Le tribalisme au Congo : parlons-en !
Le Congo, une entité politique issue du saucissonnage de l’Afrique Équatoriale Française (AEF), est une république qui se destine constitutionnellement en un État unitaire, indivisible et proéminent sur les sociologies qui le composent et singularisées par le citoyen.
Proéminent dans le sens où les différentes cultures, identités et religions traditionnelles sont écrasées par une rationalité englobante définie et modélisée à partir des paradigmes empruntés. Sauf qu’à l’inverse de cet idéal, la citoyenneté a du mal à imprégner les pratiques des pouvoirs publics dès lors où les actes et les faits institutionnels discriminent plus qu’ils ne favorisent la justice et l’égalité de droits.
Plutôt que de respecter les principes d’égalité, de justice et de paix énoncés dans la Constitution, l’État du Congo se livre à des pratiques politiques, sociales et économiques qui placent au centre la question du tribalisme.
Commençons par définir ce qu’est le tribalisme. Le dictionnaire Larousse définit le tribalisme comme étant une « Organisation sociale fondée sur la tribu. »
Visiblement, il s’agit d’une société organisée autour de la tribu. Plus précisément, la tribu fait partie intégrante de la société. Elle est une composante reconnue de la société.
Cette définition est l’exacte opposée d’une société qui nie l’existence même de la tribu. À l’instar de l’État du Congo dont la Constitution reconnaît un Peuple formé d’individus appelés citoyens, puis les Institutions et autres Pouvoirs publics.
Dans la pratique, l’État du Congo, se comporte en un État tribal dirigé par la tribu ou ethnie Mbochi originaire du bord de la rivière Alima. Une tribu qui dirige l’État, ou le pouvoir de l’État est concentré aux mains de personnalités d’une même tribu, est ce que l’on peut qualifier de tribalisme politique.
Ce tribalisme résulte de la difficulté à construire un État en présence des souverainetés sous-jacentes qui relèvent plus du Droit des peuples ou des communautés à disposer d’eux-mêmes. Pourvu que l’on trouve la bonne articulation pour les fédérer au sein d’un même ensemble.
Ainsi défini, on peut alors remonter le cours de l’Histoire pour distinguer les époques et les faits concernant l’émergence et l’évolution du tribalisme politique au Congo.
Historiquement, le Congo est une sous entité de l’AEF. Sa légitimité en tant qu’État est une escroquerie politique qui part de Mbé, une localité du centre du pays où l’aventurier Savorgnan De Brazza a rencontré un notable illettré appelé Makoko et présenté comme roi des batékés.
Cette escroquerie est doublement orchestrée :
1er aspect de l’escroquerie. Makoko est un grade spirituel, plus précisément le 5e degré d’élévation spirituelle du Bukongo. Koko signifie la main. Makoko, est le 5e degré d’élévation par analogie aux 5 doigts de la main. Ce n’est pas un titre de royauté. Toute personne qui atteint ce grade est forcément une sommité, sans être forcément un souverain. Le Bukongo étant la spiritualité authentique du royaume du Kongo, il y avait plusieurs makoko dans le royaume. Makoko est un mot kongo qui fait référence aux 5 doigts de la main. S’il devait exister une sémantique linguistique téké, une autre explication dans la culture téké, ce ne serait pas celle-là. Je doute fort qu’il en existe par ailleurs. Le mot makoko est étymologiquement kikongo.
2e aspect de l’escroquerie. Le royaume Téké n’a jamais existé dans l’espace territoriale couvert par l’AEF et Mbé n’était pas une capitale politique. Raison pour laquelle les falsificateurs de l’Histoire restent incapables à ce jour de fixer les limites territoriales de ce prétendu royaume, de présenter sa monnaie, ni d’exhiber son emblème. Par ailleurs, les tékés auraient-ils été les seules populations de ce royaume ? Et pourquoi son influence n’a-t-elle pas impacté le nord plus proche de Mbé que la partie sud ?
