Les manœuvres du régime ethno tribal de Brazzaville
À défaut de briller par l’excellence et de tripatouiller une énième fois sa constitution, Dénis Sassou-Nguesso prend l’initiative politique de berner les Congolais en théâtralisant son éviction à travers son fils. Malgré une image internationale maculée de crimes de corruption et de détournements, le grabataire de Mpila assure à son fils l’omnipotence dans les institutions.
Les naïfs croiront à une perte de main du fossoyeur de la république qui petit à petit est entrain d’être mise à l’écart sans s’en apercevoir. Au fond, c’est une tactique purement politique.
En effet, le décret du 2023-78 du 6 mars 2023, portant création du Comité National de coordination de la coopération internationale, signé du premier ministre du régime de Brazzaville appelle naturellement à des remarques de forme et de fond.
Remarques de forme :
Premièrement, la composition de ce comité regroupe des membres du gouvernement en activité. En principe, ce genre de structure s’appelle une Commission Interministérielle dès lors qu’elle regroupe différentes compétences ministérielles. Cette commission est une structure ponctuelle justifiée par la nécessité d’agir en regroupant la compétence dans une task force dans le souci d’efficacité et de diligence.
Cependant, contrairement aux raisons qui dictent la création d’une commission interministérielle, on observe que le régime s’est forgé un comité, une structure de nature permanente, dont la durée est certainement concomitante au mandat de l’instance qui l’a créé. C’est ni plus ni moins qu’une surcharge dans l’architecture d’un gouvernement qui peine déjà à résoudre les problèmes socio-politiques des Congolais. Il est difficile de concevoir l’imbrication au sein d’un même ensemble qu’un comité ait une prééminence sur la politique de coopération. Par le pouvoir attribué au comité d’orienter la coopération, le premier ministre a nul doute voulu donner l’alerte que son ministre de Coopération est indiscutablement carent. Que n’eusse été la filiation avec le grabataire de MPila, il l’aurait foutu à la porte s’il en avait le pouvoir.
Deuxièmement, ce comité constitue un double emploi par sa composition. Non seulement il alourdit l’architecture gouvernemental et rend confus sa compréhension ; Mais aussi, Le régime étale à cet effet sa culture budgétivore. Il expose au grand jour la carence des conseillers du ministre à la coopération qui n’ont plus de raison d’exister.
Remarques sur le fond :
Premièrement, la budgétisation de ce comité est injustifiée. Pourquoi rémunérer doublement des individus déjà payés pour le même travail. Le travail au ministère de la coopération serait-il différent de celui à la présidence du Comité ? La même interrogation s’applique à tous les membres inscrits dans ce décret dès lors qu’ils le sont à titre institutionnel.
Deuxièmement, comme on est en politique et que règne au Congo les manœuvres de succession, il est logique de penser que ce comité est un gouvernement parallèle. En clair c’est une phagocytose destinée à ingérer l’exécutif du régime, mais aussi à confisquer le pouvoir pour éviter le changement de régime.
En conclusion :
Ce comité présenté comme un Think-Tank n’apporte pas de valeur ajoutée à l’exécutif de ce régime. Son impact sur l’action gouvernementale est discutable. Ni efficace, ni performant, il cherche plutôt à masquer la carence du ministre de la Coopération obligé de recourir à une intelligence d’appoint pour espérer performer au sein de l’exécutif du régime. Mais c’est une tromperie qui ne passe pas. Ses prouesses sont indélébilement gravées dans la conscience historique du pays qui reconnait en lui le traitre sacrificateur des terres bantu.
Ce comité qui existe hors du cadre institutionnel du régime est une structure bâtarde illégitime. Ses membres, des institutionnels du gouvernement, se sont fourvoyés dans une confusion de rôle, une anarchie au sein de l’exécutif du régime. Quant à son chef, pressé de remplacer le père, il opère un hold-up ayant tous les traits caractéristiques d’un parricide prémédité ou consenti. Si ce dernier avait des capacités à hauteur de ses ambitions confectionnées par le père, qu’il se tienne à l’écart du changement de régime à venir puis se présenter dans un Congo et dans un climat autre que celui de nature successorale. Parce que le pays n’est pas un patrimoine familial qu’on hérite ; mais une terre consubstantielle à l’existence du pays et qu’on ne cède pas quelle que soit l’offre.
Enfin, ANGWALIMA (autrement dit voleur dans la mémoire collective) ne reflète pas l’image du politique que les Congolais veulent pour leur pays. Son mentor a créé cette structure pour en faire une campagne de promotion individuelle. C’est à dire un incubateur de légitimité et un starting block pour devancer les concurrents. A travers ce comité, stratégiquement c’est un appel d’air au parrainage lobbyiste international pour se faire adouber. Une attitude et un comportement hautement incompatibles avec le mouvement panafricaniste qui définit la légitimité fondée sur la symbiose entre les gouvernants et le peuple pour l’affirmation d’une souveraineté authentique et entière.
Fait à Paris, le 15 mars 2023
Pour le Mouvement de Défense des Terres Bantu
Le Représentant