Chronique du 24/08/2024

Chronique du 24/08/2024
Le Congo en péril : La stratégie de division orchestrée par le PCT ou la politique de « boussa-boussa » (gribouille)*, qui cache un projet plus sinistre encore : la fragmentation de l’unité nationale.
Depuis qu’Anatole Collinet Makosso a déclaré le Congo en faillite, l’État-PCT d’Oyo, sous sa direction, a entrepris une manœuvre des plus scandaleuses : l’émission de fausse monnaie pour satisfaire une élite corrompue — ministres, députés, sénateurs, hauts fonctionnaires, officiers des Forces Armées, présidents d’organisations de travailleurs. Cette politique irresponsable, que Aloïse Moudiléno-Massengo qualifiait avec justesse de « boussa-boussa » (gribouille), cache un projet plus sinistre encore : la fragmentation de l’unité nationale.
En s’appuyant sur un faux recensement général de la population, Makosso a annoncé la création de nouveaux départements, prétendant répondre aux besoins des populations. Mais comment croire en cette promesse, quand il peine déjà à gérer les départements existants ? Ces nouvelles divisions territoriales suivent des lignes ethniques alarmantes, exacerbant le tribalisme et ramenant le Congo à une ère archaïque.
Les manigances du régime ne s’arrêtent pas là. Le 22 août 2024, une réunion d’urgence sur la « Trésorerie du Congo » a été convoquée à Oyo, réunissant ceux qui ont confondu leurs poches avec le Trésor public. Cette institution, non prévue par la Constitution de 2015 imposée au peuple par la force et le sang, n’a d’autre objectif que de servir les intérêts de l’État-PCT d’Oyo.
La tenue de cette réunion financière à Oyo, plutôt qu’à Brazzaville, révèle une vérité inquiétante : Oyo est-elle devenue, de facto, la nouvelle capitale ? Ou l’État-PCT se voit-il comme un État indépendant au sein du Congo, à l’image du Lesotho en Afrique du Sud ?
Ceux qui croient encore en l’unité et l’indivisibilité du Congo doivent cesser d’ignorer l’évidence : l’émiettement du territoire, avec ces nouveaux départements ethniques, et la vente de terres au Rwanda, ne sont que des étapes d’un plan plus vaste visant à morceler le pays et à faire disparaître certaines régions.
Le professeur Théophile Obenga, théoricien de la scission du Congo en trois nations (Mbochi, Téké et Kongo), pourrait voir dans cette situation une confirmation de ses thèses. Mais la réalité est plus complexe : la nation Mbochi, telle qu’imaginée, est loin de se concrétiser. En vérité, c’est la Nkéni-Alima qui est propulsée sur le devant de la scène.
En 2014, j’avais mis en garde contre cette politique de « boussa-boussa » qui nous conduisait inévitablement à la création de deux États — l’un au Sud, l’autre au Nord. À l’époque, on m’accusait de sécessionnisme. Aujourd’hui, le Congo est bel et bien morcelé, mais personne ne s’en offusque. Le silence persiste, et c’est dans ce silence que le pire s’accomplit. Même ceux qui protestent le font sans véritable conviction, car ils partagent en secret le véritable objectif : maintenir coûte que coûte le pouvoir au Nord.
La question se pose alors : devons-nous encore nous battre pour le Congo, ou chacun doit-il désormais se battre pour sa région ?
Quant à nous, plus que jamais, nous sommes convaincus que l’avenir du Congo réside dans l’Union nationale, qui doit passer par un compromis politique historique. Ce compromis doit conduire à une transition politique de cinq ans, durant laquelle seront mises en place les institutions d’un État républicain fort, garantissant une République Une et Indivisible, héritée de nos Pères-Fondateurs le 28 novembre 1958.
* Cf. FEDERCO Actualités, 1976.
Partager :