rejeton décrié et poursuivi au niveau international pour détournements et corruption aggravée. Cette corde sensible est la faiblesse incontestable de Sassou sur laquelle Macron espère tirer avantage. L’occasion est inespérée pour la France.

  • Le Congo-Kinshasa est dirigé par un imposteur, Félix Tshisekedi, qui parcourt le monde à la quête d’un second mandat. Il est prêt à vendre son pays à tout offrant qui lui assurerait d’atteindre de cet objectif. La cession des minerais du pays aux américains participe à cette course éperdue pour le second mandat, son point faible exploitable par la France. La perte de territoires dans l’Est, l’occupation rwandaise et les millions de morts de la RDC ne sont pas ses préoccupations. Voilà une bien triste réalité où la MONUSCO se renforcerait.

  • Pour l’Angola, il n’y a l’ombre d’aucun doute. L’étape de l’Angola dans ce périple vise à neutraliser ce pays face à une éventuelle présence militaire française imbriquée intimement avec les armées des trois autres pays. Inévitablement, pareille situation ne pourrait être perçue que dans sa réalité d’entreprise néocoloniale qui menacerait la région. L’Angola est la seule puissance patriotique dont l’armée pourrait réagir souverainement contre cette entreprise. Raison pour laquelle, monsieur Macron a visité ce pays pour obtenir sa neutralité. C’est une précaution colonialiste tactique qui interpelle sur ce que le président Joao Lourenço y gagne personnellement si d’aventure il succombait à la ruse de Macron qui ouvrirait une brèche dans le combat pour la souveraineté des peuples africains où le gain personnel n’a pas sa place dans le cœur de d’authentiques dirigeants nationalistes.

Comme cela transparaît, tous ces obligés de la France ont chacun, à titre personnel, un intérêt qui les place devant une grande tentation. La résilience est très ténue. Emmanuel Macron le sait et il veut en profiter. D’autant plus que le Chef de l’Occident, le pontife François a balisé le terrain pour cette cause.

La ruse, la religion puis la force ont toujours été des leviers de la pénétration des pouvoirs africains impériaux démembrés au 19 e siècle. Cette procession pontificale et macronienne obéit à la même logique. Le missionnaire précède l’asservissement. L’occident n’a pas changé de stratégie pour envahir l’Afrique et soumettre les africains. Sa présence militaire signifierait que toute évolution interne devra être validée par la France et l’Occident.

Le Mouvement de Défense des Terres Bantu demande aux africains, et plus particulièrement au président Joao Lourenço, de ne pas céder aux promesses du néo-colonisateur Macron. Lui, prétend n’avoir pas connu la colonisation. Mais il s’accommode moralement très bien de l’héritage impérial dont il espère prolonger l’œuvre. Tant les avantages sont nombreux pour les intérêts français exclusifs.

Quant aux hommes politiques du Congo-Brazzaville, ils ont montré leur carence par rapport à la réalité politique africaine. Ces derniers s’arriment encore à la France pour espérer remplacer Sassou-Nguesso au pouvoir. Raison pour laquelle ils pratiquent une diplomatie de mendicité et de lâcheté en se confiant, sans conférence de presse ni mémorandum public, à l’ambassadeur de France au Congo et aux officines françaises à l’étranger. L’agenda serré du locataire de l’Elysée n’explique pas l’incapacité à décrocher un rendez-vous avec ce dernier. Ce qui aurait permis à minima d’évaluer l’éventuel l’intérêt que leur accorde la France, mais aussi d’être crédible vis-à-vis de l’opinion. Comble du mépris, ils ont été ignorés. Ce qui traduit leur insignifiance par la France. Pire, ils ont reçu l’injonction de ne point perturber le séjour de l’hôte blanc.

En fin de compte, les carriéristes de la politique au Congo sont inutiles pour le peuple qui cherche à se défaire de ce régime inhumain. La lame de fond panafricaniste est là pour le leur rappeler au moment clé de l’histoire. Tout régime déphasé de son peuple sera balayé. Cette issue est une fatalité pour les endo-colons. Sassou-Nguesso qui ne dispose d’aucune légitimité intérieure le sait. Qu’il cherche à s’agripper à l’impérialisme français ne lui servira pas de bouée de sauvetage. L’impérialisme occidental reste indésirable partout en Afrique.

Fait à Paris, le 6 Mars 2023

Pour le Mouvement de Défense des Terres Bantu

Le Représentant

Partager :