D’autre part, cette rencontre Makoko-De Brazza ne pouvait aboutir sur aucun accord valable pour plusieurs raisons :
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La barrière de la langue. Le compagnon de De Brazza est un Sénégalais appelé Malamine, un étranger au groupe Téké, et par ricochet ne pouvait servir d’interprète. Makoko étant lui aussi analphabète vis-à-vis de la langue française. Il ne pouvait comprendre la ruse de De Brazza, ses intentions dissimulées.
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L’insuffisance de légitimité. Makoko ne disposait nullement de la légitimité d’engager le territoire convoité par De Brazza au service de la France. Si légitimité il y avait, il ne pouvait s’étendre au-delà des limites territoriales de ce prétendu royaume. Le Manianga était-il une terre téké ou bien une terre de Kongo dia Ntotila ? Alors pourquoi cet accord englobe le sud du pays ? Dans ce cas, le vocable convenable est de parler d’annexion des terres non soumises à l’autorité de Mbé. Si tenté que d’autres royaumes existaient dans le sud, tel le royaume Loango, pourquoi n’avoir pas conclu un autre accord avec Ma Loango ? Ce fait démontre l’escroquerie manifeste. Ces faux royaumes, Téké et Loango, n’ont jamais existé. Le Loango était administré par le Mani Loango en qualité de gouverneur de province nommé par le Ntotila Kongo.
Il faut en finir avec cette escroquerie politique sur la légitimité historique dont l’unique raison est de déplacer le centre de gravité politique vers le nord du pays pour donner aux régimes tribaux Mbochi l’opportunité de faire main basse sur la république, en se dotant d’une légitimité historique imaginaire.
Ce jeu de passe-passe politique a un nom : la tékénité. Ce concept aurait eu des lettres de noblesse si elle portait sur les aspects culturels de la sociologie téké. Mais ramenée à la sphère politique, la tékénité relève de l’escroquerie politique. C’est un concept politique infantilisant. Ses défenseurs, tout comme leur mentor De Brazza, sont à jeter à la poubelle de l’Histoire.
Infantilisant pourquoi ? Parce que les intellectuels adeptes de cette théorie se complaisent dans l’idée que le blanc De Brazza leurs a conféré la légitimité de leur existence tribale et le droit sur le Congo. De Brazza a dit « vous êtes un royaume » et ils y ont cru, sans le moindre doute, sans la moindre remise en question. Donc avant ils n’existaient pas. Après le faux traité, ils existent. Mais, quand on pose la question de la mise en concordance étymologique entre « nga-lifuru » à consonnance téké et « makoko », les langues se taisent. Le nom de l’épouse est bien téké et signifie « j’appartiens à Lifuru » ou « je suis propriétaire de Lifuru ». Étymologiquement, un roi téké devait s’appeler « Lifuru » ou autrement. En tout état de cause, un nom à consonnance téké. Or il n’en est rien du nom « makoko. » à l’évidence, les adeptes de la tékénité politique doivent d’abord résoudre cette contradiction avant de prétendre par contorsion intellectuelle à une légitimité spatiale sur la terre des Kongo.
Ensuite, il faut retenir qu’en 1880, l’année de rencontre Makoko-De Brazza, donc après l’esclavage, il n’existait ni royaume ni empire en Afrique. Par quelle magie le prétendu royaume téké avait-il survécu à la déstructurante campagne esclavagiste pendant que partout sur le continent les pouvoirs politiques autochtones souverains étaient dissouts ?
En vérité, l’Histoire du Congo n’est marquée que par le Matswanisme, une philosophie politique et un mouvement social qui place la souveraineté, la justice, la non-violence et les droits de l’homme au cœur de l’action politique. Lorsqu’il a fallu revendiquer l’indépendance du Kongo, défendre les droits humains au bénéfice de toutes les sociologies du Congo et de l’espace AEF, seuls les matswanistes étaient debout pour affronter le colon français. Aujourd’hui le Congo libre est devenu la proie des tribus prédatrices sans éthique, sans moralité, et sans vision politique de libération de l’homme africain soumis à l’impérialisme occidental.
