KIMOKO
Selon les enseignements du Ngudi Nganga
Mbuta Massengo Mbemba
Brazzaville, le 26 mars 2023,
LA CROISÉE DES CHEMINS
« WA ZIMBAKANA NZILA KALA A MA AMBU »
MAMA, TATA, il est dit en kongo, « MBEMBO MU MBEMBO », autrement dit en français, « à chacun sa langue ».
Les vaincus racontent l’histoire, les vainqueurs l’écrivent. N’étant pas historien, permettez-moi de raisonner en tant que Ngudi Nganga. J’ai des rêves à vivre, mais pas des femmes ou des hommes à impressionner.
En effet, si tu te perds, repars à la croisée des chemins, disaient les ancêtres. Mais comment une personne est-elle capable de retrouver son chemin ?
Cela peut paraître absurde à un moment où l’on raisonne de façons aussi différentes les uns, les unes, et les autres.
Mais cela prend un autre sens au fur et à mesure de son implication pour la cause.
Pourquoi apprendre à se connaître, à connaître les autres et à connaitre l’humanité ? C’est à la croisée des chemins vers soi, vers les autres et vers le monde qui nous entoure que se trouve le sens.
Mettre la tradition en action, c’est exalter, dans la dimension spirituelle, les valeurs morales indispensables à l’équilibre, à la paix, à l’amour et à la joie de vivre. C’est cela l’art de suivre les traces de Mfumu Matsoua, autrement dit, le matsouanisme.
Parlons-en, aujourd’hui, à la croisée des chemins. Qu’en-est-il de cet art ?
Toute personne qui, par la conversion, croit en Mfumu Matsoua comme envoyé de Nzambi a Mpungu Tulendo, comme messie, fructifie l’héritage de celles, et ceux, qui se sont battus pour la libération des peuples opprimés, c’est aussi cela le matsouanisme.
La mystique spirituelle a toujours existé, on parlait plutôt des communautés autochtones traditionnelles couramment appelées en Kongo « DIBUNDU DIA BISI NSI ». Le matsouanisme est né après la disparition de Mfumu Matsoua. C’est aussi cela le matsouanisme.
Quiconque veut suivre Mfumu Matsoua, et ne hait pas sa femme et ses enfants, sa mère, ses frères et ses sœurs, et même sa propre vie, n’est pas digne. D’où l’étiquette des femmes et des hommes intègres ayant une foi ferme et inébranlable. C’est aussi cela le matsouanisme.
Qu’en-est-il de l’amicale et des amicalistes ?
En parlant de Mfumu Matsoua, c’est un membre de l’Association Amicale, ou Mikale, créée le 21 juillet 1926 à Paris, par Mfumu Matsoua. Le but est de secourir par des aides et des conseils d’ordre administratif, juridique et fiscal ses membres. C’est cela l’AMICALE.
MAMA, TATA, on ne sait pas exactement ce qui dans la marche l’emporte entre l’astreinte au sol et de la liberté du mouvement.
« Les vaincus racontent l’histoire, les vainqueurs l’écrivent » Page 2 sur 4
Enregistrée sous le n° O4O / O16 / MIDDL / DGAT / DER / SAG du 3O septembre 2O16 Publiée au Journal Officiel de la République du Congo sous le n° 46 du Jeudi 17 Novembre 2O16 Siège social : 12, 14 Rue Nkouka Batéké – Bacongo, Brazzaville / République du Congo
Il faudrait que l’humanité gravisse un nouvel échelon de civilisation. Croire que nous sommes capables d’œuvrer chacune ou chacun à l’épanouissement de tous les êtres vivants sur cette terre de nos ancêtres ; s’attacher à construire des relations justes à soi-même, aux autres et à l’humanité. C’est aussi cela le matsouanisme.
Les règles sociales, sont considérées comme étant applicables au comportement et à la pensée, mais rarement aux émotions ou aux sentiments.
MAMA, TATA, souviens toi qu’une émotion est entre autres le fruit d’une coopération entre le corps et une image, une pensée ou un souvenir.
Il n’est pas nécessaire d’accepter Mfumu Matsoua messie, cependant parler de Mfumu Matsoua glorifierait Nzambi A Mpungu Tulendo puisqu’il ne parle que de l’égalité des peuples, de l’équité et de la justice.
MAMA, TATA, souviens toi que l’expression « la croisée des chemins » est utilisée pour désigner un point d’intersection, un lieu où des chemins se croisent ; c’est évoquer un moment où une personne doit se remettre en question ; en effet, tout est symbole.
A la croisée des chemins, il faut une bonne dose de sang-froid, de la sagesse et un esprit ouvert car la vie est une longue route où tu rencontreras des plantes à épines.
La croisée des chemins devient le principe du choix conscient, « conscience des liens que l’on se crée au fil des expériences qui se tissent », pour mieux s’impliquer et y retirer les leçons bénéfiques à la lumière de ses propres besoins afin de se tourner vers Nzambi A Mpungu Tulendo qui est amour. L’amour dans toute sa diversité et sa multiplicité dans un commun effort au bien de l’humanité. C’est aussi cela le matsouanisme.
