La mort a encore frappé sous le ciel du Congo-Brazzaville, le sang des victimes expiatoires a une fois de plus été versé, la mort par étouffement a eu raison sur des proies faciles du pouvoir de Brazzaville.
La jeunesse, congolaise vulnérable par nature, celle qui n’a jamais pu échapper au sort misérable qui lui est échu par le règne de Sassou-Nguesso, a cédé aux avances du pouvoir de Brazzaville, par une annonce funeste des forces armées congolaises (FAC).
Elle a affiché sans plus tarder son intérêt à l’idée de se faire enrôler par cette machine à tuer, qui pour atteindre ses dessins sordides, n’a pas hésité d’entraîner sa proie dans un traquenard mortel.
Piégés un soir du 20 novembre 2023, tel du bétail que l’on mène l’abattoir, des jeunes congolais ont été victimes d’un recrutement des FAC qui, en réalité n’était qu’un guet-apens mortel.
Venus par milliers pour répondre à la seule offre d’emploi susceptible d’être proposée par les pouvoirs publics de Brazzaville, ils ont finalement trouvé la mort dans une enceinte sportive qui n’était certainement pas en capacité de contenir une si grande foule.
Précédemment, il eut les attentats à la bombe contre le Cinéma « Star » en mars 1982 et l’aéroport de Maya-Maya en juillet 1982, l’attentat à la bombe du Vol UTA 772 en septembre 1989, la collision frontale entre deux trains à Mvoungouti en septembre 1991 et les déflagrations du dépôt d’armes de Mpila en 2012.
Et, depuis mardi dernier, l’on peut ajouter à cette triste liste déjà fournie, la nuit mortelle du stade d’Ornano, sans compter les accidents à répétition qui font flores sur les axes routiers majeurs du Congo-Brazzaville.
C’est dire à quel point le régime cruel de Brazzaville n’a pas fini de s’abreuver de sang, pour pérenniser les visées funestes et destructrices de son pouvoir sépulcral.
Le recrutement fallacieux des FAC s’est donc transformé en une messe de requiem, célébrée par l’ange de la mort, lequel n’a jamais cessé de planer sur le Congo, animé d’une grande colère et cherchant qui dévorer.
Décidément, la vie au Congo-Brazzaville s’apparente à une véritable odyssée dans laquelle la mort a été rendue banale, où le quotidien est un espace de l’impossible deuil, et une aventure dans laquelle les morts côtoient les vivants en permanence.
L’histoire postcoloniale congolaise est maculée du sang des innocents qui ne cesse de crier vengeance, elle dit le récit d’une tragédie inachevée, elle est lue à travers le prisme déformant d’une existence idéalisée, telle la chambre noire d’un appareil photographique, ou à partir du cristallin d’un œil malade.
À ce titre, elle nous révèle sans cesse la persistance des images mémorielles tristes, dans un espace scénique dramatique où les principaux acteurs de cette tragédie sont des adeptes du crime et de la mort.
La tragique nuit d’Ornano est la nuit des conciliabules macabres, c’est le bal des charognards, la valse des vautours assoiffés de sang humain, c’est la nuit des nécrophages et des saprophages du pouvoir de Brazzaville, celle de la cruauté dans son expression la plus aboutie, la nuit du stade d’Ornano est la nuit du cynisme dans sa phase la mieux achevée.
Cette nuit a non seulement révélé l’incapacité du régime de Brazzaville à pouvoir créer des emplois civils pour une jeunesse congolaise en partie désœuvrée, mais elle a surtout arboré sa singularité sanguinaire et morbide.
Tout bien considéré, le sang des cadavres d’Ornano a fait office du vin offert en libations sous forme de sacrifices, moins d’un mois après l’inauguration des deux tours jumelles de Mpila.
Ce bain de sang a donc servi de libations en l’honneur de ce gigantesque édifice érigé autour de la misère des populations de Mpila.
Ces deux tours ou deux colonnes, qui ne sont autres que, Jakin et Boaz, représentent dans leur symbolisme ésotérique, une dualité forte entre le « triomphe et la décadence ».
Sommes-nous plus proche du triomphe ou de la décadence de ce règne ?
Ceux qui savent comprendront.
*Par l’affranchi de la doxa toxique.*