Au contraire, les endo colons s’emploient à maintenir la chappe de plomb sur l’Afrique en s’emparant des États pour pérenniser l’œuvre coloniale décadente.
Après ce rappel historique quelque peu laborieux, on peut éplucher le tribalisme politique au Congo.
On a déjà défini le tribalisme comme une organisation sociale fondée sur la tribu. Cette définition place le concept à un niveau élevé de la société qui elle-même est régie par l’État.
Une société ou un État tribaliste sous-entend implicitement l’existence des souverainetés sous-jacentes intégrées dans l’État. C’est-à-dire des entités plus ou moins autonomes, en l’occurrence des tribus, reconnues par la Constitution. Si tel était le cas au Congo, la réalité actuelle passerait pour normale. Elle n’est pas une normalité parce que :
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D’une part, l’État dirigé par un exécutif aux mains des originaires Mbochi viole conceptuellement les principes fondamentaux de la Constitution.
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D’autre part, les actes de discrimination et les injustices sociales infligés aux originaires d’autres tribus, soit individuellement ou collectivement, soit par localités entières, expriment l’iniquité entre citoyens.
Ce tribalisme politique est nauséabond d’en parler. Mais lorsqu’on en est victime, il est difficile de se taire. Et le dénoncer est une manière de le conjurer. Analysons les faits historiques en partant de 1945.
. L’année 1945 marque la naissance de la classe politique congolaise avec l’élection des premiers représentants de l’Assemblée constituante du Moyen-Congo. Ces élus étaient des opportunistes du fait que la grosse vague des électeurs, les matswanistes menés par l’Amicale, l’association des originaires de l’AEF fondée par André Grenard Matswa le 17 juillet 1926 à Paris, arboraient une stratégie de contestation.
Précisément, en plus du boycott, ils participaient au vote en présentant en liste un leader déclaré mort. Évidemment, le vote Matswa arrivait en tête mais était invalidé et c’est le second qui était déclaré élu. Par conséquent, l’Amicale ne siège pas à l’Assemblée constituante du Moyen-Congo, faisant le lit des opportunistes, tel Félix Tchicaya qui en profita en créant ensuite le PPC. Cette attitude persista jusqu’à l’arrivée de l’UDDIA dans l’arène politique en 1956.
. En 1947 ont lieu les premières élections pour l’Assemblée territoriale du Moyen-Congo. À l’issue de ce scrutin, le PPC et le SFIO (qui deviendra plutard le MSA) de Jacques Opangault se partagent les sièges à l’Assemblée.
De 1945 à 1955, la vie politique semble à l’abri des actes tribaux. Le gouvernement du Moyen-Congo est dirigé par Paul Chauvet. L’échiquier politique devient agité avec l’entrée en scène de la formation UDDIA qui change la donne politique en adoptant une stratégie qui va éclipser tour à tour l’Amical et les partis politiques opportunistes.
. 2 janvier 1956 : Après des élections serrées, l’UDDIA rentre à l’Assemblée territoriale, faisant jeu égal avec le PPC et le MSA. Son leader, l’Abbé Fulbert Youlou est élu Maire de Brazzaville, le premier maire africain de l’AEF aux premières élections municipales du 18 novembre 1956.
. 31 mars 1957, élections pour l’Assemblée territoriale, l’UDDIA talonne d’une voix le MSA (22 contre 23) qui obtient la majorité. À la suite de cette victoire du MSA, Jacques Opangault devient le vice-président du Conseil de gouvernement du Moyen-Congo. Dans le même temps le clivage politique nord-sud se précise du fait de la débâcle du PPC ingéré par l’UDDIA.