MAMA, TATA, celui qui détruit la vie des autres par le mensonge, verra sa vie être détruite par la vérité.
Notre rôle est de comprendre, d’apprendre, le langage qui nous permettrait à toutes ou à tous, de nous comprendre à nouveau dans une seule langue. Notre compréhension prendra corps au travers de ces éléments authentiques, qui nous ont été légués, afin de renouveler moralement et spirituellement notre état sur les plans :
Sur le « PLAN MATERIEL », il est dit en kongo, « BIMA BIA NZA », ou « ce qui est en rapport à la chair, au monde terrestre ».
La terre elle-même symbolise la régénération, elle a le pouvoir de faire naître, créer et recréer. Chacune et chacun doit surmonter l’égoïsme et tendre vers la sécurité, la serviabilité. Cette immersion au travers de ses propres entrailles est le moyen de puiser au plus profond de soi.
« DINGALALA WA FUNDISA MUTIMA AKU », autrement dit en français, « MAMA, TATA, écoute ton cœur intérieur ». C’est aussi cela le matsouanisme.
« Les vaincus racontent l’histoire, les vainqueurs l’écrivent » Page 3 sur 4
Enregistrée sous le n° O4O / O16 / MIDDL / DGAT / DER / SAG du 3O septembre 2O16 Publiée au Journal Officiel de la République du Congo sous le n° 46 du Jeudi 17 Novembre 2O16 Siège social : 12, 14 Rue Nkouka Batéké – Bacongo, Brazzaville / République du Congo
Sur le « PLAN ÉMOTIONNEL », nous retenons deux choses que l’on cache difficilement, la joie et la tristesse. Les émotions restent avec nous et leurs effets se font voir sur notre corps, disaient les ancêtres.
Plongez les mains dans l’eau. Concentrez-vous sur les sensations que le mouvement de l’eau produit sur toutes les surfaces de vos mains, vous ressentez une caresse, l’eau n’est pas un mur solide, elle ne vous arrêtera pas. Elle épouse toutes les formes qu’elle rencontre, sans jamais les contrarier. C’est souvent celle ou celui pour qui tu es allé puiser l’eau qui a excité le léopard contre toi. Elle est patiente et suit son cours, donnant parfois une impression de faiblesse, alors qu’au contraire elle est une grande force. L’eau ne résiste pas. Il est dit en kongo, « BETO BILONGO KANI MU LANGU TA TULA BILONGO », autrement dit, c’est avec l’eau soigne. C’est cela aussi le matsouanisme.
Sur le « PLAN INTELLECTUEL », il est dit en kongo, « NTU WE KU TOLO, NI WU SA NDOZI, KADI MU SALA, BU FUANAKANE WA VUMBUKA », autrement dit, « la tête qui dort c’est la tête qui rêve, pour que tes rêves se réalisent, il ne faut pas dormir ».
L’administration coloniale n’a pas pu déporter les amicalistes au Gabon et l’Oubangui-Chari, car elle estime ces régions fertiles à la propagation des idées de Mfumu Matsoua.
MATSOUA MBEMBA, autrement dit, MATSOUA « NGO ZULU », en kongo, ou MATSOUA « Roi des cieux », est associé au vent et au souffle. C’est aussi cela le matsouanisme.
Sur le « PLAN SENTIMENTAL », il est dit en kongo, « TIYA TU BA LEMISANGA A MBONGI ». Du feu surgi toute l’énergie nécessaire à la réalisation de grandes choses. Conserver au fond de son cœur, le feu d’un amour profond pour ses semblables. C’est aussi cela le matsouanisme.
MATSOUA LOUKELO, autrement dit, MATSOUA « L’ÉCLAIRÉ ». Suivre Mfumu Matsoua, nous portera également dans l’horizon plus lumineux d’un nouveau lendemain ; une flamme douce qui nous éclaire sans nous bruler. C’est aussi cela le matsouanisme.
MAMA, TATA, nos villages connaissent des saccages incessants.
Malgré cela, on ne note aucun signe de défection au sein de nos croyants.
Certains de mes compagnons de lutte ont été exécutés sommairement.
Le but de Mfumu Matsoua est de porter assistance ; de revendiquer, la voix au chapitre dans la gestion de la cité ; de s’élever contre le Code de l’Indigénat qui réquisitionnait les africains, les peuples opprimés, pour les travaux forcés par les envahisseurs et,
enfin, demander la liberté.
Un sage disait,
je pense que tu peux tout avoir.
Tu as juste à travailler très dur,
parce que les grandes choses ne viennent pas facilement.
Ngeta !
« Les vaincus racontent l’histoire, les vainqueurs l’écrivent » Page 4 sur 4
Enregistrée sous le n° O4O / O16 / MIDDL / DGAT / DER / SAG du 3O septembre 2O16 Publiée au Journal Officiel de la République du Congo sous le n° 46 du Jeudi 17 Novembre 2O16 Siège social : 12, 14 Rue Nkouka Batéké – Bacongo, Brazzaville / République du Congo