L’abbé Fulbert Youlou obtient le poste ministre de l’Agriculture dans le gouvernement de coalition qui dirige le pays.
. Septembre 1957 : le député du Niari Georges Yambot quitte le MSA et rallie l’UDDIA selon ses mots par conviction politique. Malgré ce changement de majorité, le gouverneur Deriaud (chef du territoire du Moyen-Congo) et le vice-président Opangault résistent à convoquer l’Assemblée comme l’exige la nouvelle majorité. Ils restent en place.
. 5 mai 1958 : élection de Christian Jayle, député UDDIA, à la présidence de l’Assemblée territoriale. Ces élections surviennent à la suite du décès accidentel du député UDDIA du Kouilou, Mr Dumond. Ce qui place l’UDDIA et le MSA à égalité de sièges. Mais l’UDDIA prend l’avantage sur le MSA du fait que le député MSA de la Likouala-Mossaka, Mr Henri Itoua, vote contre son parti en raison d’un conflit personnel qui l’opposait à son collègue Maurice Leyet-Gaboka du même parti.
. 6 juillet 1958 : l’UDDIA sort vainqueur des élections législatives partielles. Il conforte sa majorité à l’Assemblée et confirme son implantation dans le pays, devenant ainsi le premier parti du Congo. Devant ce succès, il revendique dans la foulée la présidence du gouvernement qui mettra quelques mois avant d’aboutir.
. 28 novembre 1958, après le référendum de De Gaule pour l’entrée dans la Communauté Française, Fulbert Youlou devient le Chef du gouvernement de la République du Congo, plus d’un an après la défection du député Yambot et cinq mois après avoir conquis légalement sa majorité législative. C’est au cours de la même séance de l’Assemblée que se décide les nouvelles institutions du pays, et la capitale politique transférée à Brazzaville.
. 15 août 1960 : proclamation de l’indépendance et institution de la République du Congo. L’Abbé Fulbert Youlou accède à la présidence de la République et devient le premier président du Congo.
Cette chronologie montre que Fulbert Youlou a gravi les marches politiques en toute légalité. Les soupçons de coup d’État qui lui sont attribuées par les « tenants du pouvoir au bout du fusil » sont des élucubrations visant à l’abaisser au niveau du déshonneur qui les caractérisent.
Les mêmes qui cherchaient à buter le député Yambot pour avoir rallié légalement l’UDDIA, ont créé l’agitation en réclamant des élections dès le début de l’année 1959, soit à peine deux mois après l’accession de Youlou à la Primature.
Ces partisans du duo Opangault-Kikhounga Ngot, mécontents de ne pas obtenir satisfaction du projet porté par Boganda et l’organisation de nouvelles élections, se sont illustrés en février 1959 en provoquant des émeutes dont les nordistes (partisans du pouvoir par les armes) se victimisent pour justifier leurs actes tribalistes qui jonchent la vie politique du Congo.
Cependant, on remarque l’évolution du narratif sur le tribalisme politique qui a atteint son paroxysme avec le règne du PCT. En effet, sous l’autorité du gouverneur colonial du Moyen-Congo, Mr Dumond, les crises politiques étaient circonscrites à l’Assemblée territoriale et les échauffourées étaient attribuées aux partisans des formations politiques.
Tant que la Primature fût assurée par un gouverneur colonial et Opangault à la vice-présidence, les crises politiques et les troubles sociaux étaient sans connotation tribaliste.
Mais dès lors que Fulbert Youlou accéda à la Primature, le narratif changeât de formulation en devenant un clivage nord-sud. Plus singulièrement, Lari-Mbochi.
Ce changement de narratif montre que le Congo, à l’instar du Moyen-Congo, répulse la présence Kongo-Lari dans l’arène politique.
Toute formation politique dépositaire de l’idéal matswaniste est combattue avec violence par les autres formations politiques qui s’unissent pour la circonstance, pourvu que le matswanisme soit hors-jeu. Les cas de l’UDDIA et du MCDDI illustrent cette exclusion. Cet isolement politique poussé à l’extrême conduit le pays à des drames humains et aux réflexes identitaires d’exclusion et d’accaparement qui retardent la construction d’un État-Nation.
Parce que Matswa est Kongo-Lari, donc les matswanistes sont en majorité des Kongo-Lari, donc des originaires du Pool. Cette vue réductrice indexe le Pool comme cible de toutes les attaques. L’Histoire des Kongo-Lari se confond avec l’Histoire du Congo. Peu de congolais la connaissent, parce que le PCT l’a totalement occulté. Il n’est pas étonnant de voir la tékénité vouloir profiter de cette ignorance à dessein.
Les faits saillants du tribalisme politique Mbochi au Congo sont innombrables. On peut citer :
. L’épuration ethnique des cadres kongo-laris dans l’armée et l’administration publique commencée en 1972 et ayant entraîné une déferlante mbochi continue dans la fonction publique.
. L’infiltration des anzimbas (mercenaires) au Pool par le PCT pour y semer la mort en 1974-75.
. La formation accélérée des originaires du nord par le PCT à travers la campagne du « yaka noki-noki »
. Le triple assassinat de Marien Ngouabi – Massamba Debat – Le Cardinal Biayenda accompagné du message radio-télé diffusé « Bakongo babomi Marien »
. Le procès politique sur l’assassinat de Ngouabi et la diatribe tribale du procureur général en ces termes : « Gandzion, Gandzion Prosper, Aba Gandzion, tout ça ce sont les batékés, vous voulez aussi le pouvoir ? »
. Le pillage des quartiers sud de Brazzaville en octobre 1997 ordonné par le pouvoir putschiste.
. La rafle du Beach en mai 1999 des réfugiés Kongo-Lari en provenance de Kinshasa.
. Les massacres à grande échelle dans le Pool la destruction des biens et l’abattage des arbres fruitiers en 1998-99, pensés, organisés suivant les opérations Colombe I, Colombe II et Mouébara.
. L’implantation en 1999 dans le Pool d’une rébellion pour servir d’alibi et y perpétrer périodiquement des massacres par l’armée installant un siège permanent.
. La priorité à la Cuvette dans la construction des infrastructures (aéroport, hôpitaux, routes …)
. L’élimination physique de Guy-Brice Parfait Kolélas en 2020.
. La cession des terres Kongo au Rwanda pour prépositionner des mercenaires et assurer la succession monarchique. Le prélude est l’empoisonnement des eaux dans le Niari.
Autant d’actes de violence politique tribale insupportables. C’est cette avalanche de méfaits qui angoissent certains apparatchiks au point de s’inquiéter sur « l’avenir des mbochis. »
Pour conclure, rappelons que le particularisme tribal mbochi est étroitement lié à l’implantation en terre Kongo des individus importés par la colonisation française. Ces individus ont pénétré les sociologies du nord du Congo, particulièrement l’ethnie mbochi qui s’est laissée embarquée dans les aventures sanglantes et les actes tribalistes du clan d’Oyo.
Ces individus étrangers à la culture Bantu cultivent l’antagonisme destructeur contre le Congo. L’expression d’une ingratitude sans nom sur la terre d’accueil. Du fait de leur servitude assumée à l’impérialisme occidental, ils ne savent plus où se situer dans cette nouvelle donne géopolitique où leur maître l’Occident s’affaiblit. Dans un pays autant martyrisé, tribalisé sans répit, le changement inquiète. Ces barrières psychologiques, sur plus d’un demi-siècle d’existence du Congo, rendent infructueuses l’instauration d’un Etat-Nation digne et respectable par tous.
Né-MFUMU Madisu-Ma-Bimangu
Juillet 2023, Paris – France